Décision du Comité intergouvernemental : 15.COM 8.b.7

Le Comité

  1. Prend note que l’Espagne a proposé la candidature des chevaux du vin (n  00860) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La fête de Los Caballos del Vino (les chevaux du vin) a lieu chaque année du 1er au 3 mai à Caravaca de la Cruz, dans le cadre des festivités organisées en l’honneur de la Santísima y Vera Cruz de Caravaca. Le rituel équestre comprend une série de manifestations dont le cheval est l’acteur principal. L’enjaezamiento consiste à parer le cheval de superbes capes richement brodées de soie et de fil d’or. Plusieurs défilés ont lieu dans les rues de la ville, durant lesquels on peut admirer les chevaux et leurs parures, accompagnés de quatre meneurs qui marchent à leurs côtés et qui sont suivis par tous les habitants. Enfin, le moment le plus attendu est une course contre la montre le long de la côte qui mène au château, où les chevaux s’élancent jusqu’à la forteresse avec quatre meneurs. Des prix récompensent les participants à la course ainsi que les parures des chevaux. Les connaissances et les techniques en matière de soins, d’élevage, de harnachement et de conduite des chevaux sont transmises au sein des familles et des groupes, tandis que les techniques de broderie s’apprennent dans des ateliers et auprès de familles de brodeurs. La relation entre les humains et les chevaux, fondée sur le respect et la collaboration, se transmet également au fil des générations. La viticulture et l’élevage équin sont deux activités indissociables de l’économie, de l’histoire et de la culture de la région, et la fête met en avant des valeurs telles que la camaraderie et la solidarité, car chacun a le sentiment de faire partie d’un groupe socialement uni.

  1. Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Les chevaux du vin est une pratique qui se transmet de génération en génération à Caravaca, en Espagne. Le rituel équestre comprend une série de manifestations dont le cheval est l’acteur principal, et qui commence par les soins apportés à l’animal tout au long de l’année. La principale fonction de cette fête est liée à l’importance réelle et symbolique que la communauté agricole de Caravaca accorde aux traditions de la viticulture et de l’élevage équin dans la région, et auxquelles les membres de cette communauté s’identifient. C’est aussi une source d’inspiration pour de nombreux artistes – poètes, peintres, sculpteurs et musiciens – comme l’illustre le musée des Caballos del Vino, où la célébration est définie.

R.3 :  Le dossier explique comment les communautés impliquées dans l’organisation de la fête ont mis en œuvre les mesures suivantes, entre autres : maintien des peñas pour les enfants afin d’assurer la transmission de la fête de génération en génération ; organisation d’ateliers culturels pour les élèves des écoles locales ; promotion des activités des dresseurs de chevaux en dehors de la période de la fête ; et organisation d’ateliers culturels. Dans leurs domaines de compétence respectifs, l’État, la région et les pouvoirs publics locaux mettront en œuvre différentes mesures de sauvegarde s’articulant autour des axes suivants : identification ; documentation et recherche ; préservation et protection ; promotion et diffusion ; et revitalisation.

R.4 :  L’initiative de la candidature des Caballos del Vino émane de la communauté elle-même, puisque c’est la population locale qui a fait part de sa volonté de préparer ce dossier aux autorités locales et régionales. La communauté a participé à l’ensemble du processus, et l’avancement de la candidature a été communiqué à toutes les associations concernées lors des réunions et conventions du Bando de los Caballos del Vino. L’accès à la fête a toujours été – et continue d’être – gratuit, ouvert et non exclusif, afin d’encourager une plus grande participation du public.

R.5 :  L’élément figure sur la Liste des biens culturels de la région de Murcie depuis 2012. Selon la candidature, la mise à jour de l’inventaire par la Communauté autonome de Murcie est effectuée périodiquement, grâce à la communauté qui rend compte annuellement de l’évolution de l’élément et de sa situation.

  1. Décide que, sur la base des informations fournies par l’État partie au Comité au cours de sa présente session, le critère d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivant est satisfait :

R.2 :  L’inscription de l’élément contribuerait à assurer la visibilité et la sensibilisation au patrimoine culturel immatériel et encouragerait le dialogue. Aux niveau local et national, l’inscription sur la Liste représentative contribuerait à la diffusion du concept de patrimoine culturel immatériel grâce à la fierté manifestée par le peuple de Caravaca de diffuser la joie, les coutumes et les traditions lors de sa fiesta. Enfin, au niveau international, le dossier attire l’attention sur l’importance de cet élément pour le patrimoine immatériel lié aux chevaux. L’inscription permettra que d’autres rituels festifs liés aux chevaux, dans lesquels l’animal est au centre de la célébration, soient reflétés dans le dossier. Cet élément permettra d’échanger des idées et des réflexions, et de promouvoir le dialogue en ce qui concerne le patrimoine équestre et les connaissances qui s’y rapportent.

  1. Décide d’inscrire les chevaux du vin sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;

  2. Rappelle à l’État partie l’importance de garantir la plus grande participation possible des communautés concernées à l’élaboration des mesures de sauvegarde ;

  3. Rappelle en outre à l’État partie l’importance de structurer clairement et logiquement les mesures de sauvegarde ;

  4. Invite en outre l’État partie à fournir, dans ses prochains dossiers de candidature, les informations dans les sections appropriées du dossier ;

  5. Invite également l’État partie à tenir particulièrement compte de l’impact du tourisme accru et excessif sur la sauvegarde de l’élément, afin d’éviter sa potentielle décontextualisation et l’encourage à se concentrer sur les aspects relatifs au bien-être animal lors de la planification et de la mise en œuvre des mesures de sauvegarde.

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