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- Bangladesh
Le festival de Mangal Shobhajatra au Bangladesh
1. Domaines du PCI
Arts du spectacle, événements festifs, savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
2. Brève description
Dans les années 1980, alors que plusieurs incidents, notamment des inondations dévastatrices et l’imposition d’un régime militaire, menaçaient la paix et la sécurité du Bangladesh, des étudiants et des enseignants de la faculté universitaire des beaux-arts de Dhaka ont décidé de répondre à l’agitation politique de façon créative et d’insuffler à la population l’espoir en un avenir meilleur. En 1989, le premier jour du Nouvel An bengali (ou Pahela Baishakh), ils ont organisé une procession laïque appelée Mangal Shobhajatra (ce qui, en bengali, signifie « procession pour le bien-être »). Des membres de la faculté universitaire ont travaillé ensemble avant le festival pour confectionner des masques et des chars dont on dit qu’ils repoussent les forces maléfiques et ouvrent la voie au progrès. Parmi les œuvres réalisées en vue du festival, une au moins représente le mal, une autre le courage et la force, et une troisième, la paix. Des objets à vendre le jour de la procession, comme des peintures du patrimoine populaire, sont également fabriqués pour servir de source de financement. Le festival de Mangal Shobhajatra symbolise la fierté du peuple bangladais pour son patrimoine culturel, ainsi que sa force et son courage pour lutter contre les puissances obscures et son désir de vérité et de justice. Ce festival contribue à maintenir et à rétablir la paix et la sécurité en unissant les différentes composantes de la population quels que soient leur caste, leurs croyances, leur religion, leur genre ou leur âge et en promouvant l’harmonie et la solidarité.
Pour aller plus loin :
Pour plus d’informations sur la procession et sa signification, consulter :
https://ich.unesco.org/fr/RL/la-mangal-shobhajatra-du-pahela-baishakh-01091?RL=01091
http://www.theindependentbd.com/printversion/details/89997
3. Lien avec le développement durable
Le Mangal Shobhajatra choisit un thème spécifique chaque année, qui tourne autour de trois dimensions : l’oppression et les forces du mal, le courage et la force des Bangladais, et la paix et la solidarité. Ces trois facettes soulignent le potentiel du patrimoine culturel immatériel pour rétablir la sécurité et la sûreté, réconcilier les parties et restaurer la paix. Elles reflètent ainsi la finalité de l’Objectif de développement durable n 16, qui vise l’avènement de sociétés pacifiques, justes et ouvertes à tous aux fins du développement durable.
4. Questions de réflexion
La commercialisation excessive du Mangal Shobhajatra est un risque en lien avec sa popularité croissante. Si la procession s’avère particulièrement intéressante en ce qu’elle est capable de transcender par son message les frontières locales et de motiver de nombreuses personnes – notamment les enfants – à partager cette expérience et à défendre la paix, la participation au festival, en constante augmentation, pourrait constituer un danger pour le patrimoine culturel immatériel concerné. De plus, les fondamentalistes de cette nation à majorité musulmane ont appelé à annuler le festival, au motif qu’il encouragerait des valeurs non islamiques. De telles positions représentent un risque potentiel pour la célébration laïque et transcommunautaire de l’identité bengalie mise en valeur par le Mangal Shobhajatra. Pour plus d’informations, consulter le lien suivant :
Quelles sont les mesures qui pourraient être mises en place pour lutter contre la commercialisation excessive du festival ?
Que fait la communauté pour répondre à cette menace ? Connaissez-vous d’autres exemples de festivals qui ont mis en place des mesures pour lutter contre la commercialisation excessive ?