Le Département de la culture du Ministère de l’intérieur et des affaires culturelles est le principal organe compétent au Bhoutan. Au sein de ce département, la Bibliothèque et les Archives nationales sont l’organe intérimaire responsable de la mise en œuvre de la Convention de 2003, ratifiée en 2005, dans l’attente de la création d’une nouvelle unité en charge des affaires internationales. Une nouvelle Loi sur le patrimoine culturel immatériel est en cours de rédaction, et devrait être soumise au Parlement à la fin de l’année 2015.
Le Département de la culture du Ministère de l’intérieur et des affaires culturelles est également en charge de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel.
La Division des médias et de la recherche de la Bibliothèque et des Archives nationales est actuellement le principal centre de documentation sur le patrimoine culturel immatériel. Une base de données accessible sur Internet consacrée à la culture du Bhoutan est en construction, et est conçue afin de permettre une mise à jour permanente des données que les chercheurs et les universitaires pourront consulter.
De 2011 à 2014, la Bibliothèque et les Archives nationales ont mené une enquête de terrain dans un certain nombre de villages et de communautés choisis pour l’occasion, répartis sur 19 districts du pays, dans le cadre d’un projet entrepris conjointement avec le Centre international d’information et de travail en réseau sur le patrimoine culturel immatériel dans la région Asie-Pacifique (ICHCAP), dont le siège est en République de Corée. Pour ce projet, des enquêteurs de terrain ont établi une liste de divers éléments du patrimoine culturel immatériel issus des cinq domaines définis par la Convention de 2003, puis ils ont entrepris un travail de documentation de ces éléments. Les résultats de l’enquête seront publiés sous forme d’un livre en 2015.
Afin de développer les capacités des personnels dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel national, trois cycles de formation en renforcement des capacités, dispensés par des facilitateurs formés par l’UNESCO et soutenus financièrement par le Fonds-en-dépôt japonais ont été organisés entre 2012 et 2014. Le premier atelier, organisé en 2012 et consacré à la mise en œuvre de la Convention de 2003, a été suivi par 28 participants parmi lesquels des responsables locaux en charge de la culture et des points focaux de la Bibliothèque et des Archives nationales, du Département de la culture, du Musée du patrimoine populaire et de l’Institut des langues et études culturelles, ainsi que des représentants d’HELVETAS – organisation suisse de développement, une organisation non gouvernementale basée au Bhoutan dont l’un des programmes concerne la cartographie du PCI. Le deuxième atelier sur les inventaires avec la participation des communautés, organisé en 2013, et le troisième et dernier atelier, sur la préparation des dossiers de candidature aux listes de la Convention de 2003, organisé en 2014, ont également été suivis par des participants issus de toutes les organisations et entités concernées.
Parmi les exemples de coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale mis en place par le Bhoutan, on citera le projet susmentionné mené avec le centre de catégorie 2 ICHCAP et les trois ateliers de formation organisés avec le soutien du Fonds-en-dépôt japonais. En outre, un accord tripartite a été signé avec l’Université de Kyushu (Japon) et le bureau de l’UNESCO de New Dehli pour la rédaction de trois lois sur le patrimoine, dont la Loi sur le patrimoine culturel immatériel susmentionnée, qui doit être achevée à la fin de l’année 2015.
Le Bhoutan a un élément inscrit sur la Liste représentative, la danse des masques et des tambours de Drametse (2008), à l’origine proclamée en 2005 en tant que Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Des activités spécifiques de sauvegarde ont été mises en œuvre pour la danse des masques, notamment la formation de plusieurs centaines de professeurs de danse qui interviennent dans les universités, les écoles, les monastères et les centres communautaires. Dans le cadre d’un programme éducatif, la danse des masques a également été introduite dans les écoles. Enfin, des séances spéciales de répétition et des sessions de formation courte sont organisées tous les ans avant les festivals annuels de danse.