Le Comité
- Prend note que le Bangladesh a proposé la candidature de la Mangal Shobhajatra du Pahela Baishakh (no 01091) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La Mangal Shobhajatra est un événement festif ouvert au public organisé par les étudiants et enseignants de la faculté des Beaux-Arts de l’université de Dacca au Bangladesh pour célébrer le Pahela Baishakh (jour du Nouvel An). La tradition de la Mangal Shobhajatra, qui a lieu le 14 avril, remonte à 1989 ; les étudiants étaient alors frustrés de devoir suivre des règles militaires et ont voulu apporter aux membres de la communauté l’espoir d’un avenir meilleur. Un mois avant l’événement, les membres de la faculté créent ensemble des masques (censés repousser les forces du mal et ouvrir la voie au progrès) et des chars. Parmi les artefacts fabriqués pour l’événement, l’un au moins représente le mal, un autre le courage et la force et un troisième, la paix. Des objets, et notamment des peintures sur le patrimoine des Bangladais, sont également réalisés pour être vendus le jour de l’événement et servir de source de financement. La Mangal Shobhajatra symbolise la fierté qu’éprouvent les Bangladais pour leur patrimoine vivant, ainsi que la force et le courage qu’ils déploient pour lutter contre les forces obscures et leur soif de vérité et de justice. Cet événement, qui réunit des individus de tout âge, sexe, caste, croyance et religion, promeut également la solidarité et la démocratie, une valeur partagée par tous. Les connaissances et les savoir-faire sont transmis par les étudiants et les enseignants au sein de la communauté.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.1 : La Mangal Shobhajatra est un élément du patrimoine culturel immatériel de la communauté de la faculté des Beaux-Arts de l’université de Dacca. Les détenteurs de cet élément sont les étudiants et les enseignants ; ils forment une communauté soudée qui exprime sa solidarité avec le grand public, lequel non seulement apprécie le caractère festif de l’événement, mais est également résolu à défendre ses droits démocratiques. Les connaissances et les savoir-faire associés à l’élément sont transmis d’année en année aux nouveaux étudiants par les étudiants plus anciens sous la supervision des enseignants. L’élément est compatible avec les instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme et avec l’exigence de respect mutuel étant donné que l’État soumissionnaire le décrit comme un événement social auquel peuvent participer des individus de tout âge, sexe, caste, religion et catégorie sociale ;
R.2 : Le dossier démontre que l’inscription de l’élément permettrait d’accroître la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général, car son message transcende les frontières locales, incitant de nombreux individus – y compris des enfants – à partager leur expérience et à lutter pour la paix. La lutte pour la paix est sans fin ; le combat des étudiants pour la démocratie et la liberté est compréhensible dans le monde entier. L’inscription permettrait donc de favoriser le dialogue interculturel qui est une valeur démocratique essentielle. L’élément illustre également la créativité humaine à travers son renouvellement annuel ;
R.3 : La viabilité de l’élément est assurée par le travail de création de ses détenteurs et praticiens ainsi que par leur vision d’un avenir meilleur au travers de cette fête annuelle. En variant les artefacts d’une année à l’autre, ils démontrent également leur créativité et la viabilité de l’élément, ainsi qu’en témoigne l’ampleur considérable prise par la fête au cours des 20 dernières années. Les mesures de sauvegarde proposées concernent l’éducation formelle et informelle, des travaux de recherche et de documentation, ainsi que des conférences publiques et des expositions dans des musées. L’État partie apportera une aide financière pour la mise en œuvre de ces mesures. Les communautés locales – et notamment les étudiants et les enseignants de la faculté des Beaux-Arts – ont pleinement participé à l’élaboration de ces mesures de sauvegarde et seront en outre les principaux responsables de leur application ;
R.4 : L’élément a vu le jour grâce à une initiative inédite des étudiants et des enseignants de l’université de Dacca. Ces détenteurs et praticiens ont, en étroite collaboration avec le Ministère des affaires culturelles, des experts et des chercheurs, activement participé à toutes les étapes de la préparation du dossier de candidature et donné leur consentement libre, préalable et éclairé à la candidature. Les lettres de consentement, dûment signées, ont été jointes au dossier ;
R.5 : L’élément a été inclus en 2007 dans une étude sur le patrimoine culturel matériel et immatériel du Bangladesh, préparée par la Société asiatique du Bangladesh pour le Ministère des affaires culturelles, comme faisant partie de la célébration du Pahela Baishakh. Cette étude est considérée comme l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Bangladesh. Il est tenu et mis à jour par le Ministère des affaires culturelles du Bangladesh.
- Inscrit la Mangal Shobhajatra du Pahela Baishakh sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Remercie la délégation du Bangladesh des éclaircissements apportés au Comité sur les informations contenues dans le dossier à propos du critère R.5.