Décision du Comité intergouvernemental : 15.COM 8.b.11

Le Comité

  1. Prend note que les Émirats arabes unis et Oman ont proposé la candidature de la course de dromadaires, pratique sociale et patrimoine festif associés aux dromadaires (n  01576) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La course de dromadaires, pratique sociale et patrimoine festif associés aux dromadaires, est une pratique sociale populaire dans les communautés concernées. La préparation d’un dromadaire de course comprend plusieurs étapes. Les dromadaires, sélectionnés en fonction de leur type, de leur origine et de leur âge, reçoivent un régime alimentaire spécial. Ils s’entraînent sur le champ de course en groupes et sont formés pour participer aux courses. Les courses de dromadaires se déroulent sur des terrains prévus à cet effet, sous la supervision de comités spécialisés dans les communautés. Pour chaque course il y a généralement entre quinze et vingt dromadaires en lice, et la distance à parcourir est déterminée en fonction de l’âge des animaux. Des traditions, des coutumes et des principes reconnus par les communautés régissent les courses et les pratiques des communautés associées. En outre, un comité de préparation est chargé de vérifier l’origine de chaque dromadaire. La transmission des connaissances et des savoir-faire se fait grâce aux efforts conjoints de représentants de communautés, d’organismes gouvernementaux, de centres spécialisés, de la fédération des courses et de clubs. Les enfants et les jeunes acquièrent progressivement les connaissances et les savoir-faire associés à la pratique par l’observation, la simulation et les expressions orales. La course de dromadaires est un aspect fondamental de leur mode de vie nomade ainsi qu’une source d’inspiration et de créativité dans la poésie et la chanson. Son importance et sa continuité dans la société bédouine sont liées au rôle prépondérant des dromadaires dans les zones désertiques.

  1. Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  La course de dromadaires et les activités traditionnelles associées des communautés, groupes et individus concernés dans le Sultanat d’Oman et aux Émirats arabes unis constituent une pratique dynamique fondée sur les connaissances, les savoir-faire et les pratiques d’individus et de groupes qui entraînent les dromadaires et les préparent à concourir à l’occasion de nombreux événements des communautés, comme les mariages et les jours fériés. Les détenteurs de l’élément incluent les propriétaires de dromadaires et les éleveurs, qui les préparent à participer aux courses en les entraînant et en les soignant selon des rôles et des tâches spécifiques. La pratique de l’élément permet aux membres des communautés de communiquer et de consolider leurs liens sociaux, tout en renforçant la cohésion sociale et le sentiment de fierté. Les courses sont aussi le contexte idéal pour les auteurs, les poètes et les artistes de présenter leurs œuvres.

R.2 :  L’inscription de l’élément contribuerait à assurer la visibilité et la prise de conscience de l’importance du patrimoine culturel immatériel, ainsi qu’à favoriser le dialogue. Au niveau local, l’accent sera mis sur le patrimoine que représentent les connaissances, modes de vie, symboles et pratiques associés aux dromadaires. Au niveau national, le dossier indique que l’inscription attirerait l’attention sur d’autres formes du patrimoine vivant. Enfin, au niveau international, le dossier souligne l’importance de cet élément parmi les sports du patrimoine mondial et parmi d’autres activités impliquant des dromadaires. Le dialogue serait encouragé par la nature des courses elles-mêmes, qui rassemblent un grand nombre de personnes, et par la coopération et la communication résultant de l’inscription. Ces manifestations sont l’occasion d’échanger des idées et des points de vue, et de promouvoir le dialogue concernant le patrimoine lié aux dromadaires et les connaissances qui s’y rapportent.

R.3 :  Les mesures de sauvegarde de la course de dromadaires aux Émirats arabes unis et au Sultanat d’Oman ont été mises au point avec la participation des communautés, groupes et individus concernés, des organismes gouvernementaux et d’autres acteurs intéressés, dans le cadre d’ateliers et de réunions organisés tout au long de la préparation de ce dossier. Les deux États parties ont déployé des efforts satisfaisants pour apporter un soutien approprié à la mise en œuvre des mesures de sauvegarde proposées. L’élément étant très populaire dans les deux États soumissionnaires, sa viabilité ne semble pas être menacée.

R.5 :  Aux Émirats arabes unis, l’élément a été inscrit au Registre du patrimoine culturel immatériel de l’Émirat d’Abou Dhabi en octobre 2018. L’institution responsable de la gestion de ce Registre est le Département de la culture et du tourisme d’Abou Dhabi. Ce Registre est mis à jour au moins tous les quatre ans. À Oman, l’élément figure à l’Inventaire national d’Oman (Traditions et normes) depuis janvier 2018. Cet inventaire est géré par la section Inventaire et documentation du Département du patrimoine culturel immatériel au sein du Ministère du patrimoine et de la culture. Des recherches sur le terrain sont organisées périodiquement dans les différentes régions des deux pays pour documenter et inventorier les éléments du patrimoine culturel immatériel. Les données communiquées par les communautés, groupes et individus concernés sont régulièrement ajoutées au registre.

  1. Estime en outre que, sur la base des informations contenues dans le dossier et fournies par les États soumissionnaires dans le cadre du processus de dialogue, le critère d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivant est satisfait :

R.4 :  En ce qui concerne la participation et le consentement au processus de candidature, les communautés, groupes et individus concernés par les courses de dromadaires ont joué un rôle actif dans la préparation du dossier, et ce dans les deux États soumissionnaires. De nombreuses réunions et discussions ont été organisées avec des propriétaires de dromadaires, des entraîneurs, des organisateurs de courses, des acteurs intéressés, des chercheurs, des représentants des centres de soin pour dromadaires et d’autres institutions et organismes concernés.

  1. Décide d’inscrire la course de dromadaires, pratique sociale et patrimoine festif associés aux dromadaires, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;

  2. Rappelle qu’il est important d’utiliser un vocabulaire conforme à l’esprit de la Convention et d’éviter des termes comme « patrimoine authentique » ;

  3. Rappelle en outre aux États parties que la mise à jour est un aspect important du processus d’élaboration des inventaires et les invite à inclure, dans leurs prochains rapports périodiques sur la mise en œuvre de la Convention au niveau national, des informations détaillées sur la périodicité de la mise à jour de l’Inventaire national d’Oman (Traditions et normes), conformément à l’article 12.1 de la Convention.

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