La section met en relief un certain nombre d’activités représentatives financées par le Fonds-en-dépôt au cours des premières années (1993-2001). Ces activités ont en fait consolidé la base de l’action de l’UNESCO dans ce domaine.
1. Consultation internationale sur de nouvelles perspectives pour le programme de l’UNESCO relatif au patrimoine culturel immatériel (UNESCO Paris)
(UNESCO Paris, 16-17 juin 1993, cofinancé par l’UNESCO et le Fonds-en-dépôt japonais de l’UNESCO, à hauteur de 30.000 $EU chacun)
Cette consultation a été organisée afin de conseiller l’Organisation sur ses axes d’action futurs, l’orientation de la Stratégie à moyen terme (1996-2001) et son programme de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel; 81 participants, parmi lesquels des experts, des représentants d’institutions de recherche, de fondations privées ainsi que des observateurs d’une trentaine de pays y ont assisté. Plusieurs nouvelles directives concernant les activités futures de l’UNESCO ont été rédigées à cette occasion.
Coût total du projet US$ 30,000
Organisation / Secteur / Bureau leader UNESCO section du patrimoine immatériel
2. Atlas des langues en danger dans le monde (UNESCO Paris)
Les experts estiment que près de la moitié des 6.000 langues parlées aujourd’hui dans le monde disparaîtront vraisemblablement dans un futur prévisible. La disparition d’une langue est toujours une perte pour l’humanité. L’UNESCO a pris l’initiative de sensibiliser les États membres à ce problème et de mobiliser l’opinion publique autour du besoin urgent de préserver et de revitaliser ces langues.
L’Atlas des langues en danger dans le monde, d’abord publié en anglais, français et espagnol en 1996 et revu en 2001 grâce au Fonds, est un exemple de l’intérêt porté par l’UNESCO à la sensibilisation dans ce domaine. Ouvrage de référence pour les chercheurs, les journalistes et le grand public, il présente une liste complète des langues en péril et un résumé concis de la situation à l’échelle mondiale. L’UNESCO élabore actuellement une version améliorée en ligne de l’Atlas dans le cadre de ses programmes consacrés aux Langues en danger et au Multilinguisme dans le cyberespace.
Coût total du projet US$ 75,710
Organisation / Secteur / Bureau leader UNESCO section du patrimoine immatériel
3. Conférence internationale: Enquête mondiale sur l’application de la Recommandation adoptée en 1989 sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire (Washington)
(Washington, 1999, UNESCO/Fonds-en-dépôt japonais, 69.942 $EU; Smithsonian Institution, 60.000 $EU ; Département d’État des États-Unis d’Amérique : 30.000 $EU ; The National Endowment for the Arts, 10.000 $EU)
Depuis l’adoption de la Recommandation de l’UNESCO sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire en 1989, beaucoup de choses ont changé sur la scène politique, économique, sociale et culturelle mondiale. Malgré l’adoption de la Recommandation et les progrès du programme de l’UNESCO consacré au patrimoine culturel immatériel, de nombreux problèmes et de nombreuses questions ont été soulevés quant à la situation de ce patrimoine. Pour y répondre, l’UNESCO a organisé, entre 1995 et 1999, huit séminaires régionaux visant à évaluer l’application de la Recommandation. Sur la base des résultats de ces séminaires, l’UNESCO, en collaboration avec la Smithsonian Institution, a organisé une conférence internationale dont l’objet était d’analyser la protection du patrimoine culturel immatériel, d’évaluer la pertinence de la Recommandation de l’UNESCO de 1989 dans la situation actuelle et d’élaborer de nouvelles orientations pour le programme de l’UNESCO.
À l’issue de la Conférence, les participants ont conclu à la nécessité d’un instrument juridique contraignant ; ils ont également jugé que la Recommandation de 1989 était trop centrée sur la recherche et la réunion de documents, et pas assez sur la protection des pratiques et des traditions vivantes ou vers les groupes et communautés dépositaires de ces pratiques et de ces traditions. Ils ont également reconnu la nécessité de mettre en place un réseau international et interdisciplinaire d’experts afin d’aider les États membres à élaborer des programmes concrets de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ces éléments ont été portés à l’attention du Directeur général de l’UNESCO, qui a communiqué cette question aux États membres. La 31e session de la Conférence générale (2001) a alors décidé de travailler à l’élaboration d’un nouvel instrument international normatif - de préférence une convention internationale.
Coût total du projet US$ 69,942
Organisation / Secteur / Bureau leader UNESCO section du patrimoine immatériel
4. Bleu de Samarkand: Projet pour faire revivre le vernis végétal alcalin ishkor de l’époque médiévale utilisé autrefois pour les carreaux vernissés et la poterie utilitaire (Samarkand) et Suivi du Projet « Bleu de Samarkand » : Inventaire et renaissance des céramiques traditionnelles d’Ouzbékistan (Samarkand)
Projet pour faire revivre le vernis végétal alcalin ishkor de l’époque médiévale utilisé autrefois pour les carreaux vernissés et la poterie utilitaire (Samarkand, 1998-2000, 94.000 $EU) et Suivi du Projet « Bleu de Samarkand » : Inventaire et renaissance des céramiques traditionnelles d’Ouzbékistan (Samarkand, 2003-2006, 197.323 $EU)
Une technique unique de production de vernis pour les carrelages des monuments sacrés fut pratiquée durant des siècles en Asie centrale. Ce vernis était fabriqué principalement à Samarkand, en Ouzbékistan. Les céramiques médiévales d’Asie centrale ont résisté pendant des siècles aux sévères conditions climatiques et environnementales de la région. Les anciennes techniques s’étant perdues, cependant, les carreaux produits aujourd’hui dans les ateliers de restauration sont d’une qualité inférieure à celles d’antan.
Le projet avait pour but de faire revivre les techniques locales de production de vernis d’origine végétale, pour utiliser celui-ci sur des récipients en céramique et dans la restauration d’édifices, ainsi que d’apporter une aide aux potiers travaillant la céramique selon les modes traditionnels d’Asie centrale.
Le projet, qui a exigé la construction d’un four spécial conforme aux anciens modèles, a permis de redécouvrir les techniques traditionnelles employées dans la production des carreaux de kashin vernissés bleus utilisés dans la Samarkand timuride. Les étapes de la préparation de l’argile et du vernis ont été enregistrées sur vidéo. S’appuyant sur les recommandations des experts réunis à la Conférence scientifique internationale de Samarkand, en 2002, l’UNESCO a mis en place un suivi du projet, afin principalement d’établir un inventaire des céramiques traditionnelles d’Asie centrale et de créer une nouvelle association de potiers traditionnels.
Coût total du projet US$ 291,323
Organisation / Secteur / Bureau leader Bureau de l’UNESCO à Tachkent
5. Langues indigènes: revitalisation et préservation en Mélanésie et dans le Pacifique (Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Vanuatu)
(Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Vanuatu, 2000-2003, 129.385 $EU)
Selon les statistiques, 23 % des langues parlées du monde se trouvent en Mélanésie. Un grand nombre d’entre elles courent le risque de disparaître, en raison d’un usage en diminution ainsi que de l’absence d’orthographes propres comme de sources permettant d’enseigner ces langues dans les institutions éducatives. Ce projet a été conçu pour sauvegarder les langues en tant que partie intégrante du patrimoine culturel de la région, mais aussi pour que celles-ci contribuent activement au développement dans le domaine de l’éducation et au maintien de l’identité culturelle des Îles du Pacifique.
Le projet prévoyait que des études linguistiques conformes aux normes internationales soient menées en Mélanésie. La mise au point d’orthographes pour les langues non écrites, l’élaboration de documents en langues vernaculaires pour les écoles primaires ainsi que de sources audiovisuelles aux finalités pédagogiques ont suivi. Les autres activités portaient notamment sur la traduction de documents officiels et leur publication dans les langues locales. Le projet a permis de renforcer la sensibilisation des groupes autochtones à l’importance de leurs langues vernaculaires et encouragé les communautés nationales et locales à prendre des initiatives pour les préserver. Dans le cas de Vanuatu, l’apprentissage des langues vernaculaires à l’école est devenu un domaine d’action des pouvoirs publics. Un conseil national des langues chargé de la mise en œuvre de cette politique, a été créé il y a peu.
Coût total du projet US$ 129,385
Organisation / Secteur / Bureau leader Bureau de l’UNESCO à Apia