Décision du Comité intergouvernemental : 6.COM 13.29

Le Comité

  1. Prend note que le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ont proposé la candidature des pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’lvoire en vue de leur inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire est un xylophone pentatonique, connu localement sous le nom de ncegele. Le ncegele est composé de onze à vingt-et-une lames d’inégales longueurs, taillées dans du bois et rangées sur un support de forme trapézoïdale, également en bois ou en bambou. L’instrument a pour résonateurs des calebasses, elles aussi d’inégales grandeurs, rangées sous le support, proportionnellement aux planchettes. Elles sont perforées et garnies de membranes d’oothèques d’araignées pour donner de la vibration au son. L’accord du ncegele est réglé sur une division de l’octave en cinq intervalles égaux. Les sons s’obtiennent en frappant les lames avec des baguettes de bois portant aux extrémités une tête en caoutchouc. Joué en solo ou en ensemble instrumental, le discours musical se fonde sur une offre de multiples mélodies rythmées. Le ncegele anime des fêtes, accompagne des prières dans des paroisses et dans les bois sacrés, stimule l’ardeur au travail, ponctue la musique funéraire et soutient l’enseignement des systèmes de valeurs, des traditions, des croyances, du droit coutumier, des règles d’éthique régissant la société et l’individu dans les actes quotidiens. Le joueur apprend d’abord sur des balafons pour enfant, puis se perfectionne sur des balafons « normaux » sous la direction d’un maître.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature n 00568, pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’lvoire satisfont aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 :  En réglant le rythme de vie des communautés Sénoufo, le balafon accompagne les événements importants, tels que les rites agricoles ou des cérémonies d’initiation, tout en fournissant aux membres de la communauté, du plus jeune au plus âgé, un sentiment d’identité et de continuité ;

R.2 :  L’inscription du balafon des Sénoufo et les pratiques et expressions culturelles qui y sont associées sur la Liste représentative encouragerait le dialogue interculturel et témoignerait de la créativité humaine, comme symbole de coopération entre les habitants des trois pays ;

R.3 :  Un éventail de mesures de sauvegarde allant de la documentation audiovisuelle aux initiatives de sensibilisation repose sur la participation des communautés sénoufo, qui y ont trouvé un grand intérêt ;

R.4 :  Les communautés Sénoufo du Mali et du Burkina Faso ont été impliquées dans la préparation de la candidature à travers une série de consultations et ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé par l’intermédiaire de leurs chefs traditionnels et coutumiers, de musiciens, de danseurs et d’autres personnes ressources compétentes, mais la Côte d’Ivoire devrait démontrer que les communautés vivant sur son territoire ont aussi mené leur propre consultation ;

R.5 :  Le balafon des Sénoufo est inclus dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel présent sur le territoire du Burkina Faso et au Mali, mais la Côte d’Ivoire est prié de fournir des informations supplémentaires pour démontrer que l’élément est inclus dans un inventaire du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire, tel que défini aux articles 11 et 12 de la Convention, et conformément au critère R.5 du paragraphe 2 des Directives opérationnelles.

  1. Inscrit les pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo du Mali et du Burkina Faso sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Décide de renvoyer à la Côte d’Ivoire la candidature des pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo de la Côte d’Ivoire en raison de l’absence d’information concernant les critères R.4 et R.5 et invite les États parties soumissionnaires à resoumettre la candidature à un cycle ultérieur, en fournissant les informations supplémentaires spécifiées.

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