Date
05/09/2014 - 15/09/2014
Pays
Mali

Un atelier de formation à l’inventaire avec la participation des communautés sur le patrimoine culturel immatériel (PCI) s’est déroulé au Musée national de Bamako, du 5 au 15 septembre 2014. Cet atelier fait partie de la première phase du projet « Inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali en vue d’assurer sa sauvegarde urgente », qui est le premier projet à avoir été financé au titre du mécanisme d’assistance internationale d’urgence du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, pour un montant de plus de 300 000 dollars.

Organisé par la Direction nationale du patrimoine culturel du Mali (DNPC) en collaboration avec l’UNESCO, l’atelier a été placé sous la présidence de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, Ministre de la Culture pour la cérémonie d’ouverture, en présence de M. Lazare Eloundou, représentant du Bureau de l’UNESCO à Bamako et des représentants de plusieurs partenaires techniques et financiers dont ceux de la MINUSMA et de l’Ambassade de France au Mali.

La formation, première d’une série d’ateliers à venir au niveau local sur l’inventaire avec la participation des communautés du patrimoine immatériel, a réuni au total 20 participants, dont certains membres des antennes régionales de Gao, Kidal, Mopti et Tombouctou et des agents de la DNPC, et a été facilitée par deux experts du réseau UNESCO venus du Burkina Faso et du Burundi. Grâce à l’appui logistique de la MINUSMA, les participants venant des régions du nord ont pu effectuer le voyage jusqu’à Bamako et prendre part aux différents modules de formation dans les meilleures conditions.

Le patrimoine immatériel du Mali, une richesse nationale à préserver

« La compréhension du patrimoine culturel immatériel de communautés différentes contribue au dialogue interculturel et encourage le respect mutuel pour d’autres modes de vie. Il contribue à la cohésion sociale et aide les individus à éprouver un sentiment d’appartenance à une communauté et à la société dans son ensemble », a déclaré M. Lazare Eloundou, Représentant du Bureau de l’UNESCO à Bamako, dans son mot de bienvenue.

La crise sécuritaire et sociopolitique qu’a connue le Mali entre avril 2012 et janvier 2013 a particulièrement ébranlé le patrimoine culturel immatériel du nord du pays. La sauvegarde urgente de ce patrimoine culturel doit donc demeurer une priorité absolue dans le contexte post-crise de ces régions. La connaissance et l’identification de ce patrimoine vivant fait de pratiques et manifestations culturelles séculaires, lesquelles sont des composantes essentielles du tissu identitaire malien, sont en effet cruciales pour le retour d’une coexistence harmonieuse et d’une paix durable entre les peuples.
La formation de 10 jours avait pour but ultime de définir les bases de la stratégie d’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) du nord Mali et de la sensibilisation des communautés à la préservation de cette richesse culturelle. De fait, comme l’a souligné la communauté internationale dès 2003 dans le préambule de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ce dernier est le « creuset de la diversité culturelle et garant du développement durable » de nos sociétés et communautés.

Des modules de formation adaptés au travail de terrain

L’un des objectifs de la formation était aussi et surtout de fournir les outils techniques et pédagogiques nécessaires aux personnels qui sera chargé de piloter l’exercice d’inventaire afin qu’ils puissent à leur tour véhiculer ces connaissances aux équipes d’enquêteurs qui réaliseront l’inventaire aux côtés des communautés. Les participants ont pu explorer une multitude de sujets, tels que la typologie du patrimoine immatériel à inventorier, le cadre institutionnel et règlementaire qui s’applique à la gestion du PCI au Mali, la stratégie et les techniques de l’inventaire, un état des lieux des ressources du PCI pour chacune des régions représentées ou encore la dimension linguistique rattachée à ce processus de documentation.

« Aux participants, il permettra de mieux connaître les objectifs de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et de maitriser les outils, les techniques et le matériel d’inventaire. L’atelier sera surtout une opportunité pour mieux comprendre la nécessité de sauvegarder, par les communautés, les ressources du patrimoine culturel immatériel dans nos localités marquées par la civilisation de l’oralité », a rajouté le Ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, dans son discours d’ouverture.

« La formation nous a appris beaucoup de nouvelles choses, car lorsqu’on parle de patrimoine immatériel, il faut dire que nous n’en avons qu’une connaissance très superficielle. Les démonstrations m’ont donné une grande satisfaction et je tiens aussi à féliciter les facilitateurs pour leurs qualités pédagogiques. J’ai aimé leur facilité d’esprit et d’expression et grâce à leur enseignement, je vais pouvoir continuer à me recycler », a tenu à souligner M. Boubacar Touré, participant de l’atelier et ancien Directeur Régional de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture de Tombouctou.

Les modules dispensés sur le terrain, notamment avec la communauté de Sogonafing, un quartier situé en commune III de Bamako, ont permis aux participants de se familiariser avec les aspects concrets et pratiques

« C’était vraiment intéressant, le stage sur le terrain nous a surtout beaucoup appris. Nous avons acquis de nouvelles connaissances et appris comment procéder et comment s’adresser aux gens. Avec ces connaissances, nous pourrons mettre en pratique et former d’autres personnes sur le terrain », a également affirmé Mme Assitan Samaké, venue de l’aire culturelle du Djitoumou, région de Koulikoro.

Cette activité est en lien avec le processus de mise en œuvre du projet de réhabilitation du patrimoine endommagé du nord Mali, entamé par le bureau de l’UNESCO à Bamako en mars 2014 et constitue un pas de plus vers une cohésion sociale et une paix retrouvée.

« Le but des inventaires n’est pas tant de constituer un fonds documentaire à des fins muséales ou de recherche mais bien de permettre aux communautés, par l’identification et la définition de leur propre patrimoine culturel immatériel, de faire un premier pas vers son respect et la compréhension de son utilité dans le développement de la vie communautaire, que ce soit par exemple au niveau de la santé, de l’éducation, de l’environnement ou de la résolution des conflits », nous rappelle Cécile Duvelle, Secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.

La prochaine étape du projet est l’organisation par les antennes régionales de la formation des équipes de l’inventaire des cercles et communes du ressort de chacune des quatre régions.

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