Décision du Comité intergouvernemental : 4.COM 13.45

Le Comité,

  1. Prend note que l’Iran (République islamique d’) a proposé la candidature du Radif de la musique iranienne en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrit comme suit :

Le Radif de la musique iranienne est le répertoire traditionnel de musique classique d’Iran qui constitue l’essence de la culture musicale persane. Plus de 250 séquences mélodiques, appelées gushe, sont organisées en cycles, le mode de base composant la toile de fond à laquelle sont ajoutés des motifs mélodiques des plus divers. Bien que l’interprétation de la musique traditionnelle iranienne soit essentiellement fondée sur l’art de l’improvisation (selon l’humeur de l’artiste et les réactions de l’assistance), les musiciens consacrent plusieurs années à l’acquisition de la maîtrise du radif et des outils musicaux nécessaires pour son interprétation et sa composition. Le Radif peut être vocal ou instrumental, utilisant différents instruments faisant appel à différentes techniques d’exécution, tels que les luths à manche long tār et setār, la cithare à cordes frappées santur, la vièle à pique kamānche et la flûte en roseau ney. Transmis oralement de maître à disciple, le Radif incarne le mariage de l’esthétique avec la philosophie de la culture musicale persane. Pas moins de dix ans de travail sont nécessaires pour l’apprentissage du Radif, durant lesquels les élèves doivent non seulement mémoriser le répertoire du radif, mais aussi s’investir dans un processus d’ascétisme musical destiné à ouvrir les portes de la spiritualité. Ce trésor d’une grande richesse se situe au cœur de la musique iranienne et reflète l’identité culturelle et nationale du peuple iranien.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00279, le Radif de la musique iranienne satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 : Le Radif de la musique iranienne est reconnu comme étant une expression de l’identité culturelle de la communauté concernée, transmise d’une génération à l’autre en tant que principal emblème de la culture musicale iranienne ;

R.2 : L’inscription de l’élément sur la Liste représentative renforcerait l’identité culturelle et améliorerait la visibilité du patrimoine culturel immatériel, tout en encourageant et améliorant le dialogue interculturel et intraculturel, ainsi que la compréhension entre les peuples de la région ;

R.3 : Diverses mesures de sauvegarde sont prévues, soutenues par la volonté et l’engagement de la communauté et de l’État de sauvegarder l’élément, notamment des programmes de formation dans les universités et les écoles privées d’enseignement musical, des programmes de concerts, ainsi que des travaux de recherche et des publications ;

R.4 : L’élément a été proposé pour inscription avec la participation des communautés, d’institutions et de praticiens dont le consentement libre, préalable et éclairé a été donné par écrit ;

R.5 : L’élément figure à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de l’Iran.

  1. Inscrit le Radif de la musique iranienne sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Top