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- Myanmar, Thaïlande
Les connaissances traditionnelles des Moken dans l’archipel des Mergui
1. Domaines du PCI
Traditions et expressions orales, pratiques sociales, connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
2. Brève description
Les Moken sont un peuple austronésien qui compte environ 2 000 à 3 000 personnes et qui vit sur l’archipel des Mergui, dans la mer d’Andaman, au large des côtes sud de la Thaïlande et du Myanmar. Peuple maritime et semi-nomade, les Moken ont traditionnellement vécu sur des bateaux en bois appelés kabang et se sont appuyés sur des pratiques de pêche durables pour assurer leur subsistance. De mai à octobre, durant la mousson, ils s’installent temporairement dans des maisons sur pilotis sur les côtes orientales des îles.
Le reste du monde a appris à mieux les connaître après le tsunami de décembre 2004, qui a fait des centaines de milliers de victimes et dévasté les zones côtières de 14 pays. En s’appuyant sur leurs connaissances autochtones de l’habitat marin et sur leur histoire orale concernant les tsunamis passés, la majeure partie des Moken a pu anticiper à temps celui qui était en train d’arriver et se réfugier sur des terres situées plus en altitude.
Pour aller plus loin :
Lien vers un article de l’UNESCO sur les Moken et leurs savoirs autochtones :
http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/priority-areas/links/biodiversity/publications/articles/the-knowledge-that-saved-the-sea-gypsies/
Site Web créé par l’équipe Moken en charge du tourisme, qui contient des points d’actualité, des projets et des articles de recherche sur le peuple Moken :
https://www.mokenislands.com/moken-sea-gypsies-3/
Les liens suivants offrent davantage d’informations sur le mode de vie des Moken et contient également des photos :
http://projectmoken.com
https://www.survivalinternational.org/galleries/moken-sea-gypsies
3. Lien avec le développement durable
Cela fait des milliers d’années que les Moken vivent sur l’océan de manière durable, en développant des savoir-faire et des connaissances uniques. Ils sont par exemple capables de plonger en apnée – sans bouteilles d’oxygène – à des profondeurs supérieures à 20 mètres, d’appâter des poissons en soufflant des bulles d’air et de chasser avec des harpons fabriqués à la main. Historiquement, les Moken ne prélevaient dans l’océan et sur terre que ce dont ils avaient besoin pour survivre et ils ne possédaient que peu de choses, adoptant un mode de vie nomade. Ce mode de vie illustre l’Objectif de développement durable n 12, qui vise à assurer des modes de consommation et de production durables, et l’Objectif de développement durable n 14 sur l’exploitation durable des océans et des ressources marines.
4. Questions de réflexion
Le mode de vie particulier des Moken est de plus en plus menacé par divers facteurs, notamment par leur statut juridique incertain, les programmes de protection et de développement maritimes, les forages en mer, le tourisme, la promotion immobilière et la pêche industrielle. Tant les gouvernements thaïlandais que birman ont tenté de sédentariser définitivement les Moken dans des parcs nationaux. Cependant, les Moken ont éprouvé des difficultés à s’adapter à une vie sédentaire, souvent synonyme de promiscuité. La perte de leur mode de vie nomade pourrait également entraîner la disparition de leurs savoirs maritimes autochtones. (https://www.theguardian.com/global-development/2014/dec/10/indian-ocean-tsunami-moken-sea-nomads-thailand)
Comment sauvegarder leur mode de vie et leurs connaissances et pratiques autochtones (politiques, campagnes de sensibilisation, etc) ?
Que peuvent faire les politiques et programmes pour préserver leur mode de vie actuel, et qui doit les mettre en œuvre ?
Quelles sont les suggestions des Moken pour pouvoir continuer à transmettre leurs connaissances et leur mode de vie ?
Connaissez-vous d’autres exemple similaires concernant des modes de vie et des connaissances traditionnelles qui ont été protégés ?