Le Comité
- Prend note que la Roumanie a présenté la candidature du pèlerinage de la Pentecôte à Şumuleu Ciuc (Csíksomlyó) (no 01120) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Le pèlerinage de la Pentecôte à Şumuleu Ciuc, en Roumanie, attire les communautés catholiques romaines du pays et de l’étranger, ainsi que d’autres communautés religieuses. Le site accueille chaque année des milliers de personnes. Le vendredi précédant la Pentecôte, les pèlerins se rendent dans la basilique Sainte-Marie afin de rendre grâce à la Vierge Marie. Le lendemain, ils entament l’ascension du Mont Şumuleu au cours de laquelle ils passent devant quatre chapelles ; cette ascension symbolise le dur chemin qui mène à la vie éternelle. D’autres pèlerins choisissent d’emprunter le chemin de croix et s’arrêtent prier devant les 14 croix, symboles des stations de Jésus jusqu’au Golgotha. D’autres encore choisissent de le faire à genoux ou pieds nus. Pendant le pèlerinage, les participants chantent d’anciennes chansons et portent des vêtements traditionnels. Un service liturgique se déroule ensuite en plein air, entre les sommets de Şumuleul Mic et de Şumuleul Mare ; il est suivi d’un repas pendant lequel les pèlerins peuvent se reposer et faire connaissance. La tradition du pèlerinage de la Pentecôte à Şumuleu Ciuc se transmet, dans les communautés pratiquantes, des fidèles les plus âgés aux plus jeunes. Elle est considérée non seulement comme un élément de l’identité culturelle des pèlerins, mais aussi comme un moyen de transmettre des valeurs aux jeunes, de renforcer les liens dans et entre les communautés et de promouvoir la solidarité.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.1 : Le dossier de candidature décrit l’élément comme un important rendez-vous rituel qui favorise la libre expression de valeurs religieuses et culturelles, l’affirmation de l’identité locale et de la mémoire collective, ainsi que la cohésion et la communion spirituelles des fidèles. Ses détenteurs et ses praticiens sont des hommes et des femmes de tout âge qui participent au pèlerinage sans distinction sociale, politique, religieuse ou culturelle. L’élément (et les expressions qui lui sont associées : costumes traditionnels, chants religieux, récits ou symboles locaux) est transmis au sein des familles ou des communautés religieuses comme expression de la foi. Ses fonctions sociales se manifestent par le renforcement des relations sociales entre différents groupes ethniques et culturels. Le dossier démontre la compatibilité de l’élément avec les instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme ainsi qu’avec les exigences d’un développement durable ;
R.2 : L’inscription de l’élément pourrait contribuer à la visibilité du patrimoine culturel immatériel et à la prise de conscience de son importance parmi le demi-million de pèlerins qui y participent, de par son rapprochement avec des pèlerinages similaires dans des pays voisins et sa médiatisation. En consolidant le dialogue interculturel et intercommunautaire entre groupes de différentes origines géographiques et socio-économiques, l’inscription encouragerait non seulement le respect d’une expression importante du patrimoine culturel immatériel religieux propre aux communautés catholiques romaines, mais aussi celui de la créativité humaine, tout en favorisant la cohésion sociale, le respect mutuel et la solidarité ;
R.3 : La viabilité de l’élément est assurée par l’ordre des Franciscains, par d’autres communautés et par des initiatives des autorités régionales et nationales (notamment l’élaboration de programmes du pèlerinage et la rénovation des sites liés à sa pratique). Un programme de sauvegarde et de promotion sur quatre ans est proposé (publicité, recherche et documentation, diffusion d’informations et manifestations locales et internationales). Les communautés, groupes et individus concernés ont activement participé à la planification de ces mesures et prendront part à leur mise en œuvre. Le dossier indique également la manière dont l’État soumissionnaire y apportera son soutien, en établissant un cadre législatif approprié, en soutenant les musées et en veillant à l’intégrité de l’élément ;
R.4 : Depuis le début du processus de candidature, en 2011, des représentants de la communauté catholique romaine, les autorités administratives locales, des institutions culturelles, des organisations non gouvernementales et des associations professionnelles ont activement participé à la préparation du dossier. Celui-ci indique qu’un grand nombre de communautés et d’institutions concernées ont donné leur consentement à la candidature, ont fourni des justificatifs à cet effet et ont confirmé qu’il n’existait pas de pratique coutumière limitant l’accès à l’élément.
- Décide en outre que les informations contenues dans le dossier ne sont pas suffisantes pour permettre au Comité de déterminer si le critère suivant est satisfait :
R.5 : L’élément figure depuis 2009 sur l’inventaire roumain du patrimoine culturel immatériel, élaboré par la Commission nationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, sous l’autorité du Ministère de la culture. Le dossier présente un extrait de ce registre mais n’explique pas de quelle manière cet inventaire est mis à jour ni de quelle manière les communautés concernées ont participé à son élaboration.
- Décide de renvoyer la candidature du pèlerinage de la Pentecôte à Şumuleu Ciuc (Csíksomlyó) à l’État soumissionnaire et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un prochain cycle.