Les conventions de l’UNESCO dans le domaine de la culture ont été rédigées et adoptées suite à la demande des États membres d’élaborer des normes internationales susceptibles de servir de base à la définition de politiques culturelles nationales et de renforcer la coopération entre eux. Les huit instruments normatifs créés sur une période de 55 ans expriment les priorités qui étaient celles de la communauté internationale en matière de culture lors de leur adoption. Lorsqu’on les compare, elles reflètent également l’évolution des politiques culturelles et le rôle que les différents acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux y ont joué. Elles se complètent les unes les autres en ce qu’elles traitent de sujets différents et fournissent une norme de référence pour les politiques culturelles nationales. En outre, les instruments récemment adoptés nous permettent de mieux comprendre ce qui existait déjà, car ils reflètent l’impact des politiques passées et des nouveaux besoins. Ensemble, ils constituent une série d’outils destinés à soutenir les États membres dans leurs efforts de préservation de la diversité culturelle du monde dans un environnement international en perpétuel changement. Leur efficacité repose sur l’engagement pris par les États membres de les mettre en oeuvre après les avoir ratifiés.
La Conférence générale de l’UNESCO a adopté en 2003, à sa 32e session, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. L’adoption de la Convention a marqué un jalon de l’évolution des politiques internationales de promotion de la diversité culturelle, car, pour la première fois, la communauté internationale reconnaissait la nécessité de soutenir un type de manifestations et d’expressions culturelles qui n’avait jusque-là pas bénéficié d’un cadre légal et programmatique de cette ampleur.
En complément d’autres instruments internationaux consacrés au patrimoine culturel, comme la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a pour objectif principal de sauvegarder les pratiques, représentations, expressions, savoirs et savoir-faire que les communautés, les groupes et, dans certains cas, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine peut se manifester dans des domaines tels que les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels, les événements festifs, les savoirs et les pratiques liés à la nature et à l’univers et l’artisanat traditionnel. Cette définition, fournie par l’article 2 de la Convention, s’applique également aux instruments, objets, artefacts et espaces culturels associés au patrimoine culturel immatériel. La définition est le résultat de longues négociations intergouvernementales qui ont affiné les concepts et donné lieu à l’approbation du texte actuel.