Décision du Comité intergouvernemental : 16.COM 8.b.16

Le Comité

  1. Prend note que l’Indonésie a proposé la candidature du gamelan (nº 01607) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le gamelan fait référence à un orchestre de percussions traditionnel indonésien, ainsi qu’à l’ensemble des instruments utilisés. Principalement constitué d’instruments à percussions ornementés en métal forgé à la main, l’orchestre traditionnel comprend également des xylophones, des gongs et carillons de gongs, des tambours, des cymbales, des instruments à cordes et des flûtes en bambou. La musique du gamelan obéit à des règles et techniques précises en ce qui concerne le ton, la structure, le rythme, la métrique et l’exécution. Par exemple, la mélodie est jouée simultanément par un groupe d’instruments, et plusieurs d’entre eux peuvent jouer des parties liées entre elles pour former un seul et même rythme. La musique est jouée par des hommes, des femmes et des enfants de tous âges, typiquement à l’occasion de rituels religieux, de cérémonies, de spectacles de théâtre traditionnel, de festivals et de concerts. Elle est également utilisée en musicothérapie, et considérée comme un moyen d’expression et de connexion entre les humains et l’univers. Le gamelan fait partie intégrante de l’identité indonésienne depuis plusieurs siècles : des preuves archéologiques de la pratique ont en effet été découvertes dans les sculptures en relief du temple Borobudur, qui date du VIIIe siècle. Parmi les praticiens figurent des chanteurs et instrumentistes, ainsi que des fabricants et accordeurs d’instruments. Véritable source de fierté nationale, le gamelan continue d’être transmis de génération en génération via la formation formelle et informelle, notamment dans les écoles ou dans le cadre d’activités extra-scolaires.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 :  Les détenteurs sont des maîtres-créateurs, des interprètes, des enseignants et des formateurs, des accordeurs, des sculpteurs sur bois, des peintres et des étudiants. La transmission se fait dans des contextes formels, principalement dans l’enseignement supérieur, mais aussi dans des contextes informels, notamment au sein des familles et à l’occasion d’ateliers de gamelan. L’élément fait partie de l’identité nationale, il est utilisé lors de cérémonies et rituels coutumiers et religieux. Il enseigne les valeurs de respect, d’amour mutuel et d’attention aux autres, tout en servant de moyen d’expression, d’identité et d’intégration. L’élément est compatible avec les instruments en matière des droits de l’homme et contribue au développement par le biais des revenus perçus par les détenteurs de traditions et les praticiens, ainsi que par le bien-être général de ceux et celles qui tirent des avantages sociaux et pour la santé grâce à l’utilisation de l’élément.

R.2 :  À l’échelle locale et nationale, l’inscription contribuerait à renforcer les efforts de sauvegarde, en particulier l’élaboration de politiques pour une meilleure inclusion de l’élément dans les formations officielles. À l’échelle internationale, la visibilité du patrimoine culturel immatériel s’en trouverait améliorée via la participation de l’élément à des festivals et ‘échanges académiques. Les réunions entre praticiens et personnes concernées contribueraient au dialogue sur la pratique, tandis que les médias imprimés et numériques aideraient à améliorer le respect pour la diversité culturelle.

R.3 :  Les communautés concernées et l’État partie ont entrepris des efforts en vue de la sauvegarde et de la préservation de l’élément, puisqu’il s’agit d’un important symbole identitaire. Une grande variété d’activités sont proposées dans le cadre de ces mesures de sauvegarde existantes. Les activités proposées sont formulées de façon adéquate, ciblent des objectifs spécifiques. La candidature justifie suffisamment que les mesures proposées ont été élaborées avec l’entière participation des communautés, groupes et individus concernés.

R.4 :  Le dossier souligne le processus impliquant la participation des communautés, groupes et individus. Le processus de candidature a été lancé à l’initiative de la communauté Garasi Seni Benawa, à Surakarta. La communauté, en collaboration avec l’Office de l’éducation et de la culture de la province de Jawa Tengah, a préparé les documents académiques nécessaires à la proposition d’inscription de l’élément. Un tel processus a nécessité des interactions avec les praticiens, qui ont assuré l’accès à l’élément et aux informations associées. Le consentement libre, préalable et éclairé a été établi, et les règles coutumières ont été respectées sur la base du contexte particulier associé à l’élément.

R.5 :  L’élément est inscrit sur l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel d’Indonésie, administré par la Direction de la sauvegarde de la culture et quatre Offices de la préservation de la valeur culturelle. Certaines variantes de l’élément figurent dans l’inventaire, et font l’objet d’une candidature commune dans le dossier de candidature. Les Inventaires de l’élément sont mis à jour tous les six mois. Le processus est mené par l’Office de la préservation de la valeur culturelle, en collaboration avec les communautés, groupes et individus concernés.

  1. Décide d’inscrire le gamelan sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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