Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Bhoutan (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Un rapport devra être soumis le 15/12/2024

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2017 et examiné par le Comité en 2018

Résumé

La Constitution du Bhoutan stipule que « l’État doit s’efforcer de préserver et de promouvoir le patrimoine culturel du pays , la langue, la littérature et la musique », « reconnaître la culture comme une dynamique évolutive et s’efforcer de renforcer et de faciliter l’évolution continue des valeurs traditionnelles et des institutions durables en tant que société progressiste ». Ayant entamé tardivement un processus de modernisation après s’être volontairement isolé du monde extérieur, le Bhoutan a eu la chance d’hériter d’un patrimoine culturel riche et intact. Les Bhoutanais sont fiers de leur culture unique et tirent des enseignements des points faibles des pays développés.
La philosophie de développement du Bhoutan repose sur le bonheur national brut (BNB), par opposition au produit intérieur brut (PIB). La préservation et la promotion constituent l’un des quatre piliers de cette philosophie. Le BNB est pris en compte dans tous les plans annuels et quinquennaux de développement socio-économique. Contrairement aux autres pays, le Bhoutan a nommé sa commission de planification « Commission du bonheur national brut ». Il s’agit du principal organisme responsable de la coordination et de l’élaboration des politiques et des programmes de développement.
Le Bhoutan a ratifié la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI) le 12 octobre 2005. La Bibliothèque et les Archives nationales (département de la Culture, ministère de l’Intérieur et des Affaires culturelles) assument les responsabilités liées à la mise en œuvre des activités relatives au PCI requises dans le cadre de cette convention.
Grâce à un soutien technique et financier coordonné par le bureau de l’UNESCO à New Delhi, trois ateliers de renforcement des capacités ont été organisés au Bhoutan entre 2012 et 2014 sur les thèmes suivants :
1. Un atelier de renforcement des capacités sur la mise en œuvre de la Convention de 2003 au niveau national a été organisé du 14 au 18 mai 2012. Cet atelier a réuni 28 participants, parmi lesquels des agents culturels de district et des représentants de la Bibliothèque et des Archives nationales, du département de la Culture, du Musée du patrimoine, de l’Institut d’études linguistiques et culturelles, et d’HELVETAS – une organisation de développement suisse (ONG) implantée au Bhoutan dont l’un des programmes consiste à établir une cartographie du PCI.
2. Un atelier de renforcement des capacités sur la réalisation d’un inventaire des éléments du PCI par les communautés dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du PCI du Bhoutan a eu lieu du 2 au 9 avril 2013. Cet atelier a rassemblé 20 participants, parmi lesquels des agents culturels de districts et des représentants de la Bibliothèque et des Archives nationales, de l’Académie royale des arts du spectacle, de l’Institut d’études linguistiques et culturelles, de l’Institut de la médecine traditionnelle, de l’Institut de Zorig Chosum (13 arts du Bhoutan), du Musée national du Bhoutan, des gouvernements locaux et de la Commission nationale du Bhoutan pour l’UNESCO.
3. Le troisième et dernier atelier, sur la préparation des dossiers de candidature pour deux listes de la Convention (la Liste représentative du PCI et la Liste du PCI nécessitant une sauvegarde urgente), a eu lieu du 4 au 8 mars 2014. Les participants étaient des membres de toutes les organisations concernées.
Ces ateliers de renforcement des capacités ont eu lieu en temps opportun, coïncidant avec le travail d’inventaire du PCI entrepris par le Bhoutan avec l’aide, notamment financière, de l’ICHCAP-Corée.
Une base de données en ligne recensant les éléments du PCI bhoutanais est en cours d’élaboration. Cette base de données sera régulièrement mise à jour afin de servir de ressource aux chercheurs et aux universitaires, et de dépôt de connaissances pour les générations futures du Bhoutan.
Reconnaissant l’urgente nécessité d’une loi relative au patrimoine culturel immatériel, le ministère de l’Intérieur et des Affaires culturelles du Bhoutan a signé un accord tripartite avec l’UNESCO et la faculté de droit de l’université de Kyūshū au Japon en octobre 2012. Conformément à cet accord, le département de la Culture (ministère de l’Intérieur et des Affaires étrangères du Bhoutan) devrait recevoir une aide de l’UNESCO et de la faculté de droit de l’université de Kyūshū pour élaborer des projets de lois sur les Archives nationales, les sites du patrimoine et le patrimoine culturel immatériel du Bhoutan.
La préparation du projet de loi sur le patrimoine culturel immatériel a commencé en janvier 2014 avec l’aide de l’UNESCO et de l’université de Kyūshū au Japon. Le projet final sera soumis au ministre de l’Intérieur et des Affaires culturelles du Bhoutan avant d’être présenté au Parlement du Bhoutan.
La Commission royale de la fonction publique du Bhoutan assure le développement organisationnel de la fonction publique dans l’objectif de restructurer les ministères/organisations. Tirant profit de cet exercice, le département de la Culture a proposé une réorganisation majeure du département. Il a notamment suggéré de créer une unité dédiée aux affaires internationales qui serait chargée de superviser les activités et les programmes de nature régionale ou internationale, et de soumettre des rapports sur ces activités à des organisations internationales telles que l’UNESCO. La Bibliothèque et les Archives nationales, qui constituent l’une des branches du département de la Culture, se chargent provisoirement de la mise en œuvre des programmes relatifs au PCI. Une fois la réorganisation terminée, une unité officielle devrait être en charge des programmes internationaux en lien avec les affaires culturelles.

Rapport soumis le 15/12/2014 et examiné par le Comité en 2015 (dû originellement au 15/12/2011)

Résumé

Le Département de la culture du Ministère de l’intérieur et des affaires culturelles est le principal organe compétent au Bhoutan. Au sein de ce département, la Bibliothèque et les Archives nationales sont l’organe intérimaire responsable de la mise en œuvre de la Convention de 2003, ratifiée en 2005, dans l’attente de la création d’une nouvelle unité en charge des affaires internationales. Une nouvelle Loi sur le patrimoine culturel immatériel est en cours de rédaction, et devrait être soumise au Parlement à la fin de l’année 2015.
Le Département de la culture du Ministère de l’intérieur et des affaires culturelles est également en charge de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel.
La Division des médias et de la recherche de la Bibliothèque et des Archives nationales est actuellement le principal centre de documentation sur le patrimoine culturel immatériel. Une base de données accessible sur Internet consacrée à la culture du Bhoutan est en construction, et est conçue afin de permettre une mise à jour permanente des données que les chercheurs et les universitaires pourront consulter.
De 2011 à 2014, la Bibliothèque et les Archives nationales ont mené une enquête de terrain dans un certain nombre de villages et de communautés choisis pour l’occasion, répartis sur 19 districts du pays, dans le cadre d’un projet entrepris conjointement avec le Centre international d’information et de travail en réseau sur le patrimoine culturel immatériel dans la région Asie-Pacifique (ICHCAP), dont le siège est en République de Corée. Pour ce projet, des enquêteurs de terrain ont établi une liste de divers éléments du patrimoine culturel immatériel issus des cinq domaines définis par la Convention de 2003, puis ils ont entrepris un travail de documentation de ces éléments. Les résultats de l’enquête seront publiés sous forme d’un livre en 2015.
Afin de développer les capacités des personnels dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel national, trois cycles de formation en renforcement des capacités, dispensés par des facilitateurs formés par l’UNESCO et soutenus financièrement par le Fonds-en-dépôt japonais ont été organisés entre 2012 et 2014. Le premier atelier, organisé en 2012 et consacré à la mise en œuvre de la Convention de 2003, a été suivi par 28 participants parmi lesquels des responsables locaux en charge de la culture et des points focaux de la Bibliothèque et des Archives nationales, du Département de la culture, du Musée du patrimoine populaire et de l’Institut des langues et études culturelles, ainsi que des représentants d’HELVETAS – organisation suisse de développement, une organisation non gouvernementale basée au Bhoutan dont l’un des programmes concerne la cartographie du PCI. Le deuxième atelier sur les inventaires avec la participation des communautés, organisé en 2013, et le troisième et dernier atelier, sur la préparation des dossiers de candidature aux listes de la Convention de 2003, organisé en 2014, ont également été suivis par des participants issus de toutes les organisations et entités concernées.
Parmi les exemples de coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale mis en place par le Bhoutan, on citera le projet susmentionné mené avec le centre de catégorie 2 ICHCAP et les trois ateliers de formation organisés avec le soutien du Fonds-en-dépôt japonais. En outre, un accord tripartite a été signé avec l’Université de Kyushu (Japon) et le bureau de l’UNESCO de New Dehli pour la rédaction de trois lois sur le patrimoine, dont la Loi sur le patrimoine culturel immatériel susmentionnée, qui doit être achevée à la fin de l’année 2015.
Le Bhoutan a un élément inscrit sur la Liste représentative, la danse des masques et des tambours de Drametse (2008), à l’origine proclamée en 2005 en tant que Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Des activités spécifiques de sauvegarde ont été mises en œuvre pour la danse des masques, notamment la formation de plusieurs centaines de professeurs de danse qui interviennent dans les universités, les écoles, les monastères et les centres communautaires. Dans le cadre d’un programme éducatif, la danse des masques a également été introduite dans les écoles. Enfin, des séances spéciales de répétition et des sessions de formation courte sont organisées tous les ans avant les festivals annuels de danse.

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