Le Comité,
- Prend note que le Japon a proposé la candidature du Chakkirako en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrit comme suit :
Située sur une péninsule de la préfecture de Kanagawa dans la partie centrale du Japon, la ville de Miura possède un port militaire ouvrant sur le Pacifique et un deuxième port qui accueille les bateaux de passage. Initiée par les marins séjournant dans ses ports à des danses pratiquées dans d’autres villes, la population de Miura a lancé la tradition du Chakkirako destinée à célébrer le Nouvel An, attirer la prospérité et garantir des pêches abondantes dans les mois à venir. Au milieu du XVIIIe siècle, cette pratique a évolué sous la forme d’un spectacle dont l’objet était de montrer les talents des jeunes filles locales. Chaque année, à la mi janvier, dix à vingt jeunes filles, vêtues de kimonos colorés, dansent dans le sanctuaire ou devant les maisons de la communauté, accompagnées par un groupe de cinq à dix femmes âgées de 40 à 80 ans qui chantent a capella. Selon les danses, les jeunes filles se mettent sur deux rangs face à face ou bien en cercle ; elles tiennent parfois des éventails devant leur visage ou encore de fines tiges de bambou qu’elles font claquer l’une contre l’autre. Le nom de la danse, Chakkirako, évoque le son que font ces tiges en s’entrechoquant. Transmis de mère en fille, le Chakkirako fait appel à un large répertoire de chansons et de danses séculaires. Elément de divertissement, il est aussi un moyen de réaffirmer l’identité culturelle des exécutantes et de leur communauté.
- Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00274, le Chakkirako satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :
R.1 : Le Chakkirako a été transmis de génération en génération comme célébration du nouvel an pour la population locale. Il renforce les liens entre la tradition ancestrale et l’art contemporain et insuffle à la communauté un sens d’identité et de continuité ;
R.2 : Son inscription sur la Liste représentative permettrait de renforcer la prise de conscience de la signification du patrimoine culturel immatériel, d’encourager ses transmetteurs et de promouvoir le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine qu’elle reflète ;
R.3 : L’Association pour la préservation du Chakkirako a produit de nombreux efforts pour en assurer sa transmission aux générations futures, en collaboration avec des écoles élémentaires et le Conseil de l’éducation au niveau municipal et préfectoral, tandis que le gouvernement finance l’enregistrement des archives ;
R.4 : La candidature de l’élément comporte le consentement libre, préalable et éclairé des communautés ;
R.5 : L’élément est inscrit comme « Bien culturel traditionnel immatériel important » à l’inventaire national tenu par l’Agence pour les affaires culturelles.
- Inscrit le Chakkirako sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.