Le bigwala, musique de trompes en calebasse et danse du royaume du Busoga en Ouganda En savoir plus sur l’élément
© James Isabirye, 2011

Opérationnels depuis dix ans, les efforts de la Convention de 2003 en matière de promotion et de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se poursuivent. À ce jour, le mécanisme d’assistance internationale de la Convention a apporté son soutien à plus de 50 projets de sauvegarde dans 30 pays différents, donnant ainsi vie à la Convention en faisant progresser des initiatives de terrain. L’implication des communautés elles-mêmes demeure un principe central de la compréhension opérationnelle de l’UNESCO de ce qu’est le patrimoine culturel immatériel. Cette séance d’échange présente donc quatre projets financés par l’assistance internationale, réalisés en Colombie, au Mali, en Ouganda et au Viet Nam, pour mettre l’accent sur l’importance des praticiens et des membres des communautés dans les efforts de sauvegarde. Les participants à l’Assemblée générale sont invités à entendre les témoignages de l’impact positif de l’assistance internationale dans ces différents contextes.

Loin d’être figé, le patrimoine culturel immatériel est vivant, renouvelé et animé par les communautés, et toujours nécessaire et pertinent dans nos sociétés aujourd’hui. Cette séance d’échange représente une opportunité unique de nouer un dialogue avec les véritables acteurs qui sont à la tête des projets et une chance d’entendre les membres des communautés eux-mêmes témoigner en direct de leurs expériences de revitalisation et de transmission de leur patrimoine. Cette séance vise également à encourager un débat ouvert entre générations, communautés et nations différentes.

Cette séance sera ouverte par M. Ernesto Ottone, Sous-directeur général adjoint pour la culture, et sera modérée par M. George Papagiannis, Chef de la Section des relations avec les médias.

Projets et intervenants

Colombie


Nelson ORTIZ, Conseiller en aménagement territorial et environnemental auprès de la fondation Gaia Amazonas

Photo de Nelson Ortiz, Intervenant de Colombie
© UNESCO

Conseiller en aménagement territorial et environnemental auprès de la fondation Gaia Amazonas, Nelson Ortiz est spécialisé dans la conception et la mise en œuvre de programmes de recherche locaux avec les peuples autochtones de l’Amazonie colombienne. Il collabore depuis plus de vingt ans avec les associations des communautés afro-descendantes et autochtones de Colombie dans une optique de gestion holistique des territoires.

Depuis 2002, il conseille l’association des capitaines et autorités autochtones traditionnelles de la rivière Pirá Paraná (ACAIPI), à Vaupés, dans la préparation de leur Plan territorial et environnemental. Il a coordonné l’élaboration du « Plan spécial de sauvegarde de l’élément Hee Yaia Keti Oka » ainsi que la candidature pour l’inscription de l’élément sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de Colombie en 2009 et sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2011. Depuis 2017, il coordonne le projet de « sauvegarde du savoir traditionnel pour la protection des sites naturels sacrés sur le territoire des Jaguars de Yuruparí, dans le département de Vaupés ».



Tarcicio VANEGAS, Leader indigène, responsable autochtone et chaman jaguar de Yuruparí

Photo de Tarcicio Vanegas, intervenant de Colombie
© UNESCO

Tarcicio Vanegas est un responsable autochtone et un chaman jaguar de Yuruparí, dans le département de Vaupés, en Colombie, qui œuvre sans relâche pour sauvegarder les connaissances et les pratiques traditionnelles des sites sacrés du Comaña, un affluent de la rivière Pirá Paraná longtemps considéré comme le territoire ancestral de la tribu des Itana. Dans le cadre du projet sur
« la sauvegarde du savoir traditionnel pour la protection des sites naturels sacrés sur le territoire des Jaguars de Yuruparí, dans le département de Vaupés », Tarcicio a assumé de nombreuses fonctions telles que chercheur, traducteur, rédacteur d’informations culturelles et coordinateur local de l’ethnie Itana.
En tant que chef du groupe Itana-Yeba Masa, Tarcicio a beaucoup travaillé avec l’association des capitaines et autorités autochtones traditionnelles du Pirá Paraná (ACAIPI) depuis sa création en 1996. Depuis 2014, il est capitaine de sa communauté de Santa Isabel del Comeña, où cohabitent les ethnies Macuna, Itana et Magiña. Entre 2009 et 2014, Tarcicio a en outre travaillé en tant qu’enseignant et directeur de l’école de la communauté.


Mali


Lassana CISSE, Professionnel du patrimoine culturel du Mali

Photo de Lassana Cissé, intervenant du Mali
© UNESCO

Lassana Cissé est un professionnel du patrimoine culturel du Mali depuis 1979. Entre 1994 et 2013, il a fondé puis géré la Mission culturelle de Bandiagara. Par la suite, Lassana a occupé le poste de Directeur national du patrimoine culturel et de Coordinateur national du projet d’« Inventaire du patrimoine culturel immatériel au Mali en vue de sa sauvegarde urgente ».
Lassana a notamment été membre du réseau d’experts africains de l’UNESCO pour les Conventions de 1972, 2003 et 2005. Il a récemment travaillé comme consultant senior auprès de l’UNESCO sur le projet PAST en Haïti (janvier-mars 2018) et a été un facilitateur expert pour la révision des demandes d’assistance internationale d’urgence du Niger en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en contexte de crise (juin-juillet 2017). Il est également vice-président d’ICOMOS-MALI et expert indépendant du patrimoine depuis janvier 2017.


Ouganda


Irene NABIRYE, Leader communautaire de Nabitende

Photo d’Irene Nabirye, intervenante d’Ouganda
© UNESCO

À la demande des chefs communautaires de Nabitende, Irene Nabirye s’est jointe en 2015 à la recherche de calebasses pour le bigwala. En temps que membre du groupe ayant fait pousser la première production de calebasses, elle a réussi à mobiliser et à former des femmes originaires de Kiwanhi, Butyabule, Bukakaire, Nabirere, Nabitende et Mawanga (son propre village) au rôle qu’elles occupent dans le bigwala.

Stimulée par les initiatives en matière de lutte contre la pauvreté et de développement des femmes en milieu rural, Irene s’y implique activement. Elle considère cette invitation à s’exprimer à l’UNESCO comme une consécration exceptionnelle pour elle-même, en tant que femme issue d’un milieu rural défavorisé. Enfant, Irene n’a pas pu aller à l’école primaire car sa famille n’en avait pas les moyens. Désormais jeune mère célibataire de deux filles et d’un garçon, elle s’instruit, instruit ses enfants et subvient à ses besoins et à ceux de sa famille grâce aux associations communautaires. Elle est fière que son premier né soit inscrit à l’Université Kyambogo à compter de septembre 2018 pour y étudier la microfinance.



James ISABIRYE, Secrétaire exécutif du Conseil national des folkloristes ougandais (NACOFU)

Photo de James Isabirye, intervenant d’Ouganda
© UNESCO

Outre les communautés basoga, James Isabirye forme une nouvelle génération au bigwala, un jeu de cinq trompes (ou plus) en calebasse jouées en hoquet pour produire une mélodie accompagnée de chants, de tambours et de danses. Le rôle de James en tant que Secrétaire exécutif du Conseil national des folkloristes ougandais, un réseau composé de troupes villageoises de musique et de danse, d’éducateurs, de chercheurs et d’autres universitaires, consiste à se faire le défenseur de la pratique, la documentation, la sauvegarde, la diffusion et l’étude du folklore et des expressions culturelles variées existant en Ouganda.
Il poursuit actuellement des études doctorales en éducation musicale à l’Université Oakland de Rochester, dans le Michigan et enseigne également la musique à l’Université Kyambogo, en Ouganda. James a présenté des articles partout dans le monde : Université d’État de Caroline du Nord, Université de Caroline du Nord et Chapel Hill (États-Unis), Conférences du Conseil international de la musique traditionnelle à Fuzhou et Quanzhou (Chine) en 2004, Sheffield (Royaume-Uni) en 2005, Shanghai (Chine) en 2013 et Conférence sur l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie à l’Université Kenyatta de Nairobi (Kenya) en 2015.

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