Les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes
Inscrit en 2024 (19.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
La zinguerie parisienne englobe les connaissances et les compétences nécessaires à la restauration des toitures des immeubles haussmanniens construits à Paris au cours du XIXème siècle. Ces toits sont caractérisés par la forme des combles et l’utilisation du zinc comme matériau pour la toiture. Le zinc est un métal léger qui réduit la taille de la charpente et augmente le volume habitable de la surface. La restauration d’une toiture consiste à enlever les anciennes pièces de zinc, à mesurer et à découper de nouvelles pièces sur mesure à l’aide d’une plieuse parisienne, puis à assembler et à fixer les pièces sur la toiture. Les ornemanistes travaillent le zinc dans leurs ateliers pour fabriquer des fenêtres, reproduire ou créer des ornements qui rehaussent la beauté de la toiture. Avec près de 80 % des toits de Paris recouverts de zinc, la ville est une archive vivante de ce savoir-faire qui façonne l’identité unique de son paysage urbain. La pratique est transmise par le biais d’un programme d’alternance, dans lequel les apprentis alternent théorie, cours pratiques et expérience pratique sur les chantiers de construction. La fierté de préserver la beauté du paysage parisien favorise les liens sociaux entre couvreurs et ornemanistes. Ce sentiment d’appartenance se manifeste par une coutume qui consiste à laisser un objet sous un morceau de toiture à la fin d’un travail, objet que les couvreurs de zinc retrouveront des décennies plus tard lorsqu’ils referont la toiture du bâtiment.