Date
12/07/2012 - 20/07/2012
Pays
Jordanie

Madaba et ses 150 000 habitants vont bientôt devenir les précurseurs d’une expérience jusque-là inédite en Jordanie. Cette région proche de la capitale va en effet être au centre d’une activité pilote d’inventaire de son patrimoine culturel immatériel dans le cadre du projet « MedLiHer – patrimoine vivant méditerranéen», cofinancé par l’Union Européenne et l’UNESCO.

Concrètement, de quoi s’agit-il ? En vertu de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, chaque État partie doit associer les communautés, groupes et ONG pertinentes dans l’identification et la définition des éléments de ce patrimoine. L’identification est le processus consistant à décrire un ou plusieurs éléments spécifiques du patrimoine culturel immatériel dans leur contexte et à les distinguer des autres. Ce processus d’identification et de définition est ce que la Convention entend par « inventorier ». Elle souligne également que cela devrait se faire « en vue de la sauvegarde » – c’est-à-dire que l’inventaire n’est pas un exercice abstrait, mais utile. L’inventaire représente donc la première étape à l’élaboration de plans de sauvegarde pour ces éléments.

Afin de se familiariser avec ces notions, les acteurs de l’inventaire du gouvernorat de Madaba (membres des communautés, responsables de la culture au niveau national et local, chercheurs) bénéficieront, du 12 au 20 juillet, d’une formation approfondie. Celle-ci-portera sur les principes de l’inventaire aux termes de la Convention, le rôle des différents intervenants dans le processus ainsi que sur les outils et techniques de documentation participative. Cette partie « théorique » durant laquelle sera élaboré collectivement le cadre méthodologique de l’inventaire sera suivie d’un exercice de mise en pratique sur le terrain.

L’atelier sera animé conjointement par Mme Annie Tohmé Tabet et M. Hani Hayajneh, tous deux faisant partie du réseau de facilitateurs spécialement formés par l’UNESCO dans le cadre de sa stratégie de renforcement des capacités pour la mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Au cours des trois mois suivant la formation, les équipes d’enquêteurs partiront à la rencontre des communautés de l’ensemble du gouvernorat, caractérisé par une grande diversité culturelle et religieuse. Ce travail d’inventaire s’attachera surtout à identifier et impliquer les porteurs (individus, groupes ou communautés) de patrimoine immatériel, en se penchant plus particulièrement sur ses fonctions sociales aujourd’hui et les défis pour sa transmission aux générations futures, dans un contexte où l’urbanisation rapide est en train de bouleverser les tissus socio-culturels traditionnels. Les méthodologies développées au cours de cet exercice pilote pourront ensuite être appliquées à plus grande échelle à d’autres régions du pays.

L’ensemble des données collectées seront systématisées et numérisées, tandis qu’un film et une exposition photographique porteront cette expérience d’inventaire à la connaissance du public jordanien et international.

L’atelier et l’activité d’inventaire s’inscrivent dans la Phase III du projet MedLiHer soutenu par l’Union Européenne et l’UNESCO, qui vise à promouvoir la mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Liban, en Jordanie et en Egypte.

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