Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.B.3

Le Comité

  1. Prend note que l’Azerbaïdjan a proposé la candidature de la tradition de la préparation et du partage du dolma, marqueur d’identité culturelle (n  01188) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La tradition du dolma regroupe un ensemble de connaissances et de savoir-faire relatifs à la préparation d’un plat traditionnel appelé « dolma » qui se présente sous la forme de petites garnitures (à base de viande, d’oignons, de riz, de pois et d’épices) enveloppées dans des feuilles fraîches ou précuites, ou servant à farcir des fruits et des légumes. Le nom de cette tradition est une abréviation du mot turc « doldurma », qui signifie « farci ». Ce plat traditionnel est partagé en famille ou au sein des communautés locales, les méthodes, les techniques et les ingrédients utilisés pour sa préparation variant d’une communauté à l’autre. La tradition se perpétue sur tout le territoire de l’Azerbaïdjan et est considérée comme une pratique culinaire centrale dans toutes les régions du pays. Elle est pratiquée lors d’occasions spéciales et de rassemblements. Il promeut par ailleurs la solidarité, le respect et l’hospitalité. Transmise de génération en génération, la tradition du dolma transcende les frontières ethniques et religieuses qui existent à l’intérieur du pays. Les détenteurs sont les cuisiniers traditionnels, pour la plupart des femmes, et la communauté plus vaste des individus qui utilisent le dolma à diverses fins culturelles et sociales. La transmission informelle s’effectue dans le cadre de relations parent-enfant, tandis que la transmission formelle s’effectue principalement dans les écoles de formation professionnelle et par l’apprentissage. L’élément bénéficie d’une grande visibilité au sein de la société azerbaïdjanaise et sa viabilité est assurée par les communautés à travers de nombreuses activités de sensibilisation et manifestations telles que des festivals, l’enseignement de cette tradition par des établissements d’enseignement professionnel et la préparation de publications sur le sujet.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  La tradition de la préparation et du partage du dolma remplit une importante fonction sociale, étant considérée comme une pratique culinaire centrale par les communautés concernées. Ce plat est préparé par les femmes, seules ou en groupe, à l’occasion de nombreuses activités culturelles et sociales, de cérémonies, de rituels, de fêtes traditionnelles, de mariages et d’événements festifs. Les connaissances et les savoir-faire associés à l’élément se transmettent par l’observation, la communication, l’explication des techniques et un apprentissage par la pratique.

R.2 :  L’inscription de la tradition du dolma sur la Liste représentative contribuerait à favoriser le dialogue interculturel et intergénérationnel entre les détenteurs de la pratique qui évoluent dans différents contextes culturels, religieux et ethniques, et les inciterait à profiter des possibilités de socialisation que leur offre cette tradition. L’inscription permettrait de promouvoir le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine compte tenu de la grande variété des ingrédients du dolma et des différentes méthodes de préparation utilisées par les communautés. Elle valoriserait aussi la diversité des cultures ethniques et encouragerait le respect des différences et des principes de coexistence. Le dossier démontre par ailleurs que l’inscription de l’élément permettrait de mieux faire connaître les pratiques culinaires traditionnelles qui utilisent des ingrédients naturels et disponibles au niveau local, défendant ainsi les valeurs nutritionnelles qui contribuent au maintien d’une bonne santé.

R.3 :  La viabilité de l’élément est assurée par les communautés, groupes, individus et autorités concernés à travers des activités de sensibilisation, des publications destinées à promouvoir la préparation du dolma ainsi que ses fonctions sociales et culturelles au sein de la société, des sessions de renforcement des capacités et l’organisation de festivals consacrés au dolma. Le gouvernement apporte un soutien financier et logistique actif aux établissements d’enseignement professionnel qui enseignent la tradition du dolma. Le Ministère de la culture et du tourisme a élaboré plusieurs mesures visant à améliorer la politique nationale relative à la sauvegarde du patrimoine immatériel. Le programme de développement socio-économique comprend un chapitre sur le soutien apporté aux pratiques agricoles et au patrimoine vivant afin de promouvoir l’utilisation de terres pour la culture de la vigne, nécessaire à la préparation du dolma. L’engagement actif des praticiens est également bien démontré. Une commission spéciale composée de responsables ministériels, de praticiens membres de l’Association culinaire d’Azerbaïdjan et de représentants des municipalités locales sera établie pour suivre les effets de la visibilité accrue de la tradition du dolma et la durabilité des mesures de sauvegarde proposées.

R.4 :  À l’initiative de l’Association culinaire d’Azerbaïdjan, la candidature a été préparée avec la participation active à toutes ses étapes des communautés concernées, de l’organisation non gouvernementale Simurg, des représentants de la municipalité locale et d’un certain nombre de détenteurs et praticiens du dolma, qui ont par ailleurs signé des lettres de consentement. Le Ministère de la culture et du tourisme a facilité le processus de préparation à travers la création d’un groupe de coordination pour la candidature qui s’est réuni à trois reprises en 2015 et 2016. Les détentrices ont participé à la plupart des activités.

R.5 :  Sur la base des données fournies par les communautés locales, les praticiens et diverses organisations non gouvernementales, l’élément a été inclus sur le Registre du patrimoine culturel immatériel de l’Azerbaïdjan en 2010, dans la section « Pratiques culinaires – connaissances des habitudes alimentaires traditionnelles ». Ce registre a été établi par le Ministère de la culture et du tourisme de l’Azerbaïdjan, qui a chargé le Bureau de la documentation et de l’inventaire d’en assurer le suivi. Il est mis à jour tous les trois ans. L’extrait donne des informations sur l’élément et ses principales caractéristiques.

  1. Inscrit la tradition de la préparation et du partage du dolma, marqueur d’identité culturelle sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Invite l’État partie à garantir l’accès aux connaissances, à la pratique et à la transmission de l’élément pour tous, sans restriction de genre ou liée à l’appartenance sociale, et l’encourage à assurer une large participation des communautés concernées aux mesures de sauvegarde, menées pour promouvoir et renforcer la viabilité de l’élément ;
  3. Encourage l’État partie à partager des expériences de sauvegarde avec d’autres États parties ayant des éléments similaires.

Top