Décision du Comité intergouvernemental : 9.COM 10.17

Le Comité

  1. Prend note que la France a proposé la candidature du gwoka : musique, chants, danses et pratique culturelle représentatifs de l’identité guadeloupéenne (n  00991) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le gwoka est pratiqué par tous les groupes ethniques et religieux de la société guadeloupéenne. Il combine le chant responsorial en créole guadeloupéen, les rythmes joués aux tambours ka et la danse. Dans sa forme traditionnelle, le gwoka associe ces trois domaines d’expression en valorisant les qualités individuelles d’improvisation. Les participants et le public forment un cercle dans lequel les danseurs et le soliste entrent à tour de rôle, en faisant face aux tambours. Le public frappe des mains et chante le refrain imposé par le soliste. Plusieurs milliers de personnes pratiquent régulièrement le gwoka lors de soirées populaires de gwoka en plein air, où le cercle fonctionne comme un lieu de valorisation des talents individuels. La pratique et le savoir-faire liés à la fabrication des tambours ka se transmettent de façon informelle, dans le cercle familial et amical, mais aussi de plus en plus dans des ateliers formels et des écoles de danse et de musique traditionnelles. Le gwoka est l’un des éléments les plus emblématiques de la société guadeloupéenne et ses expressions contemporaines explorent de nouvelles pistes musicales, chorégraphiques ou chantées. Il accompagne les temps forts de la vie quotidienne ainsi que les manifestations festives, culturelles et profanes. Il accompagne également des mouvements de revendications sociales et politiques. Il renforce l’identité et procure un sentiment de valorisation collective et de fierté individuelle, en portant des valeurs de convivialité, de résistance et de dignité.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative suivants comme suit :

R.1 :  À l’origine pratiqué par les esclaves d’origine africaine, le gwoka est aujourd’hui pratiqué et recréé par tous les groupes ethniques et religieux de Guadeloupe, symbole d’identité qui renforce la cohésion sociale et le respect mutuel ;

R.2 :  Son inscription sur la Liste représentative peut permettre de renforcer la prise de conscience et la visibilité du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local et régional, et ses expressions contemporaines peuvent permettre de promouvoir la créativité humaine grâce à la grande diversité des musiques, des danses et des chants ;

R.3 :  Des mesures de sauvegarde créatives, élaborées et cohérentes sont proposées en vue de transmettre, de documenter et de promouvoir le gwoka ; ces mesures témoignent des efforts conjoints de l’État, des autorités locales et des représentants de la communauté du gwoka ;

R.4 :  La candidature est le fruit des efforts communs de nombreuses associations de gwoka, de praticiens et d’experts ainsi que des autorités locales ; elle reflète leur participation à toutes les étapes et contient leur consentement libre, préalable et éclairé ;

R.5 :  Grâce à la participation active de la communauté concernée, l’élément a été inclus en 2012 dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel français géré par le Ministère de la culture et de la communication.

  1. Inscrit le gwoka : musique, chants, danses et pratique culturelle représentatifs de l’identité guadeloupéenne sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Top