Groupe audois de recherche et d’animation ethnographique - Ethnopôle GARAE - GARAE

France

Contact: +33 04 68 71 29 69
Adresse postale: Maison des mémoires 53 rue de Verdun 11000 CARCASSONNE
Couverture géographique de l’expertise de la ONG: France

URL: https://www.garae.fr



Date de création: 1981

Mesure de sauvegarde:

- identification, documentation, recherche (dont la réalisation d'inventaires)
- promotion, mise en valeur
- transmission, éducation (non-)formelle



Principaux domaines de travail liés à la Convention:

L'Etnopôle-Garae, labellisé en 1991 par le Ministére de la Culture, a une longue histoire dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il est en effet issu de Folklore. Revue d'ethnographie méridionale, qui, de 1938 à 1988, fut un instrument de connaissance, de conseil et d'animation de première importance dans le domaine du patrimoine immatériel avant la lettre. Si la revue concernait les régions du sud de la France l'Ethnopôle a, depuis, noué de nombreux liens avec les autres pays de la zone méditerranéenne. Dans toutes ses missions et dans les divers champs qu'il a explorés il s'est toujours fixé une position d'observateur et d'acteur, analysant dans un premier temps avant de prendre une position de conseil et/ou de participer directement à l'action étudiée sur le terrain. Il nous a semblé bon de retenir quatre des opérations initiées: la littérature orale, les fêtes populaires, les regards naturalistes, et l'approche des arts modestes. 1. La littérature orale traditionnelle. Dans les décennies 1970-2000, ont été menées, dans les Pyrénées audoises et ariégeoises, des collectes de fond sur la tradition orale. Plusieurs centaines de contes ont été recueillis sur un territoire dépeint comme un désert stérile en ce qui concerne la tradition orale. Ces enquêtes ont aussi permis de révéler un conteur exceptionnel, Pierre Pous, détenteur d'un répertoire traditionnel couvrant tous les cycles du genre. C'est auprès de lui qu'a été enregistrée une des seules versions orales du thème de Polyphème, directement inspiré de L'Odyssée. Parallèlement la collecte de chants et chansons traditionnelles, par sa richesse, a ouvert de nouvelles voies pour la connaissance de ce domaine. La mise à disposition sous forme de publications, disques ou Dvd, a revitalisé la tradition avec l'apparition de chorales, de rencontres avec les conteurs traditionnels et les « néo-conteurs », dynamisant fortement les rapports sociaux et culturels de ces communautés montagnardes. 2. Les fêtes populaires et carnavalesques. Après une grande étude sur La fête en Languedoc, l'Ethnopôle a réalisé plusieurs études sur les fêtes populaires, dont le Carnaval. Ce faisant il a été appelé comme consultant sur plusieurs films et émissions de télévision concernant les manifestations festives traditionnelles. Il a ainsi été conduit à analyser des cérémonies originales, à tonalité carnavalesque, organisée autour du mariage, des cours coculaires et des charivaris, regroupées sous le nom générique de « tour de l'âne », la victime, fiancé ou marié, étant exhibé sur un âne lors de ces rituels. Il est apparu très vite que la position de simple observateur n'était pas tenable et qu'il était obligatoire de participer à ces fêtes en tant qu'acteur à part entière pour en saisir pleinement le sens. L'ethnologue est donc devenu participant au point que ce sont ses études qui servent de caution à certaines cérémonies, voire qui les font survivre ou renaître comme à la Cité de Carcassonne. Là, la fête du « tour de l'âne », remontant au Moyen Age, a retrouvé sa légitimité et sa force à la suite de sa lecture et de sa mise en valeur par l'approche ethnologique. 3. Le regard naturaliste. Encore qu'elle soit emblématique d'une civilisation, la mise en perspective d'une production culturale est le plus souvent susceptible d'appréciations techniques, qui ne s'intéressent que peu aux constructions idéologiques ou imaginaires qui entourent sa production. Il en va ainsi de la vigne, élément essentiel de l'économie méditerranéenne, la plupart du temps réduite à quelques stéréotypes. Nous avons choisi de déchiffrer l'infime, le quotidien pour mieux saisir, à travers la trivialité des gestes du quotidien, les rapports complexes qui unissent tous les acteurs du monde végétal et la mythologie qu'ils génèrent. Entre cueillettes et culture, entre oiseaux et renards comme entre plantes qui se partagent le domaine du cultivé et du sauvage, se tissent des liens qui, à leur tour, sont à l'origine de pratiques puis de traditions. 4. Les arts modestes, à l'orée des marginalités. Considérées avec condescendance, un certain nombre de pratiques et de créations artistiques nous ont semblé dignes d'attention dans la mesure où elles sont tantôt témoins d'une durée qui leur assure un caractère traditionnel, tantôt d'un événement exceptionnel qui en fait de fertiles marqueurs de mémoire. Dans ce domaine ont été approchés les créations singulières, faisant dès lors apparaître que, bien au delà de la personnalité de leur auteur, les réalisations des facteurs Cheval du quotidien s'inscrivaient dans le temps de la répétition et généraient des archétypes qu'il importe de préserver.

Objectifs

L'Ethnopôle Garae se donne les buts suivants: Fonder et développer un centre de documentation ethnographique portant sur les techniques, les modes de vie, les représentations collectives existant ou ayant existé dans les pays audois et pius généralement, dans les pays languedociens et occitans. Constituer avec l'aide des divers chercheurs et groupes un fichier nominal et thématique de la recherche sur l'Aude et les régions voisines. Diffuser largement la recherche, ses objectifs et ses résultats dans le but premier de restituer aux populations les "fruits de la collecte et de l'étude", afin de favoriser une réappropriation culturelle dans un exprit d'échange, excluant tous les rapports hiérarchiques. Présenter des expositions thématiques à partir des collectes effectuées. Ces expositions pourront être itinérantes, dans le département et au-delà. Promouvoir l'édition et la réédition des travaux intéressant les cultures populaires audoises, languedociennes et occitanes. Créer au besoin une collection d'ouvrages dans ce but. Organiser des actions de formation (conférences, colloques, stages de formation théorique et pratiques) favorisant la recherche et l'animation ethnologique. L'association doit, dans ce but, établir une collaboration suivie avec toutes les personnes intéressées par le recherche anthropologique, sans exclusive discilplinaire.

Coopération

L'Ethnopôle s'est donné pour règle de fonctionner avec la panoplie des acteurs territoriaux susceptibles d'intervenir dans le champ du patrimoine immatériel, comme l'illustre ce projet en cours. En liaison avec un parc Naturel Régional (La Narbonnaise en Méditerranée) a été mise en place une étude sur les différentes activités liées au monde lagunaire et l'univers symbolique de la pêche dans les étangs. Moins que les techniques de pêche (embarcations, filets, matériel de capture ... ) ce qui est retenu ici ce sont les discours sur l'espace naturel, la topographie imaginaire, la cartographie populaire, la saga mythologique et !es périodes édéniques des grandes époques de pêche. Toute l'action a été construite en partenariat étroit avec les acteurs locaux en veillant à respecter leur diversité: les pêcheurs en activité, les anciens, les prud'hommes en charge des usages locaux, les maires des communes concernées, la population vivant de manière directe ou détournée de ces activités. Il s'agissait à la fois de recueillir la mémoire d'un savoir, mais aussi tous les discours liés au monde des étangs dans le domaine naturaliste comme dans celui des croyances, des coutumes juridiques, souvent orales, et des gestes qui fondent sa spiritualité et ses codes. Par ailleurs la réflexion, en cours, porte sur la réutilisation des connaissances rassemblées. Avec quel réseau, enseignants, animateurs, élus locaux, spécialistes, est-il possible de faire partager le savoir et permettre aux acteurs indigènes de valoriser leur culture? Jusqu'à présent la démarche a déjà donné lieu à publications et un DVD consacré à la mémoire d'un village de pêcheurs situé sur une île au milieu des étangs. Cette recherche se double d'une approche de la chasse au gibier d'eau organisée selon des formes originales (battues rituelles, embarcations, huttes temporaines... ) en liaison constante avec le monde de la pêche et qui lui reste complémentaire. Elle est à l'origine de nombreux échanges avec les structures organisées comme les syndicats de chasse ou des assocaition dedéfense de l'environnement qui mettent tous en évidence la synergie entre les deux mondes et soulignent la richesse et la complexité du monde lagunaire.
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