Décision du Comité intergouvernemental : 11.COM 10.A.5

Le Comité

  1. Prend note que l’Ukraine a proposé la candidature des chants cosaques de la région de Dnipropetrovsk (no 01194) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :

Interprétés par les communautés de la région de Dnipropetrovsk, les chants cosaques racontent la tragédie de la guerre, mais aussi les relations personnelles entre soldats cosaques. La tradition est pratiquée par trois groupes différents d’interprètes : Krynycya, Boguslavochka et Pershocvit. Les praticiens chantent pour le plaisir et pour maintenir un lien avec le passé (leurs ancêtres et l’histoire de leur communauté). Aujourd’hui septuagénaires ou octogénaires, beaucoup de chanteurs, hommes et femmes, ont pratiqué l’élément presque toute leur vie. Les groupes sont organisés autour de deux interprètes principaux : le premier connaît toutes les paroles de la chanson et commence un chant en solo, le second chante seul avec la voix du dessus et le reste du groupe les rejoint (voix médiane ou grave). En l’absence de chanteurs masculins, des membres féminins du groupe prennent leur place en chantant d’une voix plus grave. Les chanteurs se réunissent régulièrement. Ils ne se produisent pas forcément en public mais peuvent parfois donner des concerts. Cette tradition se transmet des plus expérimentés aux plus jeunes au sein des familles. Sa survie est compromise par le vieillissement de la population de détenteurs et le manque de formateurs pour les nouvelles générations.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

U.1 :  Interprétés par des chanteurs racontant l’histoire tragique et héroïque de leur terre, les chants cosaques de la région de Dnipropetrovsk constituent un élément important du patrimoine culturel immatériel de la région, en offrant à la population locale un sentiment d’identité et de continuité. Les connaissances et savoir-faire sont transmis au sein d’un groupe de praticiens. L’élément répond à l’exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus et contribue au développement durable ;

U.2 :  Le dossier démontre les menaces pesant sur la viabilité de l’élément, seuls trois groupes de chanteurs étant encore actifs. La principale menace concerne la baisse importante du nombre de détenteurs et l’extinction presque complète du processus de transmission intergénérationnelle au sein des groupes de chanteurs. Les autres menaces extérieures indiquées sont plus générales ;

U.3 :  Le dossier de candidature décrit les efforts déployés pour sauvegarder l’élément et définit un plan détaillé pour la période à venir, centré autour des trois groupes encore actifs de chanteurs. Les activités proposées sont pertinentes (travail de recherche dans le cadre de l’identification de l’élément et organisation de cours, par exemple) ;

U.4 :  Le dossier de candidature a été préparé en collaboration avec les communautés et les parties concernées, y compris des organisations non gouvernementales et autorités gouvernementales. Il inclut des attestations de consentement des groupes de détenteurs et indique la nécessité de déclarations standardisées pour tenir compte des aptitudes des praticiens âgés. Aucune pratique coutumière ne régit l’accès à l’élément ;

U.5 :  Le dossier démontre que l’élément a été inscrit en 2014 à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de l’Ukraine, développé avec la participation active des chercheurs, des praticiens et des représentants d’organisations non gouvernementales. L’inventaire est tenu et régulièrement mis à jour par le Centre ukrainien des études culturelles du Ministère de la culture ukrainien.

  1. Inscrit les chants cosaques de la région de Dnipropetrovsk sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
  2. Rappelle à l’État soumissionnaire l’importance de la participation équilibrée de l’Association ukrainienne des jeunes chercheurs en folklore et des communautés de praticiens aux processus de candidature et de sauvegarde ;
  3. Rappelle en outre à l’État soumissionnaire le besoin de définir clairement les priorités et l’ordre des étapes de mise en œuvre dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan de sauvegarde proposé et du budget ;
  4. Invite l’État soumissionnaire à veiller à la participation des communautés à la mise en œuvre du plan de sauvegarde et à l’élaboration des plans futurs et à suivre la hausse du nombre de praticiens pour évaluer l’efficacité des mesures proposées ;
  5. Encourage l’État soumissionnaire à fournir une traduction des paroles des chants cosaques dans des langues répandues, dans le cadre de la promotion de l’élément au niveau international.

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