Le Comité,
- Prend note que l’Italie a proposé la candidature de la fête du pardon célestinien (n 01276) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
La fête du pardon célestinien est inspirée d’une bulle pontificale historique émise par le Pape Célestin V pour favoriser les partenariats au sein des populations locales. Ayant lieu dans la ville et la province de L’Aquila, cette tradition comprend un ensemble de rituels et de célébrations transmis sans interruption depuis 1294. Cette pratique véhicule un sentiment fort de continuité et d’identité culturelle pour toute la communauté. La Marche du pardon commence par l’allumage de la Flamme de Morrone, suivie d’une procession à la bougie. Cette procession suit un itinéraire traditionnel marqué par l’allumage de trépieds dans chacun des vingt-trois villages traversés et la signature par chaque maire d’un parchemin rappelant les valeurs symboliques de la Bulle. Le rassemblement de la communauté se termine le 23 août à L’Aquila, avec l’allumage du dernier trépied. Des tambours, des clairons et des porteurs de drapeaux animent et rythment le Défilé, auquel participent également mille citoyens en costumes traditionnels. Ils accompagnent les trois personnages principaux – la Dame à la bulle, le Jeune seigneur et la Dame à la croix – qui symbolisent les valeurs traditionnelles de la fête : hospitalité, solidarité et paix. Les significations et les pratiques traditionnelles associées à l’élément sont transmises à travers les contes racontés à la maison, dans les écoles, et dans les lieux de rassemblement de la communauté. Par ailleurs, la participation continue de la communauté à cette fête a assuré sa viabilité au fil du temps.
- Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : La fête du pardon célestinien est un symbole de réconciliation, de cohésion sociale et d’intégration. Elle traduit une volonté de pardon entre les communautés locales, faisant ainsi la promotion de valeurs telles que le partage, l’hospitalité et la fraternité. En outre, elle renforce la communication et les relations intergénérationnelles en créant de forts liens émotionnels et culturels.
R.2 : Parce qu’il s’agit d’un élément capable de mobiliser une communauté d’hommes et de femmes de tous âges et de toutes origines autour d’une même vision de la cohésion sociale, l’inscription de la fête du pardon célestinien contribuerait à la visibilité du patrimoine culturel immatériel. Elle favoriserait également la diversité culturelle en impliquant des communautés d’immigrants, et stimulerait la créativité humaine en incluant différents types d’expressions artistiques.
R.3 : Les mesures de sauvegarde proposées pour la fête du pardon célestinien ont été bien formulées en concertation avec les communautés concernées, qui ont joué un rôle central dans leur conception et participeront également à leur mise en œuvre. La plupart de ces mesures visent à promouvoir les fonctions sociales et les significations culturelles de l’élément. Elles sont axées sur la recherche, la documentation, la transmission et la promotion par le biais d’une page web et d’une application. La municipalité et le gouvernement apportent un soutien financier à la pratique et participent aux initiatives de documentation et de sauvegarde.
R.4 : En 2009, le Comité du pardon, en tant que communauté représentative, a lancé une consultation au niveau local dans le but de soumettre la candidature de l’élément. Au cours du processus de candidature, la communauté et différentes parties prenantes ont suivi les procédures en matière de consultation et de collaboration. Celles-ci ont contribué à sensibiliser à l’importance de la fête du pardon célestinien en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel et à sa sauvegarde durable pour tout le tissu social concerné.
R.5 : L’élément a été inclus dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel / Convention de l’UNESCO de 2003 en mars 2018. L’Institut central pour l’indexation et la documentation, dépendant du Ministère des biens et activités culturelles et du tourisme, est l’organisme responsable de la gestion et de la mise à jour de l’inventaire.
- Décide d’inscrire la fête du pardon célestinien sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Félicite l’État partie pour la soumission d’un dossier amélioré suite à la décision du Comité de renvoyer la candidature en 2015, notamment pour l’utilisation d’une méthodologie exemplaire axée sur la participation de la communauté pour la préparation de la candidature ;
- Félicite en outre l’État partie d’avoir pris conscience des possibles effets négatifs du tourisme et de proposer des mesures de sauvegarde innovantes pour prévenir de telles menaces ; et accueille favorablement l’adoption d’un code de conduite à l’intention des touristes et des participants pour que la pratique soit respectée ;
- Rappelle à l’État partie que la mise à jour est un aspect important du processus d’élaboration des inventaires et l’invite à inclure, dans son prochain rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention au niveau national, des informations détaillées sur la périodicité et les modalités de la mise à jour de l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel / Convention de l’UNESCO de 2003, conformément à l’article 12.1 de la Convention.