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La pratique de la course landaise

País
Francia
Contribuyente
Patricia Heiniger-Casteret

Il y a deux axes de réponses contradictoires, pour la transmission intergénérationnelle des pratiques culinaires et des récits familiaux c’est un cadre parfait. L’entre-soi est renforcé, le manque de sorties provoqué par le confinement favorise ces activités aux quelles on ne porte que peu d’attention en temps normal.
Par contre, tous les savoir-faire liés au monde agricole, à la gestion de la nature au façonnage des paysages et à la pratique de certains sports traditionnels sont lourdement impactés. Je ne citerai que la pratique de la course landaise qui me touche plus particulièrement. Jeu taurin d’esquive des vaches de course qui se pratique dans les département des Landes, du Gers, du sud du Lot et Garonne, du Sud Gironde, de l’ouest des Hautes-Pyrénées et du nord des Pyrénées-Atlantiques, qui anime les villages, bourgades et villes du mois de mars au mois de novembre, qui mobilise des musiciens (bandas et harmonies), des comités des fêtes, des arbitres, des entraineurs, des sportifs, des éleveurs de coursières (vaches), des chroniqueurs (quotidiens, revues spécialisées, blog, radio, tv régionale), des brodeuses, des cordonniers, des photographes professionnels, des écoles par le biais de projets éducatifs, des bénévoles est aujourd’hui en très grand danger.
Le confinement a débuté au début de la saison des challenges et à un effet direct sur l’organisation des classements des écarteurs et des sauteurs comme des vaches (car ici les coursières sont considérées à l’égal des sportifs qu’elles affrontent), le championnat de la corne d’or (qui couronne la meilleure vache de la saison) et le championnat de France des écarteurs sont en passe d’être annulés.
La course landaise est une pratique culturelle mais est aussi un phénomène éminemment social et inter générationnel qui ressoudent les liens familiaux et d’amitié pendant toute la belle saison. Mais aujourd’hui ceux qui portent le fardeaux le plus lourd sont les éleveurs de coursières. Leur trésorerie est amputée des rentrées de début de saison permettant de racheter du fourrage, d’assurer le suivi sanitaire des bêtes, d’entretenir le matériel des ganaderia (exploitation dédiée à l’élevage de vaches de course), d’assurer les salaires et de recruter les quadria (les sportifs).
A ce jour certains éleveurs, si le confinement persiste, envisagent de faire abattre la moitié de leurs troupeaux, ce qui peut se résumer à : pas de coursières (vaches), danger du maintien des ganadaria et de leur bio-diversité si particulière, pas de sportifs, pas de musiciens, pas de projets scolaires et donc pas de jeunes élèves, perte de la vie associative autour de ces évènements, perte de revenu pour les brodeuses et les cordonniers, inutilités des arènes (lieu ou déroulent les courses) dont certaines sont classées monuments historiques, inutilité de la Féfération française de course landaise qui coordonne tous les rassemblements du printemps à l’automne, disparition de la pratique des ondes, des télévisions régionales, des blogs et des colonnes des quotidiens.
Aujourd’hui, via facebook, l’association des jeunes coursayre (amateurs de course landaises) animent un réseau de “clubs taurins” pour la collecte de dons afin d’aider directement les éleveurs, la revue La Cazerienne propose des rétrospectives et les journaux locaux se font l’écho de cette situation. La tragique période que nous traversons souligne que des pratiques bien vivantes peuvent être extrêmement fragilisées dès qu’une perturbation “saisonnière” insoupçonnée altère profondément les sociabilités culturelles.


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