Le Comité
- Prend note que le Japon a proposé la candidature des Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon, (no 01059) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Des festivals de chars sont organisés tous les ans par des communautés de villes japonaises, pour demander aux dieux la paix et la protection contre les catastrophes naturelles. L’élément « Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon » compte 33 exemples représentatifs dans plusieurs régions du Japon, traduisant la diversité des cultures locales. Cette pratique traditionnelle nécessite la collaboration de plusieurs groupes de la communauté et constitue un aspect important de l’identité culturelle des participants. Les hommes, femmes, enfants et personnes âgées des villes et des campagnes partagent la responsabilité de l’organisation et du déroulement des festivals, de la conception et de la construction des chars, reflétant la diversité de la culture locale, à la musique et à la coordination de l’événement. Dans le festival Mikurumayama de Takaoka, par exemple, les habitants du centre-ville assemblent les chars et les habitants des environs tirent les chars et jouent de la musique. Les tâches sont adaptées à tous les âges : les détenteurs plus âgés guident les moins expérimentés et des classes sont organisées pour les jeunes. Dans le festival Tenjin d’Ueno, par exemple, les participants apprennent d’abord à jouer de la musique (hayashikata), puis manipulent les chars (tekogata), gardent les chars (keigoyaku) et gèrent le festival (saihaiyaku).
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.1 : Les festivals de chars sont des pratiques, rituels et événements festifs socio-culturels réunissant tous les membres des communautés, qui prient pour la paix et la protection contre les catastrophes. Les festivals confèrent aux détenteurs et praticiens (tous les habitants des 33 villes organisant des festivals de chars) un sentiment d’identité, de continuité et de créativité artistique. La pratique se transmet au sein des familles et d’associations de sauvegarde dans les 33 villes. Impliqués dès l’adolescence, les membres de la communauté acquièrent progressivement les savoir-faire nécessaires. Les efforts liés au développement durable pourraient servir d’exemple de meilleure pratique : le dossier explique comment les communautés concernées se procurent les arbres nécessaires à la fabrication des chars de manière durable et restaurent les paysages une fois les arbres abattus. À Hita, par exemple, les autorités municipales, l’association de sauvegarde, les associations forestières et les citoyens ont planté 1 000 jeunes pins rouges en 2008 pour la fabrication des roues des chars des 100 prochaines années. Le dossier montre également comment le festival de chars a aidé la communauté à surmonter le contrecoup du Grand séisme de l’Est du Japon de mars 2011 ;
R.2 : Le dossier indique que l’inscription pourrait montrer comment des éléments de patrimoine culturel immatériel développent le travail d’équipe, la créativité et la compréhension mutuelle des communautés. Au niveau national, l’inscription sensibiliserait le Japon à l’importance de sauvegarder d’autres événements similaires. Le dossier indique que la participation à la candidature a favorisé la compréhension entre les communautés concernées et que l’inscription les encouragerait à coopérer davantage dans le respect de leur diversité compte tenu des spécificités de chacun des 33 festivals. Les festivals de chars témoignent de la diversité et de la créativité artistiques. Leur inscription pourrait promouvoir le respect de la créativité humaine ;
R.3 : Le dossier indique que les communautés assurent depuis longtemps la viabilité de l’élément, sous la direction des associations de sauvegarde, avec la coopération de l’État (publicité, classes pour les enfants, recherche d’archives, préservation et protection). Aucun changement n’est prévu dans les futures mesures de sauvegarde. L’Association nationale de préservation des festivals de chars surveillera l’impact de l’inscription. Le dossier indique que les communautés concernées ont été directement impliquées dans la définition des mesures proposées et qu’elles continueront à participer activement à leur mise en œuvre, avec l’appui du gouvernement ;
R.4 : Les communautés et collectivités locales concernées par les 33 festivals de chars ont activement participé à toutes les étapes de préparation de la candidature complète et librement consenti à la candidature. Les déclarations certifiant le consentement des communautés concernées sont jointes à la candidature. Aucune restriction ne limite l’accès à de quelconques aspects des festivals ;
R.5 : Les 33 festivals de chars ont été inscrits, entre 1977 et 2015, à l’inventaire national avec la participation active des communautés concernées. L’Agence des affaires culturelles est chargée de la tenue de l’inventaire, mis à jour tous les ans avec la participation des membres de la communauté concernée. L’inventaire joint au dossier indique les dates d’inscription des 33 festivals.
- Inscrit les Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars du Japon, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Félicite l’État soumissionnaire pour avoir soumis de nouveau la candidature d’un élément déjà inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, à l’échelle nationale cette fois ;
- Félicite également l’État soumissionnaire pour l’attention portée à l’impact environnemental de l’élément proposé et les mesures prises pour assurer l’utilisation durable des ressources naturelles associées à l’élément ;
- Note que la présente inscription remplace les inscriptions, en 2009, du Hitachi Furyumono et du Yamahoko, la cérémonie des chars du festival de Gion à Kyoto, conformément au chapitre I.6 des Directives opérationnelles.