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La réhabilitation du tissage de coton à Charalá en Colombie

Corpolienzo weaver in the workshop
© “Tejedora de Corpolienzo en el taller, en la casa del Museo del Algodón y Lienzo de Charala” by Josefino2010 is licensed under CC0 1.0

1. Domaines du PCI 

Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

2. Brève description

Charalá fait partie de la province de Guanentina, lieu de naissance de la culture autochtone de Guane, traditionnellement réputée pour sa fabrication artisanale de tissus en coton tissés à la main (lienzo), qui trouve ses origines dans la mythologie locale héritée des anciennes traditions préhispaniques. En 1986, la communauté locale a initié un processus de réhabilitation de cette pratique textile qui avait quasiment disparu (en raison de la concurrence de la production industrielle de textile) afin de remettre au goût du jour les anciens motifs et techniques et de commercialiser les tissus fabriqués.

À cette fin, Corpolienzo (Corporación de Recuperación Comunera del Lienzo – Société communautaire de réhabilitation du tissage de coton) a été créé en 1993 par un groupe de tisserands, ce qui a permis de bénéficier d’ateliers pour produire ces textiles et d’ouvrir un musée consacré à l’histoire et à l’importance de cet art du tissage pour la communauté. En tant que microentreprise associative, Corpolienzo, dont les membres sont essentiellement des femmes, s’engage à fabriquer ses tissus à la main et dans le respect de l’environnement. De petits agriculteurs cultivent du coton non transgénique et sans produits chimiques que des filateurs et des tisserands travaillent ensuite en s’efforçant de répondre à la demande du marché. La Colombie possède une longue tradition du culture du coton, mais sans les efforts déployés par Corpolienzo, le travail de ses filateurs et de ses tisserands serait tombé dans l’oubli.

Pour aller plus loin :

Pour plus d’informations sur Corpolienzo et sur les connaissances traditionnelles qui entourent la production textile de Charalá, en Colombie, consulter les liens suivants (en espagnol) :
http://www.cep.org.bo/almanaque/Almanaque_del_Futuro/Almanaque%20del%20Futuro%205.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=yejlz7cqpDU
https://www.youtube.com/watch?v=RJlh6LPL_CY
http://corpolienzocharala.blogspot.ca/p/historia.html
https://repository.javeriana.edu.co/handle/10554/14960?mode=simple

3. Lien avec le développement durable

Reflétant l’Objectif de développement durable n 8, axé sur le plein emploi productif et un travail décent pour tous, cet exemple montre de quelle façon le patrimoine culturel immatériel peut contribuer à générer des revenus, non pas uniquement comme maillon d’une chaîne de production mais en concevant le processus de production lui-même comme une coopérative dont chacun peut bénéficier et dans laquelle il peut s’impliquer. De plus, cet artisanat traditionnel contribue non seulement à continuer de produire du coton biologique, mais aussi à rejoindre d’autres initiatives locales qui transforment et vendent des produits agro-écologiques comme le café, ou d’autres encore qui promeuvent un tourisme durable dans la zone protégée de la forêt andine de chênes, située dans la région, reflétant ainsi l’Objectif de développement durable n 12 qui vise à établir des modes de consommation et de production durables.

4. Questions de réflexion

Faire son entrée sur le marché comporte des défis pour Corpolienzo, car ce groupe rivalise avec des produits fabriqués dans des filatures de coton industrielles et vendus moins cher. Le processus de production biologique et la participation des filateurs dans la fabrication des tissus impliquent que le prix de sortie soit plus élevé et donc moins compétitif. De plus, en l’absence d’un flux continu de ventes et de gains stables, certains travailleurs risquent de finir par quitter leur emploi en quête d’autres sources de revenu. La commercialisation de produits issus du patrimoine culturel immatériel peut entraîner certains de ces problèmes.

Pourquoi la communauté souhaite-t-elle poursuivre la transmission de cette pratique ? Cette dernière possède-t-elle encore une valeur en termes de patrimoine aux yeux des membres de la communauté ?

Quelle forme d’appui pourrait être apportée à la communauté afin qu’elle puisse continuer à faire vivre ce patrimoine ?

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