© Nigel Encalada

29 novembre 2016

Événement

Apprendre avec le patrimoine culturel immatériel dans le domaine de l’éducation

Date
29 novembre 2016
Localisation(s)
Addis Abeba
Pays
Éthiopie
Type
Atelier (hors stratégie)

Intégrer le patrimoine immatériel dans l’éducation : « une situation gagnant-gagnant »

Au Belize, le patrimoine immatériel rétablit les liens entre les écoles et les communautés
© Nigel Encalada

Co-organisée par la Section du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et l’Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique, une table ronde intitulée « Apprendre avec le patrimoine culturel immatériel dans le domaine de l’éducation » s’est tenue dans le cadre de la onzième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Enregistrement vidéo de la table ronde : original

Dans son discours d’ouverture, la modératrice Jyoti Hosagrahar, Directrice de la Division pour la créativité du Secteur de la culture de l’UNESCO, a relevé que « l’éducation et la culture ont tout à gagner à intégrer le patrimoine culturel immatériel dans l’éducation. Cette intégration peut contribuer de manière significative à atteindre l’objectif 4 de développement durable et ses cibles, telles que l’éducation à la paix et la citoyenneté mondiale ».

La Directrice a souligné que la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel met l’accent sur la transmission du patrimoine culturel immatériel par l’éducation formelle et non formelle dans le cadre des mesures de sauvegarde proposées.

Yumiko Yokozeki, Directrice de l’Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique a observé qu’« apprendre avec le patrimoine culturel immatériel conduit à se respecter mutuellement et aide à ‘apprendre à vivre ensemble’ – ce qui constitue l’un des quatre piliers de l’apprentissage ».

Après quelques remarques de la part des co-organisateurs, Mahama Ouedraogo, de la Commission de l’Union africaine, a souligné les liens évidents qui unissent la culture et l’éducation ainsi que leur importance pour l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons dans le futur. Les intervenants ont ensuite discuté d’une palette d’expériences menées sur le terrain au Belize, en Ouganda et au Pakistan.

Apprendre avec le patrimoine immatériel

La facilitatrice de l’UNESCO Sajida Vandal a présenté un projet innovant de l’UNESCO portant sur l’apprentissage avec le patrimoine immatériel pour un avenir durable dans quatre pays d’Asie. Mme Vandal a relaté son expérience en tant que coordinatrice du projet au Pakistan. Ce projet soulignait que pour favoriser la transmission, ce n’est pas seulement l’apprentissage du patrimoine culturel immatériel qu’il nous faut promouvoir, mais aussi l’apprentissage avec le patrimoine culturel immatériel. Mme Vandal a porté le message selon lequel « l’apport du patrimoine culturel immatériel dans les matières existantes était bien accepté des enseignants, qui percevaient cette approche comme étant la meilleure ».

Susanne Schnuttgen, chef de l’Unité de renforcement des capacités et politique du patrimoine de la Section du patrimoine culturel immatériel, a fait remarquer que « ce qu’il y a de novateur dans les propos des intervenants, c’est la possibilité d’intégrer le patrimoine culturel immatériel sans avoir à refondre le système scolaire ». L’intégration du patrimoine immatériel dans l’éducation peut se faire au niveau de l’école pour améliorer les processus d’apprentissage et d’enseignement au sein des programmes scolaires existants.

Rétablir les liens entre les écoles et les communautés

Dans les écoles ougandaises, des associations dédiées au patrimoine offrent aux jeunes la possibilité de renouer avec leurs traditions
© John De Coninck

Tous les orateurs ont montré comment l’intégration du patrimoine culturel immatériel dans les écoles rétablit les liens entre ces dernières et les communautés et renforce le sentiment d’appartenance entre apprenants et enseignants.

Au Belize, les matériels éducatifs ont été développés sur la base d’inventaires réalisés en tandem entre les écoles et les communautés. Nigel Encalada, Directeur de l’Institut de la recherche sociale et culturelle de l’Institut national de culture et d’histoire du Belize, a raconté que « lorsque vous produisez les matériels pédagogiques avec les communautés, le côté positif c’est que les enfants se reconnaissent, eux et leurs grands-parents, dans ces éléments. C’est une source de satisfaction. Cela permet au patrimoine de survivre et de s’inscrire dans l’avenir ».

D’après John De Coninck, de la Fondation interculturelle d’Ouganda: l’expérience ougandaise s’est également révélée très positive : « Les jeunes aspirent à renouer avec leurs traditions. Ils ne savent pas nécessairement comment s’y prendre et les écoles constituent un instrument utile pour y parvenir ».

Travailler ensemble pour une éducation de qualité

L’un des principaux messages à retenir de cet événement est que le patrimoine culturel immatériel fournit de la matière et des méthodes tout en favorisant la pertinence et la qualité de l’éducation, qui offre quant à elle de larges espaces propices à la transmission. Les co-organisateurs ont tous deux exprimé leur intention de continuer à travailler sur le sujet : « Nous savons qu’il nous faut œuvrer ensemble dans le domaine de l’éducation et de la culture pour vraiment rendre cette relation mutuellement bénéfique ».

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