Le Comité
- Prend note que le Malawi a demandé une assistance internationale d’un montant de 225 650 dollars des États-Unis pour l’inventaire des connaissances autochtones du Malawi liées aux stratégies d’adaptation au changement climatique:
Les communautés rurales au Malawi ont inventé des moyens ingénieux pour faire face et s’adapter aux impacts négatifs des événements climatiques extrêmes qui résultent des effets du changement climatique et, en particulier, du caractère imprévisible de la répartition et de l’intensité des pluies. Mais jusqu’à présent ces connaissances autochtones ont peu été documentées. Ce projet propose de faire un inventaire national systématique et exhaustif des pratiques autochtones d’adaptation et d’atténuation chez les communautés les plus vulnérables du Malawi, afin de fournir des informations qui aideront à formuler des politiques basées sur des observations factuelles et culturellement adaptées. Les objectifs principaux sont avant tout d’identifier et documenter les stratégies autochtones d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses conséquences ; d’enregistrer et préserver les connaissances autochtones relatives aux prévisions météorologiques et à l’interprétation des systèmes météorologiques qui peuvent ensuite servir à renforcer le système de prévisions météorologiques actuel peu fiable ; et documenter et sauvegarder l’exploitation des technologies autochtones permettant d’assurer la sécurité alimentaire. Les chefs et les communautés locales seront pleinement impliqués tout au long du projet à travers des réunions publiques. Afin de réaliser un inventaire exhaustif, le projet serait étendu aux autres régions du pays. Toutes les meilleures pratiques seraient promues et propagées à l’échelon national et les résultats seraient publiés avec l’intention de stimuler des travaux similaires dans d’autres pays et une future coopération avec les chercheurs du Malawi.
- Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n 00680, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale définis dans les paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
A.1 : La participation active des communautés dans la préparation de la demande et leur participation à la mise en œuvre des activités proposées n’ont pas été suffisamment élaborées ; l’identification des communautés et la justification de leur inclusion dans le projet font défaut ;
A.2 : Bien que le budget soit clairement présenté, certains coûts semblent être surestimés tandis que certaines composantes majeures du projet n’ont pas été budgétisées avec suffisamment de détail ou de cohérence ; la rémunération de tous les participants est prévue sauf celle des membres de la communauté qui devraient pourtant être au centre du projet ;
A.3 : Malgré le sujet important et les objectifs louables, la demande n’est pas clairement formulée en termes de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et est essentiellement présentée comme un programme de recherche ; la participation active de la communauté pour identifier et partager ses connaissances autochtones est minime ; la stratégie de mise en œuvre, y compris les responsabilités spécifiques de chaque partenaire, doit être décrite plus en détail ;
A.4 : Au-delà de l’exercice de collecte des données, l’État demandeur n’a pas suffisamment expliqué comment la documentation proposée et les activités de sensibilisation pourraient contribuer à la sauvegarde des connaissances autochtones concernées ; la manière dont les résultats de l’étude elle-même seront réinjectés dans l’élaboration de politiques n’est également pas clairement indiquée ;
A.5 : L’État partie ne partage pas les coûts des activités pour lesquelles l’assistance internationale est demandée, et la demande ne permet pas d’identifier les circonstances qui pourraient justifier une aussi faible participation ;
A.6 : L’assistance vise à renforcer les capacités de l’organisation de mise en œuvre et de ses partenaires pour élaborer des projets similaires à une plus grande échelle ; cependant l’État partie n’a pas expliqué comment il pourrait renforcer les capacités des communautés pour sauvegarder les connaissances qu’elles détiennent ;
A.7 : En juillet 2012, le Bureau du Comité a accordé une assistance financière au Malawi d’un montant de 24 947 dollars des États-Unis pour réaliser un projet intitulé « Développement d’un inventaire du patrimoine immatériel du Malawi » ; le contrat est en cours d’exécution ;
10(a) : Le projet est de portée nationale et impliquerait des partenaires d’exécution nationaux ;
10(b) : Le potentiel du projet à stimuler des initiatives similaires ou des soutiens supplémentaires provenant d’autres sources est fragilisé par l’absence d’intégration de l’organisation de mise en œuvre dans le réseau institutionnel national et international ; le projet ne prévoit pas de stratégie d’incorporation des résultats de la recherche dans des activités de sauvegarde ou dans le processus d’élaboration de politiques ;
- Décide de ne pas approuver la demande et invite l’État partie à soumettre une demande révisée qui réponde de manière plus complète aux critères de sélection et aux considérations qui figurent dans la présente décision ;
- Salue la volonté de l’État partie d’élaborer un projet lié au potentiel des connaissances autochtones pour la mobilisation de réponses innovantes et adaptées au changement climatique ;
- Accueille avec satisfaction une demande d’assistance internationale qui pour la première fois met en valeur la contribution du patrimoine culturel immatériel au défi majeur pour le développement durable que constitue la sécurité alimentaire ;
- Rappelle que l’objectif de l’assistance du Fonds du patrimoine culturel immatériel fournie aux États parties est de les soutenir dans leurs efforts visant à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel conformément aux principes et objectifs de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;
- Recommande que l’État partie associe pleinement les communautés rurales détenant les connaissances autochtones dans la préparation de la demande ainsi que dans la planification et la mise en œuvre des activités en mettant l’accent sur le renforcement de leurs capacités de sauvegarde en vue d’améliorer leurs conditions de vie de façon durable ;
- Encourage l’État partie à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre du projet et à mettre en place un mécanisme de coordination efficace avec tous les organismes compétents afin que les résultats du projet puissent être intégrés dans les politiques nationales de développement.