Le Comité
- Prend note que l’Azerbaïdjan, la République islamique d’Iran, la Türkiye et l’Ouzbékistan ont proposé la candidature de l’Iftar/Eftari/Iftar/Iftor et ses traditions socioculturelles (n 01984) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
L’iftar (également appelé eftari, iftar ou iftor dans les pays concernés) est observé par les musulmans au coucher du soleil pendant le mois de Ramadan (le neuvième mois du calendrier lunaire), après l’accomplissement de tous les rites religieux et cérémoniels. Observé sans restriction d’âge, de genre et d’origine, il marque la fin quotidienne des épreuves du jeûne de l’aube au coucher du soleil. La prière du soir est suivie d’activités telles que des cérémonies de prière, de la musique, des récits, des jeux, la préparation et le service de repas traditionnels et locaux et l’organisation de mariages. Pour les communautés, il prend souvent la forme de rassemblements ou de repas, renforçant les liens familiaux et des communautés et promouvant l’entraide, la solidarité et les échanges sociaux. Ceux qui ne pratiquent pas nécessairement le jeûne pendant le mois de Ramadan peuvent également participer aux cérémonies et aux rituels liés à l’iftar. Les connaissances et les savoir-faire se transmettent généralement au sein des familles par l’enseignement oral, l’observation et la participation, et les enfants et les jeunes se voient souvent confier la préparation des plats des repas traditionnels. Au cours de ce processus, les parents expliquent également les bienfaits du jeûne et les valeurs et fonctions sociales de l’iftar. L’iftar est souvent soutenu par des entités gouvernementales, des ONG et des organisations caritatives, ainsi que par la télévision, la radio, la presse et les réseaux sociaux.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
R.1 : L’Iftar et ses traditions socioculturelles sont pratiqués par les musulmans des États soumissionnaires à l’issue des rites du jeûne du Ramadan. La pratique s’accompagne de prières, de musique, de chants, de contes, de jeux et de la préparation et de la consommation de plats traditionnels. Elle a souvent un but caritatif et se pratique à la fois individuellement (au sein des familles) et collectivement (par des ONG, des organisations caritatives et des entités publiques et privées). Les femmes jouent un rôle clé dans la préparation des aliments qui seront consommés, tandis que les enfants et les hommes participent à la distribution des aliments aux pauvres et à l’organisation des activités. Le clergé religieux joue un rôle clé dans la transmission de l’élément à travers ses enseignements religieux. Dans tous les États soumissionnaires, l’élément unit les détenteurs, les praticiens et les participants depuis des siècles, indépendamment de l’âge, de leur genre et de l’origine sociale. Il favorise la solidarité et la coopération, encourage l’empathie envers les pauvres et renforce les liens sociaux entre les membres de la famille et de la communauté.
R.2 : Au niveau local, l’inscription stimulerait la prise de conscience de l’importance des formes d’expression traditionnelles locales pour la vie quotidienne et l’identité culturelle des communautés concernées. Elle permettrait également d’améliorer la coexistence religieuse. Au niveau national, la diversité de l’élément et ses fortes caractéristiques sociales et culturelles seraient mieux connues. Sur le plan international, les communautés des États soumissionnaires auraient la possibilité d’ouvrir le dialogue et de favoriser les échanges interculturels à propos de cet élément et d’autres composantes de leur patrimoine culturel immatériel commun. L’inscription contribuerait au dialogue, au respect mutuel et aux échanges entre les détenteurs et les praticiens de l’élément, ainsi qu’entre les universitaires et les chercheurs. Elle permettrait de sensibiliser les communautés et les groupes issus de milieux culturels et géographiques différents aux similitudes qui existent entre les éléments du patrimoine culturel immatériel.
R.5 : L’élément est répertorié dans les inventaires des quatre États soumissionnaires. Les détails concernant l’inventaire, la date d’inclusion et l’organisation responsable sont inclus dans le dossier de candidature. Les quatre États soumissionnaires expliquent comment les informations sur l’élément ont été identifiées et préparées avec la participation des communautés et/ou des ONG. Les fréquences de mise à jour des inventaires sont également indiquées dans le dossier.
- Considère en outre que, d’après les informations contenues dans le dossier et fournies par les États soumissionnaires dans le cadre du processus de dialogue, la candidature satisfait aux critères suivants d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
R.3 : Les mesures de sauvegarde passées et actuelles comprennent des activités privées et publiques, dont certaines sont dirigées par l’État. Elles comprennent l’organisation d'événements collectifs de l’Iftar dans des espaces publics, des actions caritatives, des émissions de radio et de télévision, des expositions, des conférences et des ateliers. Les États soumissionnaires ont contribué à l’organisation de diverses manifestations pendant le mois de Ramadan autour de l’iftar, en accordant une attention particulière aux élèves des écoles qui jeûnent et en finançant des activités des communautés. Un certain nombre de mesures de sauvegarde conjointes et nationales sont prévues pour assurer la sauvegarde de l’élément, notamment des festivals de musique et de gastronomie, des expositions, des activités de recherche et des événements de mise en réseau.
R.4 : La candidature a été préparée en collaboration avec des communautés, des groupes et des organisations des communautés concernées par l’élément dans les différents États soumissionnaires. Différents groupes de travail ou comités - avec des détenteurs, des praticiens, des membres de la communauté, des ONG, des experts du patrimoine immatériel, des départements ministériels concernés, etc. - ont été mis en place dans le but de préparer la candidature multinationale dans les États soumissionnaires. Les informations et la documentation (visuelle) nécessaires ont été rassemblées tout au long des phases préparatoires Certains pays de la candidature multinationale ont fourni des preuves et des lettres de diverses communautés exprimant leur consentement préalable et éclairé. D’autres, en revanche, n'ont fourni que quelques lettres et des informations limitées sur le rôle des communautés dans le processus de candidature. Étant donné que l’élément est largement pratiqué par les communautés dans l’ensemble des pays, ces informations ne représentaient pas la participation la plus large possible des communautés. Néanmoins, compte tenu des informations complètes du dossier et des réponses au dialogue, il a été déterminé que le dossier était en mesure de satisfaire au critère R.4.
- Décide d’inscrire l’Iftar/Eftari/Iftar/Iftor et ses traditions socioculturelles sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Rappelle aux États parties soumissionnaires que les candidatures doivent fournir une description complète des fonctions sociales et des significations culturelles de l’élément plutôt que d’insister sur ses aspects religieux ;
- Rappelle en outre aux États parties l’importance d’assurer la plus large participation possible des communautés concernées à la planification et à la mise en œuvre des mesures de sauvegarde, ainsi qu’à la préparation des candidatures multinationales.