Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Burundi (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2023 et examiné par le Comité en 2024

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2013 et examiné par le Comité en 2014 (dû originellement au 15/12/2012)

Résumé

La loi de 1983 portant sur la protection du patrimoine culturel a été révisée pour y intégrer le patrimoine culturel immatériel. Le gouvernement a également mis en place des structures opérationnelles de sauvegarde et de gestion du patrimoine culturel immatériel et développé ses capacités institutionnelles. Suite à la ratification de la Convention de 2003, la Politique Culturelle Nationale a été adoptée en 2007 pour prendre en compte la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Depuis 2007, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a intégré le patrimoine culturel immatériel à son plan d’actions. Une politique linguistique nationale, en cours d’adoption, devrait avoir des conséquences pour le patrimoine culturel immatériel.
La Direction de la Culture du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est l’institution responsable de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, travaillant en coopération avec la Direction des Spectacles et Loisirs, le Centre Burundais pour la Lecture et l’Animation Culturelle (CEBULAC) (qui organise plusieurs manifestations culturelles), le Ballet national (institution nationale dédiée à la danse traditionnelle) et des clubs et associations coordonnés par le Forum National des Artistes pour l’Action et le Développement (FNAAD).
Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a organisé une session de formation à la mise en œuvre de la Convention pour son personnel au centre suédois, avec l’appui de l’UNESCO. En 2012, un atelier a également été organisé sur la culture et le développement au Centre Burundais pour la Lecture et l’Animation Culturelle (CEBULAC) (en collaboration avec le Club Lac aux Oiseaux avec l’appui de l’UNESCO).
Les principales institutions chargées de la documentation sur le patrimoine culturel immatériel sont les suivantes : le musée vivant avec son village artisanal, le Centre des Traditions Orales de la Bibliothèque nationale (qui répertorie des inventaires partiels de savoir-faire traditionnels), le Musée National de Gitega (avec ses collections), la Radio Télévision Nationale du Burundi (documents vidéo), les Bureaux Pédagogiques de l’Enseignement, la Bibliothèque du Grand Séminaire (documentation sur les traditions orales), les bibliothèques et centres de documentation de l’Université du Burundi (plusieurs ouvrages et mémoires produits sur le patrimoine culturel immatériel) et le Centre de Documentation de la Commission Nationale pour l’UNESCO.
Des mesures ont été prises pour établir un inventaire du patrimoine culturel immatériel du Burundi sous l’égide du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Cet inventaire est intitulé « Inventaire des éléments du patrimoine culturel immatériel répartis sur le territoire et leurs détenteurs » (« inventaire »). Classé par domaine et région géographique, l’inventaire a été lancé en 2007-08 et comprend 222 éléments. Le format d’inventaire couvre les informations suivantes : identification de l’élément, ses caractéristiques, sa portée, l’existence des praticiens et des communautés détentrices et l’état actuel de l’élément. Les critères d’inclusion sont les suivants : visibilité et état actuel de l’élément, existence des détenteurs et des communautés porteuses de ces traditions, disponibilité de supports des éléments et consentement éclairé des communautés ou des praticiens de l’élément. Il a également été jugé nécessaire d’identifier le patrimoine culturel immatériel menacé de disparition et nécessitant une sauvegarde urgente. C’est le cas notamment de la musique traditionnelle, certaines connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, la pharmacopée, la poésie liée à la chasse, à la pêche, etc. qui sont menacées du fait de la vulnérabilité ou de la disparition des détenteurs et praticiens.
L’inventaire repose sur un questionnaire rédigé en kirundi, rempli avec les détenteurs qui y ont librement répondu. L’inventaire a été établi avec la participation directe des communautés qui ont aidé à identifier les localités concernées. Des responsables du Département de la Culture et des étudiants de l’Université du Burundi, de l’Institut de Pédagogie Appliquée et de l’École Normale Supérieure ont également apporté leur aide en participant à l’élaboration de l’inventaire. Certaines ONG œuvrant en provinces avec les différents clubs culturels présents sur le territoire ont été impliquées dans la recherche et l’identification du patrimoine culturel immatériel sur le terrain. Il s’agit notamment de Search for Common Ground, Care International, le Réseau National des Jeunes en Action pour la Paix et la Réconciliation nationale (REJA) et Umurama Drums.
Pour promouvoir le patrimoine culturel immatériel, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture organise, depuis 2006, un festival culturel burundais où tous les acteurs culturels, danseurs traditionnels (y compris pour les danses des minorités batwa) et joueurs de tambours burundais présentent leur savoir-faire et découvrent de nouveaux talents. Il organise également depuis 2011 un festival national du tambour financé par une ONG, Wallonie-Bruxelles International, permettant à tous les percussionnistes du Burundi de se produire, d’échanger leurs expériences et d’initier les jeunes. Le Forum National des Artistes pour l’Action et le Développement organise une biennale des arts à Bujumbura, permettant aux artistes et artisans d’Afrique de l’est de s’exprimer et d’exposer leur travail. La télévision et les médias (y compris les radios communautaires et la presse) jouent un rôle très important dans la diffusion du patrimoine culturel immatériel à travers leurs programmes culturels et éducatifs.
Plusieurs ministères ont collaboré avec le ministère de l’Éducation pour intégrer l’enseignement du patrimoine culturel immatériel au programme éducatif en langue nationale. Des éléments de patrimoine culturel immatériel sont enseignés dans le cadre de la littérature orale (proverbes, contes, poésie élégiaque et pastorale). L’Université du Burundi organise depuis plusieurs années des visites scolaires pour les élèves du secondaire sur les lieux de mémoire et notamment les lieux liés au patrimoine culturel immatériel comme le lieu de mémoire du culte Kubandwa et le site de Karera pour l’invocation des dieux.. Des institutions publiques et privées prennent en charge des activités éducatives en lien avec le patrimoine culturel immatériel : l’École d’Art de Gitega dispense aux jeunes une formation aux arts plastiques, le sanctuaire de Gishora, centre de référence, forme les jeunes à l’exécution de la danse du tambour, plusieurs clubs culturels enseignent les danses traditionnelles et les chaînes de radio et de télévision produisent des programmes éducatifs sur le patrimoine culturel immatériel. Le village artisanal du musée vivant, les bureaux d’étude des programmes de l’enseignement de base et les centres d’enseignement des métiers assurent également la transmission formelle et informelle des éléments. Le patrimoine culturel immatériel se transmet de génération en génération, en famille par le biais de l’école du soir. C’est ainsi que les enfants apprennent à chanter, à danser et s’intéressent aux proverbes et aux contes dès leur plus jeune âge autour du feu
Les sites de rituels et de cérémonies sont protégés par le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Aménagement du Territoire. Des visites scolaires sont organisées dans le cadre de l’enseignement et le ministère de la Culture participe aux activités de sensibilisation.
La coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale prend la forme d’échanges académiques et professionnels avec les pays voisins. Les réseaux d’experts et centres d’expertise et de recherche se développent de plus en plus à travers, notamment, le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines (CERDOTOLA), Africalia, l’Observatoire des Politiques Culturelles Africaines (OCPA) et l’Institut Français de Recherche en Afrique (IFRA). Une réunion sur la mise en place d’une politique culturelle nationale a été organisée à Bujumbura en 2014 (par le Collectif des Producteurs de l’Audiovisuel et du Cinéma ou COPRODAC) avec l’appui financier d’Africalia et le soutien technique de l’OCPA. Les danseurs et joueurs de tambours du Burundi participent à des festivals régionaux tels que le Festival Panafricain de la Danse du Rwanda en 2012 et les musiciens ont participé, par exemple, au festival Stars d’Intégration Culturelle Africaine du Bénin et au Festival Panafricain de la Musique. Ils ont également participé à des festivals internationaux en Europe, en Amérique et en Asie.

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