Le Comité
- Prend note que la Bulgarie a proposé le festival de folklore à Koprivshtitsa, ensemble de pratiques pour présenter et transmettre le patrimoine (no 00970) pour sélection et promotion par le Comité en tant que programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et les objectifs de la Convention :
L’initiative du festival de folklore de Koprivshtitsa, qui réunit au mois d’août des milliers de Bulgares de tout âge et la diaspora venus présenter et partager leurs pratiques du patrimoine culturel immatériel, dans des domaines aussi variés que la danse et la narration, les jeux ou l’artisanat, est venue de musiciens locaux qui ont mis en évidence la nécessité de protéger les traditions menacées par des facteurs tels que l’urbanisation et la marchandisation. Organisé par la municipalité de Koprivshtitsa avec l’aide du Ministère de la culture, de la télévision nationale bulgare, de la radio nationale bulgare, de l’Institut d’ethnologie et d’études folkloriques, du Musée ethnographique et de l’Institut d’étude des arts et de centres communautaires, ce festival sensibilise à l’importance de sauvegarder le patrimoine vivant, promeut sa présence dans la vie contemporaine, le documente afin d’assurer sa continuité future et encourage sa transmission. Les participants sont choisis au moyen de procédures de sélection organisées par les districts administratifs du pays, qui permettent également d’identifier les nouvelles traditions. Les performances sont diffusées et documentées par des chercheurs qui en conservent des archives, par exemple à l’Institut d’ethnologie et d’études folkloriques et au Musée ethnographique. Depuis la première édition du festival en 1965, neuf autres ont été organisées ; celle de 2010 a attiré 18 000 participants et des visiteurs du pays et du monde entier. De nombreux participants au festival acquièrent une reconnaissance internationale.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, le programme répond comme suit aux critères énoncés au paragraphe 7 des Directives opérationnelles concernant la sélection au titre de meilleure pratique de sauvegarde :
P.1 : L’État soumissionnaire décrit l’origine du festival ainsi que ses activités actuelles. La proposition explique la situation qui a conduit à sa création et fournit des informations sur les besoins spécifiques de sauvegarde qui ont été relevés. Le projet encourage le folklore local, la documentation et la recherche, le développement de mécanismes de transmission et la création de réseaux institutionnels, comprenant une série de méthodes efficaces et productives qui peuvent servir d’exemples de meilleures pratiques. Le festival attire l’attention et suscite le dialogue au sujet du patrimoine culturel immatériel de Bulgarie et présente tout un système de pratiques pour la présentation et la transmission du patrimoine qui se déroulent au niveau local dans le pays tout entier et ont gagné une visibilité particulière lors des éditions du festival qui se tient une fois tous les cinq ans.
P.2 : De nombreux observateurs et participants venus du monde entier et aux compétences diverses participent à ce festival : des centres culturels et éducatifs, des instituts scientifiques, des municipalités, des organisations non gouvernementales et des associations d’amateurs de folklore. Il promeut en cela le respect de la diversité culturelle. La proposition témoigne des efforts visant à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel aux niveaux régional, sous-régional et international à travers la participation de groupes de folklore, de détenteurs individuels et de visiteurs étrangers, l’expérience partagée avec d’autres festivals similaires en Europe du Sud-Est, et l’implication des communautés émigrées bulgares dans les activités de sauvegarde du patrimoine.
P.3 : L’État soumissionnaire a fourni une explication détaillée de la manière dont le festival reflète les principes et les objectifs de la Convention dans sa conception, sa réalisation et sa mise en œuvre. Cela passe par la sauvegarde, la promotion de la visibilité et de la reconnaissance, la participation de la communauté et la motivation des détenteurs, le maintien du soutien des institutions de l’État, le développement du savoir-faire lié à la transmission, l’établissement de réseaux internationaux et le suivi. Promouvant la sauvegarde et la popularisation du folklore, le festival est une plate-forme de pratiques culturelles spontanées, qui maintiennent la connaissance des expressions locales, des significations traditionnelles et des fonctions sociales, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et de continuité des communautés.
P.4 : La proposition démontre le succès du festival, estimé d’après l’augmentation du nombre de participants, de visiteurs et du public. Cette manifestation, avec les festivals locaux annuels, donne un élan important à des milliers de détenteurs du patrimoine culturel immatériel et de visiteurs, les sensibilise et stimule les processus de transmission du patrimoine de génération en génération. Elle contribue également à promouvoir le respect mutuel et le dialogue culturel ainsi que le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine, mais les renseignements fournis ne permettent pas de déterminer une transmission délibérée des éléments du patrimoine culturel immatériel mis en valeur lors du festival. De plus, les indicateurs sont presque tous de nature quantitative et, si le festival contribue à la visibilité du folklore, son efficacité en ce qui concerne la contribution à la viabilité des éléments du patrimoine culturel immatériel dans leur contexte n’apparaît pas clairement.
P.5 : Les détenteurs et les interprètes, d’autres communautés concernées ainsi que des invités de l’étranger ont participé à la mise en œuvre du festival, aux côtés du Ministère de la culture, d’autres institutions publiques de différents niveaux, d’un musée local et de chercheurs. Le dossier contient les lettres de consentement des communautés, groupes et individus concernés, qui ont été informés de la proposition, s’y sont déclarés favorables et ont participé pleinement aux différentes étapes de sa préparation.
P.6 : Le dossier explique que le festival (dont la durabilité est prouvée) pourrait servir de modèle à d’autres pays et régions car il comporte une large participation de différent(e)s communautés, groupes et individus, une coopération active entre différentes communautés et institutions, la participation directe de chercheurs, la levée de fonds pour l’archivage et un lien avec les inventaires nationaux du patrimoine culturel immatériel. Il montre une capacité à inclure une variété de communautés et d’éléments du patrimoine culturel immatériel et offre une excellente occasion de réunir des détenteurs, des historiens de la culture et des professionnels des musées.
P.7 : Depuis sa première édition en 1965, le festival de Koprivshtitsa est ouvert à une collaboration avec d’autres pays. Les informations à son sujet sont diffusées dans les journaux, à la radio, à la télévision, sur Internet, dans des publications ainsi qu’à l’occasion de conférences et de séminaires nationaux et internationaux. Le dossier indique que l’État soumissionnaire, les organismes de mise en œuvre ainsi que les communautés, groupes et individus concernés sont prêts à coopérer et à diffuser leurs meilleures pratiques à des communautés, des institutions professionnelles et des gouvernements du monde entier.
P.8 : L’État soumissionnaire indique que le festival est évalué à chaque édition (nombre et caractéristiques sociales des participants et du public, représentativité en termes d’origine géographique et de genre, identification d’éléments du patrimoine culturel immatériel sauvegardés, intérêt suscité auprès de chercheurs, d’organisations non gouvernementales et d’autres organisations et écho médiatique). Or, ces indicateurs s’intéressent plus au succès du festival en tant que manifestation sociale qu’à son impact sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ou sur le renforcement des mécanismes de transmission.
P.9 : Si l’État soumissionnaire ne démontre pas spécifiquement en quoi le festival répondrait essentiellement aux besoins des pays en développement, il pourrait servir de modèle opérationnel compte tenu de sa souplesse organisationnelle, de sa capacité à évoluer et à se développer au fil du temps, et de la possibilité qu’il offre de faire participer de nombreux individus, groupes, institutions et communautés. Plus largement, un festival peut contribuer au développement durable et culturel à travers les entreprises et le tourisme locaux. Ce modèle est compatible avec les festivals à gros et petits budgets.
- Sélectionne le festival de folklore à Koprivshtitsa, ensemble de pratiques pour présenter et transmettre le patrimoine comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et les objectifs de la Convention ;
- Remercie la délégation de la Bulgarie des éclaircissements apportés au Comité sur les informations contenues dans le dossier, à propos des critères P.1, P.2, P.3, P.6 et P.9.