Décision du Comité intergouvernemental : 7.COM 10.8

Le Comité

  1. Prend note que le Sénégal a demandé une assistance internationale d’un montant de 80 789 dollars des États-Unis pour l’inventaire des musiques traditionnelles au Sénégal:

La musique traditionnelle du Sénégal recouvre une vaste diversité de traditions musicales, de genres, d’instruments et de savoir-faire associés. Ses fonctions sociales, spirituelles et culturelles sont multiples : elle accompagne les célébrations de la naissance, les rites de la mort, les initiations, les bénédictions, l’agriculture, la pêche, les valeurs, les légendes et les mythes. Elle agit comme puissant facteur de cohésion sociale. Cependant, de larges segments du patrimoine musical du Sénégal sont très mal documentés et risquent de disparaître faute d’avoir dressé un inventaire de sauvegarde préventif. Ce projet vise à réaliser un tel inventaire dans le cadre d’une stratégie de conservation – un programme qui entend préserver et mettre ce patrimoine en valeur et aider à restimuler la chaîne de transmission. Concrètement, le projet a pour but de renforcer la capacité des communautés concernées à inventorier et gérer une base de données sur la musique traditionnelle qui fournira d’importantes sources pour la recherche, l’éducation et la promotion des artistes traditionnels. Les objectifs spécifiques sont la sensibilisation et le renforcement des capacités des communautés cibles, la production de l’inventaire global de la musique traditionnelle et des éléments associés, et le développement d’un plan d’action de sauvegarde et de mise en valeur. Les activités programmées pour atteindre ces objectifs comprennent des ateliers in situ, la création d’une collection documentaire et d’une base de données et l’élaboration d’un plan d’action avec tous les acteurs locaux et gouvernementaux.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n   00553, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale définis dans les paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

A.1 :  L’approche participative envisagée pour le projet vise à donner aux communautés un rôle décisif dans sa mise en œuvre, sa gestion et ses mécanismes de suivi, notamment par le biais de leurs représentants siégeant dans les comités locaux de gestion ;

A.2 :  Le budget, élaboré soigneusement et systématiquement, reflète en détail les activités prévues et les dépenses associées, démontrant avec transparence et responsabilité que le montant de l’aide demandée est approprié ;

A.3 :  Les activités sont bien articulées et conçues en lien avec les résultats attendus du projet et un système de suivi et d’évaluation régulier est prévu, impliquant à la fois l’organisation chargée de la mise en œuvre et les comités locaux de gestion ;

A.4 :  L’implication des comités locaux de gestion dans l’élaboration de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel et la sensibilisation des communautés par le biais du projet contribueront à la poursuite des efforts de sauvegarde au-delà de la fin du projet ; une définition plus précise de l’utilisation future de l’inventaire proposé et sa contribution à la sauvegarde et à la revitalisation des expressions musicales aurait été souhaitable ;

A.5 :  La contribution de l’État partie couvre près d’un cinquième du budget global pour les activités du projet et la ventilation de celle-ci se distingue clairement de la contribution demandée au Fonds du patrimoine culturel ;

A.6 :  Avec une composante importante de formation, le projet renforcera les capacités à la fois des fonctionnaires et de jeunes instruits de la communauté pour inventorier le patrimoine culturel immatériel, réaliser des enregistrements audio-numériques et des archives et gérer des projets de sauvegarde ;

A.7 :  L’État partie a reçu entre 2009 et 2011 une aide financière du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel afin de soutenir un plan de sauvegarde pour « Le Kankurang, rite d’initiation mandingue » ; les travaux prévus ont été réalisés avec succès et les contrats dûment honorés conformément au règlement de l’UNESCO ;

10(a) :   Le projet est de portée nationale et implique des partenaires d’exécution nationaux ;

10(b) :   L’effet stimulant de cette expérience d’inventaire sur la sauvegarde du patrimoine musical sénégalais pourrait conduire à des contributions provenant d’autres sources ;

  1. Approuve la demande pour un montant de 80 789 dollars des États-Unis ;
  2. Félicite l’État partie pour la clarté et la précision avec laquelle la demande a été préparée et, en particulier, la transparence et la cohérence dans la présentation du budget ainsi que la ventilation claire des coûts spécifiques à prendre en charge par l’État demandeur et le Fonds du patrimoine culturel immatériel ;
  3. Invite l’État partie à faire en sorte que le projet d’inventaire donne un nouvel élan à l’élaboration d’une stratégie de sauvegarde pour la musique traditionnelle dans l’esprit de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et l’encourage à envisager plus clairement la manière dont les résultats à court terme de l’inventaire peuvent contribuer à cet objectif plus global ;
  4. Encourage en outre l’État partie à tirer pleinement parti de son expertise institutionnelle et professionnelle pour la mise en œuvre du projet, notamment au cours de la formation des chercheurs, de l’élaboration de l’inventaire et de ses futures mises à jour périodiques ainsi que de sa mise à disposition sur internet ;
  5. Recommande à l’État partie d’impliquer pleinement les communautés dans la mise en œuvre du projet afin de renforcer leurs capacités pour sauvegarder leur musique traditionnelle, de consacrer le temps nécessaire à cette fin et de réfléchir au meilleur moyen de s’assurer que l’information recueillie leur soit restituée.

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