Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.b.24

Le Comité

  1. Prend note que le Panama a proposé la candidature des processus et techniques artisanaux des fibres végétales pour le tissage des talcos, crinejas et pintas du chapeau pinta’o (n  01272) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le processus artisanal qui permet d’obtenir des fibres végétales pour le tissage des talcos, crinejas et pintas du chapeau pinta’o est un processus manuel réalisé à l’aide de cinq plantes et de boue. Les artisans tissent des tresses et créent des talcos aux différents motifs, ainsi que des pintas. Les participants plantent, travaillent la matière première, tissent ou créent les tresses utilisées pour confectionner les chapeaux. Le chapeau pinta’o fait désormais partie intégrante de la tenue régionale. Il est porté pour les danses traditionnelles et à l’occasion de fêtes dans les communautés. La pratique de l’élément favorise la solidarité entre les artisans et les fournisseurs de végétaux, encouragés à se regrouper en coopératives. Dans le cadre des efforts de sauvegarde de cet artisanat, le musée du chapeau pinta’o du district de La Pintada récrée les processus et l’environnement des artisans, et expose des chapeaux de diverses périodes. Le Panama organise, le 19 octobre de chaque année, la Journée civique de commémoration du chapeau pinta’o. En outre, la Direction générale de l’artisanat organise des foires et des marchés artisanaux afin de promouvoir les produits de l’artisanat. Les processus et les techniques sont transmis de génération en génération. Des concours de tissage encouragent les artisans à perfectionner leur art. Actuellement, plus de 400 artisans utilisant les techniques traditionnelles ont été identifiés ; les artisans vivent de leur métier et sont fiers de leurs créations.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  L’élément est lié à l’histoire orale, à la pratique sociale, aux connaissances sur la nature et aux artisanats traditionnels. Le processus et les techniques sont complexes. Chaque étape du processus de fabrication nécessite plusieurs techniques pour obtenir le produit final. L’élément met l’accent sur la coopération et le soutien au sein des familles. Il contribue à leur développement économique et professionnel. Le chapeau est un accessoire quotidien naturel. Il complète la tenue officielle des membres des communautés. Bien que les modèles aient évolué au fil du temps, la préparation des matières premières et le tissage sont identiques. Le savoir-faire lié à l’élément est transmis de génération en génération dans les familles par le biais d’un enseignement oral et pratique. Le processus de production est réalisé de façon durable sur le plan économique. Il s’avère bénéfique pour la famille dans l’ensemble, ainsi qu’à une plus vaste échelle.

R.2 :  Le dossier démontre comment l’inscription pourrait contribuer à accroître la visibilité de l’élément et des techniques associées, susciter l’intérêt des jeunes générations, et renforcer la fierté des détenteurs et de praticiens. Les visites d’artisans aux écoles permettraient également aux enfants dont les parents ne sont pas artisans de découvrir la valeur du travail artisanal en tant qu’activité créative respectable. Le dossier montre comment l´inscription contribuerait à accroître la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général en mettant l’accent sur les liens entre l’utilisation durable des ressources naturelles, des processus artisanaux et sociaux. L’inscription encouragera les interactions avec les autres artisans et communautés au niveau national et international, promouvant ainsi le dialogue basé sur le respect mutuel, et favorisant aussi la créativité humaine et l’appréciation de la diversité culturelle.

R.3 :  Pour assurer la viabilité de l’élément, les artisans et les détenteurs de la tradition se sont regroupés en coopératives, ont enseigné les techniques de tissage et créé le musée du chapeau pinta’o. L’État partie a approuvé la loi déclarant le 19 octobre de chaque année Journée civique de commémoration du chapeau pinta’o. Parmi les mesures de sauvegarde proposées, citons le festival annuel du chapeau pinta’o et le programme touristique de la route du chapeau pinta’o, avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). L’élément a été intégré dans le plan d’enseignement scolaire et le bien-être des artisans est pris en considération dans le processus d’inventaire. Une base de données provenant d’un projet comportant des documents audiovisuels est disponible dans différents centres culturels et éducatifs, ainsi qu’en ligne. La promotion et la vente des produits sur des foires et des marchés contribuent également aux efforts de sauvegarde. L’acquisition d’espaces de plantation est prévue, de même que des séances de formation sur l’optimisation des ressources associées. Le plan démontre le soutien et le profond engagement des détenteurs, des autorités locales et de l’État partie.

R.4 :  Les artisans des communautés concernées, les membres des coopératives, ainsi que les autorités municipales, le Ministère du commerce et de l’industrie et les universitaires de l’université du Panama ont participé à la préparation du dossier de candidature depuis 2013. Ils ont donné leur consentement sous la forme de lettres signées, ainsi que dans la vidéo fournie en soutien de la candidature. Les expressions de consentement sont recueillies régulièrement, à différentes occasions, et pendant le festival du chapeau pinta’o. Il n’existe pas de pratiques coutumières en matière d’accès à l’élément.

R.5 :  L’élément a été inclus dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel du Panama en 2013. Il figure également sur les inventaires provincial et autochtone. L’équipe du projet de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du Panama est chargée de la préparation et de la tenue de l’inventaire, en collaboration avec les communautés. L’inventaire est mis à jour tous les deux ans.

  1. Inscrit les processus et techniques artisanaux des fibres végétales pour le tissage des talcos, crinejas et pintas du chapeau pinta’o sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Remercie la délégation du Panama des éclaircissements apportés au Comité sur les informations contenues dans le dossier à propos du critère R.2.

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