Le Comité
- Prend note que l’Azerbaïdjan et la Türkiye ont proposé la candidature de La culture du çay (thé) : un symbole d’identité, d’hospitalité et d’interaction sociale (n 01685) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La culture du thé en Azerbaïdjan et en Türkiye est une pratique sociale importante qui témoigne de l’hospitalité, crée et maintient des liens sociaux et sert à célébrer les moments importants de la vie des communautés. Bien qu’il existe plusieurs types de thé et de techniques d’infusion, les communautés des deux pays récoltent et consomment principalement du thé noir. Les communautés infusent le thé à l’aide d’une grande variété de bouilloires, produites selon un savoir-faire traditionnel. La boisson est servie chaude, fraîchement infusée, dans des tasses en forme de poire en verre, porcelaine, faïence ou argent. Elle est généralement accompagnée de sucreries, de sucre, de tranches de citron, de confitures et de fruits secs. Dans certaines régions d’Azerbaïdjan, certaines communautés ajoutent également des épices et des herbes locales au thé, comme la cannelle, le gingembre et le thym. La culture du thé est un élément essentiel de la vie quotidienne de toutes les couches de la société, qui procure un fort sentiment d’identité culturelle. Les porteurs de cette culture sont les cultivateurs et les récolteurs de thé, les propriétaires de salons de thé, les fabricants de thé et les artisans qui fabriquent les outils, les ustensiles et les sucreries associés.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
R.1 : Cet élément fait partie de la vie sociale et culturelle associée au çay (thé), et est associé à un ensemble de compétences artisanales et agricoles. Le dossier explique les rôles et responsabilités des détenteurs à travers différentes pratiques, telles que la plantation du thé, la transmission des connaissances, l’utilisation du samovar, la préparation des sucreries et des fruits et la fabrication des théières et des tasses. La transmission de l’élément se fait au sein des familles, où les jeunes apprennent les techniques d’infusion en observant les membres de leur famille et en pratiquant les rituels du thé. Les compétences en matière de production de théières, de paniers à thé et d’autres articles associés à l’élément sont transmises par les maîtres à leurs apprentis. Cet élément favorise les relations amicales entre les personnes et est associé à divers événements sociaux (tels que les mariages et autres cérémonies) dans les deux pays. Les significations culturelles de cet élément sont mises en évidence par son évocation dans des poèmes, des proverbes, des histoires et sa présence dans les noms de nombreuses régions de la Türkiye. L’élément s’inscrit dans le développement durable et suit les principes de l’agriculture durable, en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement.
R.2 : Au niveau local, l’inscription mettra en évidence le rôle des thés traditionnels pour la culture du thé et attirera l’attention sur d’autres espaces culturels et sociaux qui sont liés au patrimoine culturel immatériel. Elle encouragera les artisans à sauvegarder et à transmettre leurs savoirs et leurs savoir-faire. Au niveau national, elle permettra d’accroître la visibilité du patrimoine culturel immatériel, car cet élément constitue une part importante de l’identité culturelle des populations des deux États soumissionnaires. Elle favorisera également une plus grande sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel lié aux pratiques agricoles. Au niveau international, l’inscription mettra en évidence le rôle du patrimoine culturel immatériel dans l’utilisation durable des ressources, la cohésion sociale et le développement durable. Elle encouragera les communautés des États soumissionnaires et des pays voisins à développer des projets communs pour la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
R.3 : Les activités de sauvegarde passées et actuelles dans les deux États soumissionnaires incluent des formations, des activités de sensibilisation et des événements et ateliers liés au thé. Les deux États soumissionnaires ont mis en œuvre des mesures complètes pour soutenir la transmission, la recherche, l’inventaire, la documentation et les activités de sensibilisation. En outre, le dossier comprend un ensemble de mesures conjointes des deux États soumissionnaires. Il s’agit notamment de la création de canaux d’échange entre les communautés et les ONG des deux pays, d’initiatives conjointes de sensibilisation, de la création et du développement de bases de données et de programmes d’échange d’experts. Les communautés, les groupes et les individus des deux États soumissionnaires ont été impliqués dans la planification des mesures de sauvegarde proposées lors de diverses réunions.
R.4 : Le dossier décrit les processus de préparation du formulaire de candidature dans les États parties respectifs et la manière dont les détenteurs de la tradition, les individus et les ONG d’Azerbaïdjan et de Türkiye ont été impliqués dans les différentes étapes et réunions du processus. Le dossier de candidature a été finalisé avec la participation de représentants des deux États parties et soumis en 2020. Dans les deux pays, des communautés, des groupes, des particuliers, des ONG et des universitaires ont soumis des lettres de consentement pour la candidature conjointe de l’élément.
R.5 : L’élément a été inscrit au registre du patrimoine culturel immatériel de la République d’Azerbaïdjan le 28 avril 2010 et à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la Türkiye le 12 mars 2020. Des informations sur les organisations impliquées dans le maintien des inventaires dans les deux États soumissionnaires sont fournies. En Azerbaïdjan, l’inventaire de l’élément a impliqué des ONG et des syndicats publics, ainsi que des communautés et des experts. En Türkiye, les inventaires sont basés sur la participation des communautés concernées. L’inventaire de l’Azerbaïdjan est mis à jour tous les trois ans, tandis que celui de la Türkiye l’est au moins une fois par an.
- Décide d’inscrire la culture du çay (thé) : un symbole d’identité, d’hospitalité et d’interaction sociale sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.