Le Comité,

1. Prend note que le Japon a proposé la candidature du Gagaku en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrit comme suit :

Le Gagaku, caractérisé par ses chants longs et lents et par sa gestuelle de type chorégraphique, est le plus ancien des arts scéniques traditionnels au Japon. Il est présenté lors de banquets et de cérémonies au Palais impérial et dans les théâtres partout dans le pays, et recouvre trois genres artistiques distincts. Le premier, Kuniburi no Utamai, est constitué de chansons japonaises anciennes, parfois accompagnées d’une chorégraphie simple au son de la harpe et de la flûte. Le deuxième est une musique instrumentale (pour la plupart des instruments à vent) associée à une danse rituelle, originaire du continent asiatique et adaptée ultérieurement par des artistes japonais. Le troisième, Utamono, se danse sur de la musique chantée dont le répertoire se compose de chansons populaires japonaises et de poèmes chinois. Marqué par l’histoire politique et culturelle à différentes périodes au cours de sa longue évolution, le Gagaku se transmet, comme par le passé, de maîtres à apprentis au sein du Département de musique de l’Agence de la maison impériale. Les maîtres sont souvent les descendants de familles profondément imprégnées de cet art. Vecteur culturel important de l’identité japonaise et cristallisation de l’histoire de la société japonaise, il est aussi la démonstration du mariage possible entre de multiples traditions culturelles pour donner naissance à un patrimoine unique, grâce à un processus constant de recréation au fil du temps.

2. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00265, le Gagaku satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 : Le Gagaku a prospéré pendant plus d’un millénaire et ses praticiens le reconnaissent comme leur patrimoine, confirmant leur identité et leur continuité historique ; ils le transmettent volontiers aux jeunes générations ;

R.2 : L’inscription de l’élément sur la Liste représentative sensibiliserait à l’importance du patrimoine historique et culturel et renforcerait le respect de la diversité culturelle ;

R.3 : Le Département de la musique de l’Agence de la maison impériale et ses membres sont responsables de la préservation et de la transmission du Gagaku aux générations futures et ont élaboré plusieurs mesures de sauvegarde à cet effet ;

R.4 : La détermination du Département de la musique de l’Agence de la maison impériale de sauvegarder l’élément, sa participation et son consentement à la candidature sont clairement démontrés ;

R.5 : L’élément est inscrit comme « Bien important du patrimoine culturel immatériel » à l’inventaire national tenu par l’Agence pour les affaires culturelles.

3. Inscrit le Gagaku sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.