Audio-visual exhibition space: Tell your living heritage story
© UNESCO - Renato Bustamante

Les histoires personnelles des jeunes originaires du monde entier sont présentées dans cette exposition qui se tient au siège de l’UNESCO du 4 au 6 juin 2018 dans le cadre de la septième session de l’Assemblée générale. Les histoires audiovisuelles mettent en évidence la puissance du patrimoine culturel immatériel à influencer directement notre manière de penser et de ressentir à l’heure actuelle.
En constante évolution, le patrimoine culturel immatériel constitue une ressource culturelle importante qui se régénère au cours du processus même de partage. Une multitude de traditions et d’expressions vivantes transmises de génération en génération continuent d’être une source de créativité et d’inspiration dans nos sociétés contemporaines. Les jeunes et les relations intergénérationnelles représentent donc un apport vital pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Créée en collaboration avec quatre passionnés ayant participé au dixième Forum des jeunes de l’UNESCO (qui s’est tenu les 25 et 26 octobre 2017 au Siège de l’UNESCO), cette exposition audiovisuelle rassemble des récits originaux en provenance de divers endroits à travers le monde, telle une invitation à tous prendre place dans un espace participatif de dialogue interculturel.
Découvrez les différents moyens par lesquels les jeunes gens interagissent aujourd’hui avec leur patrimoine culturel immatériel. Apprenez-en davantage sur les efforts personnels qu’ils déploient pour sauvegarder et transmettre leurs traditions riches et vivantes, aujourd’hui et pour les générations futures. Voyez comment leur engagement a non seulement nourri leur vie, mais plus largement, a aussi mis en valeur leurs communautés.

Après vous être promené dans l’exposition et y avoir pris plaisir, prenez un instant de réflexion : que signifie aujourd’hui pour vous la notion de patrimoine culturel immatériel ? Quand et comment avez-vous découvert ces traditions ? Enfin, ne manquez pas l’occasion de partager vos récits personnels sur le patrimoine culturel immatériel.

Histoires personnelles des jeunes

Alena Murang

Alena Murang est musicienne, artiste plasticienne et éducatrice. Son art, qui puise dans ses racines natales kelabit, permet à Alena de partager des histoires avec des publics du monde entier. Elle est l’une des premières et des seules femmes à interpréter et enseigner le « sape », un luth traditionnel de Bornéo, jadis frappé d’un tabou qui interdisait aux femmes ne fût-ce que de le toucher. Alena, qui réarrange et réinterprète des chansons apprises auprès de ses aînés, chante en langues kelabit et kenyah et se produit à l’étranger dans des festivals et des spectacles. En 2018, elle a lancé « Re Lekuah », le premier clip musical jamais réalisé en kelabit, une langue qui ne compte pas plus de 4 000 locuteurs.

En 2015, Alena a également fondé « ART4 Studio », une association dédiée à la collaboration avec d’autres artistes en vue de maintenir la pertinence des arts du patrimoine en milieu moderne et urbain.


Jan Cristhian Mata Ferrer

Jan Cristhian Mata Ferrer est un artiste textile issu de la communauté mazahua de San Felipe Santiago, située dans la municipalité de Villa de Allende, dans l’État de Mexico, au Mexique. Fasciné par les formes uniques et les superbes coloris des textiles, Jan, à l’âge de dix ans, demanda à sa mère de lui enseigner la broderie et se vit répondre : « un homme ne peut pas faire de broderie, il doit se consacrer à autre chose ». Depuis lors, Jan s’est adonné à l’apprentissage de cette forme artistique et s’est attaché à faire évoluer les stéréotypes qui entourent l’activité de broderie réalisée par les hommes, pour remettre fondamentalement en question la répartition traditionnelle des rôles en fonction du genre.

Animé par la conviction d’avoir à partager son patrimoine culturel à travers le textile, Jan anime des ateliers et participe à des conférences et des expositions. À ce jour, il a remporté dix prix nationaux des Arts populaires. Il est également lauréat du Prix national 2015 de la jeunesse pour le mérite artistique et les carrières culturelles, et du Prix international 2016 des jeunes artisans remis à Tenerife (Espagne) – ces deux distinctions constituant deux temps forts de sa carrière.

La réussite de Jan a sensiblement contribué à infléchir le point de vue de sa communauté et a servi de source d’inspiration aux jeunes qui participent à ses ateliers. En effet, les femmes de ces communautés ont commencé à enseigner la broderie à leurs enfants, quel que soit leur genre. Jan est fermement convaincu que l’on peut réaliser de grandes choses lorsque l’on aime ce que l’on fait.


Fale Andrew Lesã

Fils de tatoueur et petit-fils de chef, Fale Andrew Lesã incarne le patrimoine culturel immatériel. Au-delà de sa pratique du tatouage traditionnel, il promeut son identité à travers les langues, les arts du spectacle, les rituels, les festivals, les connaissances traditionnelles et l’artisanat. Parmi ceux-ci, les récits de poésie avec les anciens et la musique locale font partie des formes culturelles préférées de Fale.

Ce dernier s’investit pleinement, non seulement en faveur du développement autochtone mais aussi pour accroître l’engagement des jeunes. Son activisme est visible à l’échelle des communautés, ainsi qu’aux niveaux national et international. Fale s’est abondamment exprimé au sujet du développement autochtone au cours de réunions dans le monde entier et il croit en une dynamique de changement portée par la société civile. Fale aspire à devenir chef lui-même un jour, et il considère toute expérience préalable comme une formation de terrain. Cela fait dix ans que Fale entretient une relation continue avec l’UNESCO et il est impatient de voir ce que la Convention de 2003 offrira aux peuples autochtones.


Marva Langevine

Originaire du Guyana, Marva Langevine est une professeure de langues vivantes et une conteuse qui estime que la culture (qu’elle soit matérielle ou immatérielle) a le pouvoir de faciliter la communication de manière efficace par le biais du langage. Ses travaux dans le domaine de la sensibilisation interculturelle dépassent toutefois largement les murs d’une salle de classe.

Habitante de « Den-Amstel », un village historique de sa région, Marva est membre fondatrice du Den-Amstel Dynamic Network (Réseau dynamique de Den-Amstel), un groupe de jeunes engagé dans la revitalisation des riches formes et pratiques artistiques culturelles qui, jadis, ont fait la renommée de Den-Amstel. Marva est responsable de la création d’ateliers culturels pour les villageois, en particulier les jeunes. Ces programmes sont conçus pour inciter les participants à réfléchir sur leur propre culture à travers des enquêtes actives.

Marva est titulaire d’une licence en sciences de l’éducation (avec une spécialisation en langues vivantes) et poursuit actuellement des études de psychologie à l’Université du Guyana. Elle est lauréate du Queen’s Young Leaders Award pour 2018 (Prix de la Reine pour les jeunes dirigeants).

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