Le Comité
- Prend note que Cuba a proposé la candidature du savoir-faire des maîtres du rhum léger (n 01724) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Le rhum léger cubain apparaît en 1862 à Santiago de Cuba. À partir de cette date, les maîtres du rhum léger cubain n’ont cessé de transmettre leurs connaissances, qui prennent corps dans les caves, les stations de mélange et les laboratoires. Le savoir des maîtres du rhum léger est un ensemble de connaissances sensorielles, traditionnelles et scientifiques et techniques de transmission qui garantissent la sauvegarde du processus de production du rhum léger cubain. Indépendamment des marques, les maîtres du rhum léger suivent un code déontologique axé sur le respect de la culture du rhum cubain, de son histoire et de ses bonnes pratiques, mais aussi sur les principes de l’écoculture et de l’intégration harmonieuse à l’environnement. La transmission du savoir-faire des maîtres du rhum léger est un processus d’apprentissage tout au long de la vie, qui se transmet de génération en génération et qui va de la protection des caves de vieillissement (qui suppose de connaître leur contenu, leurs caractéristiques et l’histoire de chaque tonneau) à la maîtrise des mélanges permettant d’obtenir les aspects, les arômes, les goûts et les textures propres au rhum léger. Les maîtres forment une communauté qui fonctionne comme une confrérie dans laquelle l’admission est sélective. Ils prônent une consommation modérée d’alcool et font connaître la culture de Cuba dans le reste du monde.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
R.4 : Le dossier explique que ce sont les maîtres du rhum léger qui ont été à l’origine du processus de candidature et qui ont demandé à la Commission pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de proposer la candidature de l’élément pour inscription sur la Lise représentative. Les maîtres ont coordonné des réunions rassemblant des membres de la communauté, des spécialistes de l’entreprise Cubaron (Cubaron Business Group) et d’autres spécialistes afin de discuter du dossier de candidature. Les maîtres ont également approuvé plusieurs éléments du dossier de candidature, tels que le script des ressources audiovisuelles, ont organisé des réunions pour choisir des photographies et ont rédigé et révisé le contenu du formulaire. Le dossier de candidature contient également plusieurs lettres de consentement venant des communautés. Le dossier explique que les maîtres, les entreprises et les spécialistes ont pris part au processus de candidature.
R.5 : L’élément est inscrit à l’Inventaire du Conseil national du patrimoine culturel. L’inventaire du savoir-faire des maîtres du rhum léger a eu lieu entre 2015 et 2018. L’élément a été mis à jour pour la dernière fois en 2021. L’Inventaire est mis à jour tous les ans. Le dossier explique que, dans le cadre de l’inventaire, les détenteurs de la tradition ont été informés de la Convention de 2003, de la nécessité de dresser un inventaire et des méthodes à employer. Cependant, le dossier ne donne pas assez d’informations sur la méthode de mise à jour de l’inventaire ni sur la participation de la communauté.
- Considère en outre que, sur la base des informations fournies par l’État partie au Comité à sa présente session, les critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivants sont satisfaits :
R.1 : Le savoir-faire des maîtres du rhum léger est un ensemble de connaissances et techniques traditionnelles, scientifiques, sensorielles et innovantes. Elles garantissent la sauvegarde de la production du rhum léger cubain, laquelle repose sur des processus continus d’assemblage et de vieillissement. L’élément est considéré comme une expression culturelle et un symbole de l’identité de la nation cubaine et il y a assez d’explications sur ses fonctions sociales et ses significations culturelles. De plus, le dossier donne des informations détaillées sur les traditions orales, pratiques et connaissances sociales et pratiques liées à la nature, ainsi que sur la technique de transmission de génération en génération. Le dossier mentionne que les détenteurs et praticiens de l’élément sont organisés en une communauté qui fonctionne comme une confrérie et que ce mouvement comprend cinq femmes et neuf hommes, qui ont tous différents niveaux de compétences et fonctions sociales dans le processus de préservation et transmission des connaissances, des traditions culturelles et du patrimoine commun.
R.2 : L’inscription de l’élément permettra d’améliorer la visibilité du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local, national et international, et renforcera son lien avec d'autres expressions du patrimoine telles que les fêtes traditionnelles et populaires, les traditions culinaires et la médecine traditionnelle. Le dossier affirme que l’inscription de l’élément encouragera la diffusion des valeurs traditionnelles de la culture du rhum cubain, encourageant par là-même la consommation modérée des boissons alcoolisées, tout en favorisant le dialogue interculturel et intergénérationnel. L’inscription permettra également de sensibiliser à l’importance des traditions séculaires, qui reposent sur la valeur de la transmission orale, corporelle et sensorielle des connaissances et des pratiques, en tant que vecteurs du patrimoine immatériel.
R.3 : Le dossier apporte des informations sur les mesures de sauvegarde afin d’assurer la viabilité de l’élément et de ses fonctions sociales et significations culturelles. Le dossier explique en outre comment l’État partie compte contrôler les possibles répercussions involontaires de l’inscription et comment il compte limiter les risques d’une commercialisation excessive. Le dossier explique que la communauté des maîtres du rhum léger est constituée en groupes de travail et est impliquée dans la mise en œuvre des mesures proposées.
- Décide d’inscrire le savoir-faire des maîtres du rhum léger sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Encourage l’État partie, lorsqu’il sauvegarde l’élément, à se concentrer sur ses fonctions sociales et culturelles.