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- Lettonie
Musée-réserve de Turaida en Lettonie
1. Domaines du PCI
Traditions et expressions orales, arts du spectacle, rituels, événements festifs, savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
2. Brève description
Le musée-réserve de Turaida, en Lettonie, est engagé dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel depuis plus de 35 ans. Entre autres initiatives, le musée-réserve fait régulièrement la promotion du folklore et de la culture traditionnelle lettons, organise des célébrations lettones – en particulier le solstice d’été – et valorise les traditions, les coutumes, les rituels et le savoir-faire des anciens métiers du pays. Il accueille également les événements organisés dans le cadre du festival international du folklore « Baltica » et abrite le « Parc de la chanson populaire », la « Colline de la chanson populaire » et le « Jardin de la chanson populaire ». En outre, le musée remémore la légende centenaire de Maija, la « rose de Turaida », jeune fille lettone décrite dans une triste légende. Son tombeau est toujours couvert de fleurs et symbolise le pouvoir invincible de l’amour.
La réserve permet de conserver les archives du patrimoine culturel immatériel et contient des documents d’archives sur une tradition récemment inscrite – une technique d’artisanat local de fabrication de bâtons en bois, utilisés traditionnellement dans le secteur du tourisme et qui sont devenus le symbole du tourisme dans cette ville. Ces bâtons sont toujours fabriqués et vendus à l’heure actuelle.
La réserve organise aussi des activités autour d’une forge, où un forgeron fait découvrir son atelier aux visiteurs, les familiarise avec les outils d’hier et d’aujourd’hui, leur conte les secrets du métier de forgeron et leur fait une démonstration de ses talents.
La réserve a remporté des récompenses pour l’attitude respectueuse de l’industrie européenne du tourisme à l’égard du patrimoine culturel immatériel, des idées, des savoir-faire et des valeurs façonnés au cours des siècles, et a même reçu le titre de « Destination 2016 pour le tourisme culturel durable », dans la catégorie préservation et popularisation du patrimoine immatériel, durant la 9e conférence internationale pour le tourisme culturel en Europe.
Pour aller plus loin :
Les liens suivants (tous en anglais) fournissent davantage d’informations sur le musée-réserve :
http://www.turaida-muzejs.lv/home_en1/
http://www.latvia.travel/en/news/turaida-museum-reserve-receives-highest-award-preservation-intangible-cultural-heritage-europe
Colline de la chanson populaire et Jardin de la chanson populaire
http://www.turaida-muzejs.lv/exhibitions/folk-park-mountain-folk/creating/
Le musée-réserve de Turaida est attentif à éviter le détournement commercial du patrimoine culturel immatériel de Lettonie et à gérer le tourisme d’une manière durable. Des efforts particuliers sont faits pour trouver un équilibre entre les intérêts commerciaux, la gestion du public et les praticiens de la culture, de façon à ce que la signification et le rôle des chansons populaires, des légendes, des savoir-faire et de l’artisanat ne soient pas déformés pour la communauté concernée. Le musée-réserve répond largement à l’Objectif de développement durable n 17 sur l’encouragement des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile et à l’Objectif de développement durable n 4 sur la promotion des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, ainsi qu’à l’Objectif de développement durable n 11 sur l’utilisation de la culture pour promouvoir des villes et communautés ouvertes à tous et résilientes.
4. Questions de réflexion
Le musée-réserve de Turaida doit prendre soin à ce que ses activités n’entraînent pas une commercialisation excessive ou un tourisme non durable qui pourraient mettre en péril le patrimoine culturel immatériel concerné. Les principes éthiques pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO affirment aussi de manière claire qu’une collaboration transparente et un respect mutuel doivent impérativement présider aux interactions entre États et entre communautés, groupes et, le cas échéant, individus, dans la création, la sauvegarde et la transmission du patrimoine culturel immatériel. À cette fin, des mesures doivent être prises sans cesse pour garantir que les communautés, groupes et individus concernés soient les premiers bénéficiaires de quelque tourisme que ce soit associé à leur propre patrimoine culturel immatériel, et pour s’assurer que la viabilité, les fonctions sociales et les significations culturelles du patrimoine ne soient ni amoindries, ni menacées par le tourisme. D’ailleurs, les guides touristiques devraient, dans l’idéal, être issus des communautés concernées ou travailler en étroite collaboration avec elles lorsqu’ils livrent des informations sur les pratiques du patrimoine culturel immatériel. De plus, confier l’accréditation qualité aux organismes d’État plutôt qu’aux communautés elles-mêmes peut avoir un effet négatif sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
En quoi cette expérience représente-t-elle un exemple positif de sauvegarde efficace du PCI ?
Selon vous, quels sont les risques posés par cette approche de sauvegarde du PCI et quelles mesures peuvent-être prises pour les atténuer ? Quelles sont les autres préoccupations qui doivent être prises en compte ?