Elaborée lors de la célébration du 20e anniversaire de la Convention de 2003 à Séoul, en République de Corée, les 25 et 26 juillet 2023, la Vision de Séoul fait le bilan de 20 ans de mise en œuvre de la Convention et présente un ensemble d’actions concrètes nécessaires pour libérer le pouvoir du patrimoine vivant afin d’assurer le développement durable et la paix, en renforçant la solidarité et l’inclusion, en préservant la biodiversité et les océans, et en répondant aux crises sanitaires, sociales et économiques.

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Extrait:

Notre vision : Libérer la force du patrimoine vivant pour le développement durable et la paix

• Il est temps de libérer la force du patrimoine vivant pour garantir le développement durable et la paix, afin de renforcer la solidarité et l’inclusion, de préserver la biodiversité et les océans, et de répondre aux crises sanitaires, sociales et économiques. Il est temps de reconnaître la culture comme un bien public mondial, comme le souligne la déclaration pour la culture de 2022 adoptée par 150 États lors de la conférence de MONDIACULT, et, avec elle, de reconnaître l’importance du patrimoine vivant dans toutes les dimensions de la durabilité. Il est temps que la culture, y compris le patrimoine vivant, soit reconnue non seulement comme un droit fondamental, mais aussi comme un pilier essentiel de la durabilité en soi.

• Nous rappelons que le patrimoine culturel immatériel est créé et recréé par les communautés qui le pratiquent et le transmettent et qu’il est indissociable de leur vie sociale, culturelle et économique. Au cours des vingt prochaines années, nous devons faire entendre la voix des membres des communautés, afin qu’elles véhiculent et partagent des solutions adaptées à leur contexte et qu’elles renforcent leur participation active aux niveaux national et international. Cela contribuera à garantir que les programmes de développement durable exploiteront réellement la force du patrimoine vivant pour atteindre nos objectifs communs.

• Nous reconnaissons que l’intersection entre le patrimoine vivant et le développement économique est complexe et multiforme (ODD 2, 5, 8, 11), et que l’activité économique peut avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur la sauvegarde du patrimoine vivant, et sur les moyens de subsistance des praticiens et des communautés. Les connaissances, les compétences et les pratiques que les communautés locales possèdent, conservées, transmises et améliorées au fil des générations ont le potentiel pour fournir des moyens de 3 subsistance à de nombreuses personnes et générer des revenus et un travail décent, y compris des personnes de différents âges et genres, ainsi que des peuples autochtones

• Nous réaffirmons le rôle central que le patrimoine vivant peut jouer dans la résolution des défis environnementaux mondiaux pressants pour nos vies et notre planète, non seulement en fournissant des solutions éprouvées, mais aussi en façonnant et en réaffirmant notre relation au monde naturel. Les expressions du patrimoine vivant encouragent les valeurs de respect, de garde et de réciprocité envers la nature et favorisent la prise de conscience et la compréhension des divers systèmes de valeurs et concepts que les communautés locales ont en relation avec le monde naturel.

• Nous reconnaissons que le patrimoine vivant est une ressource puissante pour répondre à la crise mondiale actuelle de l’apprentissage, là où les systèmes éducatifs peinent à répondre aux attentes et aux besoins de la prochaine génération. Le patrimoine vivant peut contribuer de manière significative à l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’enseignement, à l’appréciation de la diversité culturelle et à l’éducation à la paix, à la citoyenneté mondiale et au développement durable.

• Nous reconnaissons l’impact révolutionnaire de la technologie numérique sur la vie des gens et sur leur patrimoine culturel immatériel, qui représente à la fois de nouvelles menaces et de nouvelles opportunités pour la transmission continue de ce patrimoine aux générations futures. Nous soulignons qu’à cet égard, il est important d’aborder les questions de droits et d’éthique dans l’espace numérique changeant. Nous pensons également qu’à l’heure où les discours de haine et les expressions de racisme et de xénophobie circulent rapidement sur internet, la puissance du patrimoine vivant de favoriser le respect de la diversité et de célébrer les différences peut et doit être exploitée comme une force de contre-pouvoir qui relie les peuples du monde entier au lieu de les diviser.

• Nous sommes convaincus que la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel doit impliquer toutes les parties prenantes et tous les domaines politiques - à l’intérieur et au-delà du secteur culturel. Cela implique les autorités nationales, les gouvernements locaux, les organisations de la société civile, les organisations internationales et le secteur privé. Une action conjointe et des réponses adaptées peuvent considérablement améliorer le présent et l’avenir de la sauvegarde du patrimoine vivant et faire en sorte qu’il soit mis à profit pour améliorer la vie des gens.

• Au cours des 20 prochaines années, nous prévoyons qu’avec des efforts renouvelés et une action conjointe de toutes les parties prenantes, le rôle du patrimoine culturel immatériel en tant que moteur du développement durable sera fermement établi et pleinement intégré aux plans, politiques et programmes de développement nationaux à tous les niveaux, reconnaissant en même temps l’interdépendance entre la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et le développement durable, la paix et la sécurité humaine.

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