Décision du Comité intergouvernemental : 9.COM 10.6

Le Comité

  1. Prend note que l’État plurinational de Bolivie a proposé la candidature des Pujllay et Ayarichi : musiques et danses de la culture yampara (n  00630) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le Pujllay et l’Ayarichi sont les principales formes musico-chorégraphiques de la culture yampara qui sont complémentaires et forment un tout. Le Pujllay se pratique pendant la saison des pluies et l’Ayarichi pendant la saison sèche. Le Pujllay est essentiellement exécuté par les hommes lors du rituel du même nom qui célèbre le renouveau de la vie et l’abondance amenée par les pluies. Les sons, les danses et les costumes évoquent le « Tata Pujllay », une entité démoniaque et féconde à l’énergie débordante. Un groupe de musiciens joue de différentes flûtes et d’une clarinette en corne. Les danseurs, somptueusement vêtus comme le Tata Pujllay, tournent infatigablement autour d’un grand autel décoré de nourriture. L’Ayarichi se danse lors de fêtes dédiées aux différents saints catholiques qui régissent l’ordre social et cosmique et influencent la préservation de la vie. Le groupe comprend quatre danseurs-musiciens qui jouent de la flûte de pan et du tambour, et deux à quatre danseuses. Les artisanes sont chargées de tisser les costumes méticuleusement, jusqu’au plus petit détail. De vastes réseaux communautaires sont mobilisés pour organiser le rituel et apporter des boissons et de la nourriture en abondance. La transmission des connaissances musico-chorégraphiques aux enfants se fait sans l’intervention des adultes, par des jeux collectifs et l’observation. Le Pujllay et l’Ayarichi créent une unité dans les communautés yampara, en tant que moyen privilégié de communiquer avec la nature.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative suivants comme suit :

R.1 :  Le Pujllay et l’Ayarichi sont des expressions musicales et chorégraphiques, transmises de génération en génération par l’observation directe et la pratique collective des jeunes membres de la communauté, qui reflètent la vision du monde de ces communautés et leur interaction avec les cycles saisonniers ;

R.2 :  L’inscription du Pujllay et de l’Ayarichi sur la Liste représentative peut contribuer à faire prendre conscience de l’importance des cultures andines tout en encourageant le dialogue entre elles et en témoignant de leur créativité, qui préservent ces pratiques en y intégrant des composantes externes en réponse à des environnements naturels et sociaux souvent difficiles ;

R.3 :  Les mesures de sauvegarde prévoient l’établissement d’un Centre culturel yampara chargé de l’archivage, de la formation, de la transmission et des publications ainsi que l’intégration des cultures locales dans les programmes scolaires et les projets touristiques ; leur mise en œuvre exige la participation de communautés « pilotes », des autorités départementales et municipales ainsi que d’organisations sociales et de chercheurs ;

R.4 :  La candidature est le fruit d’un effort collectif d’un comité spécial composé des représentants de six communautés pilotes, de plusieurs autorités municipales, départementales et nationales, ainsi que de deux organisations non gouvernementales concernées ; le consentement libre, préalable et éclairé des communautés est démontré de manière adéquate ;

R.5 :  L’inventaire des musiques et des danses du Pujllay et de l’Ayarichi de la culture yampara a été créé en 2013 par l’Unité du patrimoine immatériel du Ministère de la culture et du tourisme de Bolivie, suite à la demande des autorités locales en 2009.

  1. Inscrit Pujllay et Ayarichi : musiques et danses de la culture yampara sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Tout en reconnaissant que le tourisme peut contribuer à la subsistance des communautés, encourage l’État soumissionnaire à veiller à ce que le patrimoine culturel immatériel de celles-ci ne soit pas décontextualisé et qu’elles soient les principales bénéficiaires de toute activité touristique future ;
  3. Prend note que Pujllay et Ayarichi sont partagés par les communautés andines de la région et rappelle que l’inscription sur la Liste représentative n’implique pas d’exclusivité.

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