L’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme (ICHHTO) est l’organe chargé de la mise en œuvre de la Convention de 2003. Elle agit par l’intermédiaire du Bureau pour l’inscription des biens culturels, la préservation et la revitalisation du patrimoine immatériel et naturel (OFI). Ce Bureau travaille avec les trente- et-une directions générales de l’Organisation. D’autres organes gouvernementaux ainsi que dix-neuf ONG qui agissent en partenariat avec le Bureau figurent également dans le rapport.
L’ICHHTO est le principal organe responsable de la formation au patrimoine culturel immatériel en République islamique d’Iran. Elle organise des séminaires et des ateliers. Depuis 2008, le Bureau offre un cours de formation continue sur la Convention de 2003 à destination des fonctionnaires. Des centres de recherche spécialisés et trois instituts scientifiques organisent des formations, des ateliers et des séminaires sur des sujets généraux et spécialisés relatifs au patrimoine culturel immatériel. Quelques universités et d’autres institutions d’enseignement supérieur proposent aussi des formations spécialisées sur la gestion du patrimoine, notamment du patrimoine culturel immatériel.
La documentation du patrimoine culturel immatériel en République islamique d’Iran remonte à 1958, et les documents recueillis par des ethnologues, des archéologues et d’autres chercheurs sont conservés dans plusieurs institutions comme le Centre de recherche sur le folklore et l’ethnologie créé en 1972. De plus, il y a un projet de long terme sur l’ethnographie de la population iranienne. Toutes les données et les documents conservés par des organes gouvernementaux sont accessibles au public. Le public peut également accéder sur demande à l’OFI à des informations sur des éléments inscrits au niveau national, et une base de données des fichiers associés (photographies, vidéos et d’autres documents) sera bientôt disponible en ligne. Les détenteurs de chaque élément décident des aspects qui doivent ou ne doivent pas être présentés au public.
Le processus d’inventaire a été lancé en 2007 sous l’égide d’un Comité national formé de représentants des députés pour le patrimoine culturel et l’artisanat (de l’ICHTTO), des Instituts d’archéologie et d’ethnographie, du Centre de recherches pour le patrimoine culturel et l’artisanat, ainsi que d’autres experts scientifiques. Ce Comité a élaboré les principes, critères et orientations permettant de dresser l’inventaire du patrimoine culturel immatériel. La République islamique d’Iran est dotée de cinq listes nationales : la liste représentative du patrimoine culturel immatériel (créée en 2007) ; la liste pour le patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente (créée en 2007) ; la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une revitalisation (créée en 2016) ; la liste d’identification et de documentation primaire (créée en 2016) ; et l’inventaire national des trésors humains vivants (créée en 2016). Aujourd’hui, 1 390 éléments sont inscrits sur ces Listes. Ils sont classés selon leur degré de viabilité et tous les cinq domaines du patrimoine culturel immatériel tels qu’ils sont énoncés dans la Convention. La Liste d’identification et de documentation source inclut un grand nombre de sous-catégories classées par domaines et sujets spécifiques, comme le patrimoine culturel immatériel des réfugiés et des résidents étrangers en République islamique d’Iran, la médecine traditionnelle, le patrimoine culturel immatériel des communautés religieuses, ainsi que les dialectes et les langues. Les critères exigent, entre autres, que les éléments aient une valeur sociale ou culturelle pour les communautés, soient transmis entre les générations, soient confrontés à une menace de disparition et soient reconnus par les communautés comme représentatifs de leur patrimoine. La viabilité des éléments est prise en considération et les éléments du patrimoine culturel immatériel qui ont disparu, mais qui peuvent être revitalisés, figurent sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une revitalisation. Ces listes sont mises à jour tous les trois mois, avec de nouvelles inscriptions, et les éléments déjà inscrits sont mis à jour tous les ans. Les candidatures des éléments/détenteurs doivent être soumises à la Direction générale de l’ICHTTO, par des conseils provinciaux du patrimoine culturel immatériel, afin d’être évaluées par le Comité national d’évaluation des dossiers du patrimoine culturel immatériel et des trésors humains vivants en vue d’une possible inscription sur les listes. Les communautés et les ONG peuvent aussi proposer des éléments en vue d’une inscription directement aux directions générales provinciales de l’ICHTTO ou, dans certains cas, de l’OFI. Aucun élément n’est inscrit sur l’une des listes sans le consentement de la communauté concernée. L’inventaire national des trésors humains vivants d’Iran est organisé en fonction des détenteurs du patrimoine culturel immatériel actifs dans les domaines de la Convention et inclut maintenant dix détenteurs distingués.
Des mesures de sauvegardes et des initiatives ont été prises afin de promouvoir la fonction du patrimoine culturel immatériel au sein de la société et de l’intégrer dans les quatrième et cinquième plans quinquennaux de développement (2004-2008 et 2011-2015). L’ICHHTO a entrepris des actions de recherche et d’identification, de documentation, de protection, d’inventaire, de revitalisation, d’archivage et de promotion des éléments du patrimoine culturel immatériel dans tout le pays et elle a également organisé des expositions et des séminaires internationaux, créé des musées vivants et soutenu des ONG actives dans la sauvegarde et la revitalisation du patrimoine vivant. Un certain nombre de séminaires, conférences ateliers, expositions et réunions d’experts se sont tenus et de nombreuses publications, documentaires et programmes de télévision ont été produits pour sensibiliser à l’importance du patrimoine culturel immatériel pour un développement durable.
Des recherches dans les domaines du folklore, de l’ethnologie, de l’ethnographie, de la linguistique et de l’anthropologie sont menées en République islamique d’Iran depuis 1937. À la suite de la ratification de la Convention de 2003, des instituts scientifiques, des universités, des instituts culturels et des organes similaires ont initié des recherches sur le patrimoine culturel immatériel et son rôle dans la société contemporaine. Parmi ces institutions se trouvent le Centre de recherches de l’ICHHTO, l’Institut de linguistique, le Centre de recherches en sciences humaines et le Centre de recherches pour la culture, l’art et la communication. Le Conseil pour la propriété intellectuelle, organe d’élaboration des politiques prépare actuellement de nouvelles lois portant sur la protection juridique du folklore et sur la protection des connaissances traditionnelles.
Divers programmes de sensibilisation ont été lancés au niveau local et national au cours d’événements visant le grand public, en particulier les jeunes et les élèves d’écoles, par exemple des expositions itinérantes, des festivals, des débats, des ateliers, des séminaires et des conférences. Pour informer et motiver les élèves, les écoles organisent des visites de musées régulièrement, et les enfants participent à des événements culturels et des ateliers (détaillés) pendant lesquels les détenteurs des éléments présentent leurs connaissances et savoir-faire et ils acquièrent ainsi une expérience pratique. Les médias de masse jouent également un rôle important de sensibilisation et de promotion. Les éléments du patrimoine culturel immatériel sont principalement transmis au sein des familles et des communautés locales entre maître et apprentis, comme c’est le cas pour les savoir-faire concernant le tissage des tapis, les miniatures, la calligraphie, la poterie et les pratiques culinaires. Les modes de transmission des connaissances et savoir-faire traditionnels et non formels sont plus répandus que les modes formels, bien que les organes gouvernementaux offrent désormais des modes de transmission formels des connaissances et savoir-faire par le biais de formations dans des académies, des universités, des institutions culturelles et des municipalités. Comme les femmes jouent un rôle clé au sein de la famille dans la transmission du patrimoine culturel immatériel, les institutions culturelles et les communautés locales ont mis en place une formation culturelle spécialement à leur intention. Concernant les programmes d’éducation et de formation, les écoles organisent des activités extrascolaires au cours desquelles les enfants apprennent à connaître le patrimoine culturel immatériel et son importance. L’Université Shahid Beheshti propose un cours (pour le diplôme de master en archéologie) spécial sur le patrimoine culturel immatériel, notamment ses domaines et sa sauvegarde, tandis que les études de troisième cycle en ethnologie et anthropologie culturelle traitent de certains aspects de ce sujet depuis plusieurs décennies ; il joue à présent un rôle de plus en plus important dans la littérature universitaire.
Un certain nombre d’ateliers de renforcement des capacités, de séminaires et de formations à certains aspects de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ont été organisés entre 2007 et 2016 dans trente-et-une provinces à l’intention des experts des Directions générales de l’ICHHTO, ainsi que des représentants des centres de recherche, des ministères et organisations gouvernementales concernés, des ONG et des instituts, des médias, et d’autres institutions. Les approches traditionnelles de la protection et de la gestion des espaces naturels et des lieux de mémoire sont importantes en République islamique d’Iran, par exemple dans la gestion des qanats persans (aquifers). Certaines universités incluent des cours sur la protection et la gestion traditionnelles des espaces naturels et lieux de mémoire dans les matières liées au patrimoine.
En ce qui concerne la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale, la République islamique d’Iran est active dans la promotion du dialogue interculturel et elle est désireuse de favoriser la coopération ainsi que l’échange d’informations et d’expérience. Plusieurs activités bilatérales, régionales et internationales, projets, séminaires, réunions d’experts, festivals et événements se sont tenus depuis 1998 pour encourager la coopération en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La République islamique d’Iran collabore étroitement avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et l’Organisation de coopération économique (ECO), par exemple pour le Festival international de la cuisine des pays de l’ECO situés sur la Route de la soie (Zanjan 2016). La République islamique d’Iran accueille le Centre régional de recherches pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Asie de l’Ouest et du Centre sous les auspices de l’UNESCO (centre de catégorie 2), qui a organisé des séminaires, des forums, des ateliers de renforcement des capacités et des festivals internationaux, comme le panel d’experts international sur les poupées et les marionnettes de Nowruz (Téhéran, 2016). La République islamique d’Iran a joué un rôle de modérateur lors de la candidature multinationale du Nowruz, avec la participation de sept pays à l’origine et de quatorze en 2015. Elle a aussi rejoint l’inscription multinationale de « la culture de la fabrication et du partage de pain plat Lavash, Katyrma, Jupka, Yufka (2016, avec quatre pays partenaires).
La République islamique d’Iran a deux éléments inscrits sur la Liste urgente de sauvegarde et neuf éléments sur la Liste représentative. Cependant, son rapport ne couvre pas deux éléments de cette dernière Liste : « Les savoir-faire traditionnels du tissage de tapis du Fars » et « Nawrouz, Novruz, Nowrouz, Nowrouz, Nawrouz, Nauryz, Nooruz, Nowruz, Navruz, Nevruz, Nowruz, Navruz ».