Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.B.2

Le Comité

  1. Prend note que l’Arménie a proposé la candidature du kochari, danse collective traditionnelle (n  01295) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le kochari est une danse traditionnelle très pratiquée dans toute l’Arménie pendant les jours fériés, les festivités, les cérémonies familiales et autres événements sociaux. Elle est ouverte à tous, n’étant soumise à aucune restriction liée à l’âge, au genre ou au statut social. Le kochari procure un sentiment d’identité et de solidarité partagé, favorise la continuité de la mémoire historique, culturelle et ethnique, et promeut le respect mutuel entre les membres de la communauté quel que soit leur âge. Sa transmission est assurée de façon formelle et non formelle, et il s’agit de l’une des rares danses traditionnelles dont la chaîne de transmission n’a jamais été interrompue. Les moyens formels de transmission incluent l’intégration depuis 2004 d’un cours dédié à la danse et au chant traditionnels dans le programme scolaire des établissements d’enseignement secondaire arméniens, des programmes éducatifs dans les centres artistiques pour les jeunes, un accroissement de la visibilité de l’élément grâce à Internet et à d’autres médias, et des initiatives institutionnelles. Les groupes de danse traditionnelle sont par ailleurs actifs dans diverses communautés depuis les années 60 et des organisations non gouvernementales organisent régulièrement des cours de danse. La transmission non formelle s’effectue au sein des familles et par l’intermédiaire des groupes de danse qui se forment spontanément. Les communautés, les groupes et les individus contribuent activement à assurer la viabilité de l’élément, notamment à travers l’initiative « Nos danses et nous » menée depuis 2008 avec des praticiens expérimentés qui jouent un rôle clé dans les efforts de sauvegarde.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Le kochari revêt une signification symbolique (la perpétuation de la fertilité et d’une relation harmonieuse entre les hommes et la nature), sociale (en tant que pratique collective et source de liens pour la diaspora arménienne) et créative (par le biais de la musique et de la danse). Il est activement transmis par l’intermédiaire de méthodes formelles et informelles, et notamment à travers son inclusion dans des festivals, les programmes d’enseignement supérieur et les programmes des centres artistiques pour les jeunes. Le kochari contribue largement à l’établissement de relations intergénérationnelles et à la socialisation des jeunes, et transmet des messages sur la mémoire historique et les traditions ancestrales.

R.2 :  L’élément procure un sentiment de solidarité à de nombreux praticiens, ce qui élargit l’espace de dialogue culturel. En dehors des Arméniens eux-mêmes, plusieurs communautés et minorités ethniques pratiquent l’élément, garantissant ainsi le respect de la diversité culturelle.

R.3 :  L’État partie a élaboré des mesures de sauvegarde qui ont été menées par les communautés, les groupes et les individus désireux de protéger et de promouvoir l’élément. Ces mesures ont été proposées par les communautés détentrices elles-mêmes, les troupes de danseurs et chanteurs traditionnels et différents praticiens ; elles incluent des activités d’identification, de recherche et de documentation, des campagnes de sensibilisation du public et des activités axées sur la transmission des connaissances liées à l’élément. Ces activités consistent par exemple en des cours destinés au public organisés par diverses organisations non gouvernementales, un soutien de l’État pour la confection des costumes et la fabrication des instruments associés à la danse, et des festivals nationaux et internationaux. La parité a été clairement maintenue dans le cadre de tous les efforts déployés. Les organismes gouvernementaux allouent régulièrement des fonds à des projets éducatifs et ciblés, et le fondement juridique de la sauvegarde du kochari est assuré, car il est protégé par la loi arménienne de 2009 sur le patrimoine culturel immatériel. Le dossier démontre que l’inscription de l’élément n’entraînerait pas de conséquences inattendues, telles que la commercialisation excessive de la danse ou sa priorisation par rapport à d’autres éléments.

R.4 :  L’État partie a démontré la participation de diverses parties prenantes au processus de candidature, et notamment de plusieurs détenteurs, praticiens, organisations non gouvernementales et autorités. Lors de la préparation de la candidature, des groupes de travail ont voyagé à travers le pays pour sensibiliser ses habitants. L’État Partie a confirmé qu’aucune pratique coutumière ne restreint l’accès à l’élément.

R.5 :  L’élément figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Arménie depuis 2010. Le principal organisme responsable de ce processus est le Ministère de la culture. L’inventaire précédemment mentionné a fait l’objet de plusieurs ajouts lors de sa mise à jour, le dernier amendement ayant été apporté en 2016. Le processus préparatoire visant la réalisation de l’inventaire, auquel ont pleinement participé les communautés locales, est expliqué en détail. Le dossier contient un extrait de la liste nationale, ainsi que sa traduction en anglais, qui fournit une description de l’élément ainsi que des informations sur sa situation géographique, les communautés qui le pratiquent et sa viabilité.

  1. Inscrit le kochari, danse collective traditionnelle sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite l’État partie de l’amélioration de son dossier suite au renvoi de sa candidature en 2015.

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