Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.B.23

Le Comité

  1. Prend note que les Pays-Bas ont proposé la candidature des savoir-faire du meunier liés à l’exploitation des moulins à vent et à eau (n  01265) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Les savoir-faire du meunier liés à l’exploitation des moulins à vent et à eau, englobent les connaissances et les compétences nécessaires au fonctionnement d’un moulin et à son maintien en bon état. Avec la baisse du nombre de personnes vivant de cette activité, les meuniers jouent aujourd’hui un rôle clé dans la transmission de l’histoire culturelle. On dénombre aujourd’hui près de 40 meuniers professionnels. Épaulés par des bénévoles, ils font vivre le métier de meunier. La Guilde des meuniers volontaires compte environ 105 instructeurs sur le terrain et les maîtres meuniers actifs sont au nombre de 11 aux Pays-Bas. Les moulins, et par conséquent les savoir-faire du meunier, jouent un rôle social et culturel important dans la société néerlandaise. Ils ont une valeur emblématique, qui contribue au sentiment d’identité et de continuité. Plusieurs activités de sauvegarde sont menées : formation, soutien et renforcement des capacités, activités pédagogiques dans les écoles et stages de formation. Traditionnellement, les savoir-faire de meunier étaient transmis aux apprentis par les maîtres. Toutefois, depuis l’établissement de la Guilde des meuniers volontaires en 1972, près de 2 000 bénévoles ont obtenu la qualification de meunier. Toute personne intéressée par ce métier peut bénéficier d’une formation. La Guilde permet aux meuniers de maintenir leurs connaissances à jour, par exemple grâce à des excursions dans les moulins, à des cours du soir théoriques, à des conférences et à des réunions.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Le métier de meunier exploitant des moulins à vent et à eau nécessite des compétences techniques et des connaissances complexes sur la nature. Il nécessite également le concours de nombreux artisans. Traditionnellement, les meuniers étaient des hommes mais, ces dernières années, de plus en plus de femmes ont rejoint leurs rangs. Les maîtres enseignent aux apprentis les connaissances liées au métier de meunier. Des meuniers qualifiés et expérimentés forment bénévolement les nouveaux meuniers. L’élément est accessible à toute personne souhaitant acquérir les compétences le concernant. Les savoir-faire du meunier sont actuellement en plein essor grâce aux efforts et à l’implication bénévole des membres des communautés. La transmission est assurée grâce aux Guildes. Les praticiens ont adapté l’élément aux contextes socioéconomiques changeants. De nos jours, les meuniers professionnels se chargent de l’exploitation et du maintien en bon état des moulins. Ils vendent leurs produits artisanaux dans les boutiques situées dans les moulins mêmes et proposent des visites aux touristes. L’élément a inspiré de nombreux proverbes et tableaux néerlandais. Les voiles du moulin à vent peuvent également être utilisées pour annoncer des naissances, des mariages ou des décès. Les moulins sont étroitement associés au développement durable. Ils favorisent en effet l’utilisation durable des terres, ainsi que l’utilisation de ressources renouvelables, que sont l’eau et le vent.

R.2 :  L’inscription des savoir-faire du meunier améliorerait les interactions des personnes avec leur environnement naturel. Elle contribuerait également à favoriser l’association naturelle entre les efforts de sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel. L’importance de l’implication bénévole dans la réussite de la sauvegarde du patrimoine serait mise en valeur. Cette pratique illustre la nécessité de trouver des solutions créatives aux problèmes énergétiques via l’utilisation des ressources renouvelables. Les projets de ce genre dans le domaine du patrimoine culturel immatériel pourraient donc s’avérer bénéfiques pour l’élaboration de politiques municipales et provinciales à cette fin. En ce qui concerne les artisans en général, l’inscription des savoir-faire du meunier pourrait les amener à réfléchir sur le positionnement de leurs produits durables sur un marché de plus en plus dominé par la production industrielle.

R.3 :  Les communautés, les groupes et les individus concernés ont clairement joué un rôle important dans la conception et la planification des mesures de sauvegarde, et se sont chargés de leur mise en œuvre. Des associations telles que la Guilde des meuniers volontaires et la Guilde des meuniers frisons ont entrepris une série d’initiatives visant à assurer la viabilité de l’élément. Ces mesures ont été soutenues par les mesures gouvernementales et les politiques nationales applicables. Plusieurs guildes de meuniers proposent des cours de formation aux aspirants meuniers. Elles ont décerné des qualifications à 2 000 meuniers depuis 1972. Des régimes d’assurance collective ont également été créés spécifiquement pour les meuniers. Grâce aux réseaux sociaux, l’élément suscite également l’intérêt des jeunes. Le dossier décrit une réaction rapide à la menace d’extinction du métier dans les années 1970. Une coopération internationale est prévue sous la forme d’un réseau européen et d’une conférence internationale, qui réunira des praticiens du monde entier et leur permettra de partager leurs expériences. L’État partie, ainsi que ses autorités locales, soutiennent l’élément en finançant des initiatives et en suivant leurs effets. Les difficultés sont identifiées, et les possibles effets négatifs de l’inscription ont été pris en compte, notamment par la communication d’informations sur la sécurité et la gestion des visiteurs.

R.4 :  Les meuniers et d’autres parties concernées par les savoir-faire du meunier ont participé activement à toutes les étapes du processus de candidature. Les quatre organisations de meuniers qui ont participé directement à l’élaboration du dossier de candidature ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé. Les agences gouvernementales en charge du patrimoine culturel immatériel, telles que le Ministère de l’éducation, de la culture et des sciences, étaient également représentées dans le groupe de travail responsable de l’élaboration du dossier. Le cours de formation aux savoir-faire du meunier est ouvert à tous, indépendamment des origines et du genre. En outre, il n’existe pas de pratique coutumière susceptible d’empêcher l’accès à l’élément, excepté dans le cadre de certaines règles de sécurité. Les lettres de consentement témoignent du profond attachement des détenteurs pour l’élément.

R.5 :  L’élément a été inclus dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel des Pays-Bas en 2013. Le Centre néerlandais du patrimoine culturel immatériel coordonne cet inventaire national, en collaboration avec les communautés locales. L’Inventaire national est régulièrement mis à jour, tous les trois ans. L’accent est placé sur les droits et obligations de toutes les parties prenantes dans la demande d’inscription à l’Inventaire national, ainsi que dans le cadre de leur participation à sa mise à jour. Les guildes doivent présenter un plan de sauvegarde, qui sera révisé tous les trois ans. Il doit répondre aux trois questions suivantes : l’élément en question est-il une tradition vivante ? Quels sont les moyens mis en place pour le sauvegarder ? Le plan de sauvegarde doit-il être mis à jour ?

  1. Inscrit les savoir-faire du meunier liés à l’exploitation des moulins à vent et à eau sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite l’État partie pour la présentation d’une candidature exemplaire.

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