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- Myanmar
La médecine traditionnelle au Myanmar
1. Domaines du PCI
Pratiques sociales, connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
2. Brève description
Élaborée au fil des millénaires, la médecine traditionnelle de la République de l'Union du Myanmar trouve ses origines dans les différentes civilisations du Myanmar, et s’appuie également sur les pratiques bouddhistes de guérison, sur les pratiques de médecine chinoise traditionnelle et sur les concepts ayurvédiques pour promouvoir un bien-être holistique fondé sur des connaissances traditionnelles de la nature et de l’univers.
Durant la période coloniale (1885-1948), ces connaissances médicales traditionnelles ont connu un déclin suite à l’introduction dans le pays de la médecine allopathique occidentale. Par la suite, elles ont toutefois été revitalisées, à mesure que le gouvernement et le grand public reconnaissaient l’efficacité des connaissances de la médecine traditionnelle pour guérir une large palette d’affections et de maladies en utilisant des plantes localement disponibles plutôt que de coûteux médicaments en provenance d’Occident qui étaient rares durant la Seconde Guerre mondiale.
En 1953, le gouvernement du Myanmar a créé un Bureau de promotion de la médecine traditionnelle sous l’égide du ministère de la Santé puis, en 1989, un ministère de la Médecine traditionnelle à part entière. Ce ministère a pour objectifs de fournir des services complets de médecine traditionnelle, d’élaborer des méthodes standardisées autour des thérapies traditionnelles, de conduire des recherches sur les médecines traditionnelles et d’assurer la formation des praticiens traditionnels. En accord avec ces objectifs, le ministère apporte son soutien à un réseau national de cliniques ainsi qu’à l’université de Médecine traditionnelle située à Mandalay et d’où sortent chaque année 250 praticiens. Le Myanmar a également adopté deux lois : l’une en 1996 sur la médecine traditionnelle et l’autre en 2000 sur un Conseil médical traditionnel. Depuis 2007, le Myanmar distribue dans les zones rurales des trousses de premiers secours basées sur la médecine traditionnelle. Ces médicaments sont produits à la fois à grande échelle par les secteurs public et privé mais aussi directement par les familles, à travers des remèdes maison tels que des décoctions de plantes.
Pour aller plus loin :
Le document suivant, disponible sur le site internet du Bureau régional pour l’Asie du Sud-Est de l’Organisation du patrimoine mondial, donne des informations détaillées sur les connaissances qui entourent la médecine traditionnelle au Myanmar et sur le lancement d’initiatives de soutien des services de médecine traditionnelle par le gouvernement (en anglais) :
http://www.searo.who.int/entity/medicines/topics/traditional_medicine_in_union_of_myanmar.pdf
Les liens suivants contiennent des articles sur les médecines traditionnelles qui existent au Myanmar et sur la manière dont elles sont perçues aujourd’hui (en anglais) :
https://www.mmtimes.com/special-features/208-health-2015/15164-taking-stock-of-traditional-med.html
http://www.thenewhumanitarian.org/report/86547/myanmar-new-lease-life-traditional-medicine
3. Lien avec le développement durable
La sauvegarde et la promotion des savoirs de la médecine traditionnelle du Myanmar représente une contribution importante tant à l’Objectif de développement durable n 3 – assurer le bien-être et une vie en bonne santé – qu’à l’Objectif de développement durable n 8 promouvant la création de revenus et des moyens de subsistance durables. L’accès généralisé à des médecines traditionnelles abordables, couplé avec des pratiques de guérison holistiques, compense le coût des soins de santé pour l’ensemble de la population, tandis que le soutien à la formation de praticiens traditionnels permet de fournir un travail décent et de promouvoir une croissance économique durable.
4. Questions de réflexion
L’un des risques qui se pose pour la transmission de la médecine traditionnelle au Myanmar est une possible mauvaise utilisation de ce type de médecine et de voir des produits de santé faussement déclarés comme produits de phytothérapie ou produits naturels. En outre, il existe également un risque en termes de surexploitation de certaines plantes médicinales sauvages et d’utilisation d’espèces animales menacées. L’article suivant aborde une partie de ces problèmes :
https://www.mmbiztoday.com/articles/president-calls-development-traditional-medicine-industry
Que peuvent faire les communautés et les groupes concernés pour lutter contre ces problèmes ?
Quels types de politiques ou d’initiatives pourraient aider à atténuer certains des problèmes présentés ci-dessus, en particulier eu égard à la commercialisation excessive des savoirs de la médecine traditionnelle ?