Décision du Comité intergouvernemental : 7.COM 9.2

Le Comité

  1. Prend note que le Mexique a proposé Xtaxkgakget Makgkaxtlawana : le Centre des arts autochtones et sa contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du peuple totonaque de Veracruz, Mexique en vue de sa sélection et promotion par le Comité comme meilleure pratique de sauvegarde :

Le Centre des arts autochtones a été conçu en réponse à un désir à long terme du peuple totonaque de créer une institution éducative pour transmettre ses enseignements, son art, ses valeurs et sa culture, tout en fournissant aussi aux créateurs autochtones les conditions favorables au développement de leur art. La structure du centre représente un établissement traditionnel composé de maisons-écoles, chaque « maison » étant spécialisée dans l’un des arts totonaques choisi par les apprentis, comme la poterie, les textiles, la peinture, l’art de soigner, la danse traditionnelle, la musique, le théâtre et la cuisine. À la « Maison des Anciens », les étudiants acquièrent les valeurs essentielles des Totonaques et une orientation sur le sens de la pratique créative. La transmission des connaissances est intégrale et holistique. Les maisons-écoles considèrent la pratique créative comme intrinsèquement liée à sa nature spirituelle. Le centre propose une régénération culturelle en revitalisant les pratiques culturelles totonaques par des moyens tels que l’usage de la langue totonaque comme vecteur de l’enseignement, la récupération des techniques traditionnelles oubliées, la production artistique, le rétablissement des instances gouvernementales traditionnelles et la réintroduction des plantes et des arbres nécessaires aux pratiques culturelles. Le centre promeut également une coopération constante avec les créateurs et les agences culturelles des autres États du pays et du monde entier.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n  00666, le programme répond aux critères de sélection des meilleures pratiques de sauvegarde définis dans le paragraphe 7 des Directives opérationnelles comme suit :

P.1 :  Le Centre des arts autochtones offre un espace formel pour la transmission non formelle intergénérationnelle des valeurs, traditions orales, artisanat, médecine traditionnelle, cuisine et arts de la scène totonaques en complément des méthodes traditionnelles domestiques de transmission culturelle ;

P.2 :  Le Centre a participé à de nombreux festivals et ateliers, en interaction avec les institutions de divers pays, afin de promouvoir les arts totonaques et une plus grande prise de conscience du patrimoine culturel immatériel en général ; il n’est pourtant pas expliqué comment ces efforts constituent une coordination aux niveaux régional et international pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel ;

P.3 :  La mission du Centre est de contribuer à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel totonaque ainsi qu’à la diversité culturelle et au développement durable, à travers l’identification, la documentation, l’éducation et la sensibilisation ;

P.4 :  L’existence durable du Centre et le soutien constant qu’il reçoit témoignent de son efficacité éprouvée pour la sauvegarde du patrimoine totonaque et le renforcement de sa transmission ;

P.5 :  Le programme a été lancé, conceptualisé et mis en œuvre avec la participation active des communautés totonaques à divers niveaux, et leur consentement libre, préalable et éclairé à la proposition est joint ;

P.6 :  Le Centre, en promouvant la transmission des savoir-faire traditionnels à travers l’éducation semi-formelle et la promotion de la créativité artistique qui lui permet son autosuffisance, pourrait servir de modèle régional et international de sauvegarde ;

P.7 :  Le Centre et ses participants ont exprimé leur volonté de coopérer à la diffusion du programme s’il est sélectionné comme meilleure pratique de sauvegarde ;

P.8 :  Le programme est périodiquement évalué quantitativement et qualitativement par rapport aux plans de travail annuels par une équipe formée par les maîtres de tradition, les coordinateurs des maisons-écoles, un sous-directeur académique, un sous-directeur d’opérations et un directeur général ;

P.9 :  Fonctionnant sur la base de l’autogestion des communautés et la promotion de la génération de revenus, le programme, de par sa modularité, incarne la volonté d’entraide et le dialogue entre les cultures et pourrait servir de modèle pour les pays en développement.

  1. Sélectionne Xtaxkgakget Makgkaxtlawana : le Centre des arts autochtones et sa contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du peuple totonaque de Veracruz, Mexique comme meilleure pratique de sauvegarde ;
  2. Félicite le peuple totonaque et les autorités locales de Veracruz pour leur initiative et leur engagement commun pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel totonaque ;
  3. Prend note que le succès et l’efficacité du Centre reposent sur son profond reflet de la vision du monde totonaque et son intégration dans l’environnement local qui lui permet de servir de modèle pour d’autres pays ;
  4. Prend note en outre que le Centre promeut une approche holistique du patrimoine culturel immatériel du peuple totonaque et célèbre les valeurs du dialogue et de l’entraide.

Top