Après trois ans d’intense travail d’enquête participative sur tout le territoire, le Mali a pu amorcer une dynamique de revitalisation du patrimoine culturel immatériel affecté par la crise depuis 2012. Suite à l’occupation des régions du Nord et du Centre-Est par des groupes armés et des extrémistes, le Mali a fait de la sauvegarde de son patrimoine culturel immatériel en danger, comme de la restauration de son patrimoine matériel menacé, une priorité pour la paix et la cohésion sociale.
La Direction nationale du patrimoine culturel (DNPC) a ainsi achevé avec succès l’inventaire de 211 éléments du patrimoine culturel immatériel en vue de leur sauvegarde urgente, notamment dans les régions du Nord (Kidal, Gao et Tombouctou) et du Centre (Mopti) mais aussi dans le Sud. Cet inventoriage a été rendu possible grâce à la formation de 249 personnes aux techniques d’inventaire participatif.
Les nombreuses rencontres individuelles et collectives avec les membres des communautés, y compris déplacés, leur participation significative tant dans la collecte des données qu’en tant qu’enquêteurs locaux, les émissions radiodiffusées animées par les représentants des communautés ainsi que d’autres activités transversales telles les causeries nocturnes, ont permis d’engager le dialogue interculturel et de créer une véritable prise de conscience de l’importance du patrimoine culturel immatériel pour la construction de l’identité. Les communautés ont ainsi constitué la pierre angulaire du projet à toutes les étapes de mise en œuvre, garantissant l’appropriation des résultats. Bien que le projet ait pris fin, l’Etat soutient la pérennisation des résultats en intégrant l’inventaire dans les Programmes de développement économique, social et culturel (PDSEC) des collectivités territoriales afin d’assurer la mise en valeur des éléments recensés, toujours dans un esprit d’étroite coopération avec les communautés.
Ce projet d’inventaire du patrimoine culturel immatériel au Mali en vue de sa sauvegarde urgente a été financé entre 2013 et 2017 à hauteur de 307 307 dollars des États-Unis dans le cadre du Fonds du patrimoine culturel immatériel avec une contribution de l’État partie de 85 000 dollars des États-Unis. Il s’agit de la première assistance internationale d’urgence accordée dans le cadre de la Convention de 2003 et dans le but de restaurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel en danger.