Le Comité
- Prend note que le Mexique a proposé la candidature de la Charrería, tradition équestre au Mexique (no 01108) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La Charrería est une pratique traditionnelle qui a commencé au sein des communautés d’éleveurs de bétail du Mexique au XVIe siècle. Elle permettait, à l’origine, aux éleveurs de différents États de mieux cohabiter. Les techniques se transmettaient aux jeunes générations au sein des familles et, avec le temps, la Charrería s’est déplacée des zones rurales aux zones urbaines et, depuis, elle a bénéficié d’une grande exposition qui a permis sa croissance en atteignant de larges pans de la population. Actuellement, des associations de Charrería et des écoles contribuent à transmettre la tradition également considérée comme un sport, en entraînant les membres de la communauté, y compris à un niveau de compétition. L’exécution de plusieurs épreuves en public (charreadas) permet aux spectateurs d’observer les compétences déployées par les éleveurs de bétail, par exemple, pour dresser et attraper des juments sauvages et des taureaux. Vêtus d’un costume traditionnel comportant un chapeau à larges bords pour les hommes et un châle coloré pour les femmes, les éleveurs entraînés montrent leurs savoir-faire à pied ou à cheval. Intégrés à la pratique traditionnelle, le costume et l’équipement, selles et éperons, sont conçus et produits par des artisans locaux. La Charrería est un aspect important de l’identité et du patrimoine culturel des communautés de détenteurs. Les praticiens perçoivent la tradition comme un moyen de transmettre aux jeunes générations des valeurs sociales importantes telles que le respect et l’égalité entre membres de la communauté.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.1 : La Charrería est décrite comme un élément important du patrimoine culturel et de l’identité collective des Mexicains. La pratique de cette tradition équestre s’accompagne de savoir-faire artisanaux (maroquinerie, travaux d’orfèvrerie en fer et en argent et textiles). Les talents des cavaliers sont démontrés à l’occasion de compétitions et le dossier décrit des mécanismes de transmission formels et informels, notamment au sein des familles. Le public, une association nationale, des écoles spécialisées et les médias participent également à la transmission. La créativité est manifestée par des artisans novateurs. Le dossier mentionne des communautés de charros qui dialoguent et coopèrent dans le cadre de réseaux sociaux promouvant la solidarité. L’élément démontre également un lien étroit entre les pratiques culturelles, la nature et le développement durable ;
R.2 : Le dossier de candidature explique comment l’inscription de l’élément montrerait au monde l’intérêt d’une tradition culturelle équestre pour exalter les valeurs d’égalité, d’équité et de solidarité, contribuant ainsi à accroître la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général et à sensibiliser à l’importance de sa sauvegarde, non seulement au niveau local mais aussi au niveau régional et international, compte tenu de la présence de communautés charro à l'étranger, ce qui renforcerait également le dialogue et favoriserait le respect de la diversité culturelle dans ces territoires.
R.3 : Le dossier de candidature démontre que des initiatives ont assuré la viabilité et la promotion de l’élément avec des compétitions, des recherches et des publications et la création de nouvelles écoles de Charrería avec l’aide de l’État (déclarations associant l’élément au patrimoine culturel immatériel et rencontres annuelles sur la pratique). Les mesures de sauvegarde proposées sont détaillées et incluent la création d’un conservatoire de la Charrería et de centres de formation des communautés pour transmettre les différents artisanats associés à l’élément. Des institutions gouvernementales et les communautés concernées ont activement contribué à la définition des mesures de sauvegarde et participeront à leur mise en œuvre ;
R.4 : Les communautés concernées par l’élément ont participé au processus de candidature. Des représentants d’associations de charros et artisans ont signé des déclarations de consentement libre, préalable et éclairé à la candidature de l’élément, jointes au dossier. L’élément est pratiqué à l’occasion de manifestations publiques, ouvertes à tous. Aucune restriction n’en limite l’accès ;
R.5 : L’élément a été inscrit, en 2014, à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel du Mexique, tenu par le Conseil national de la culture et des arts. L’inventaire a été réalisé avec la participation active des communautés, du gouvernement, des institutions universitaires et de la société civile. Il est en cours de mise à jour.
- Inscrit la Charrería, tradition équestre au Mexique sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Remercie la délégation du Mexique des éclaircissements apportés au Comité sur les informations contenues dans le dossier à propos du critère R.2.