Décision du Comité intergouvernemental : 7.COM 10.4

Le Comité

  1. Prend note que Madagascar a demandé une assistance internationale d’un montant de 198 619 dollars des États-Unis pour l’appui à la sauvegarde et à la diffusion du savoir-faire relatif au tissage de la soie sauvage de Madagascar:

Les communautés du corridor de la forêt de Tapia qui traverse Madagascar sont reconnues pour leur forte tradition séricicole. Toutefois, le corridor a été interrompu ou a disparu à bien des endroits à cause des feux de brousse ou de pratiques non durables, ce qui a entraîné la rupture de cette tradition. Pour assurer la sauvegarde et la transmission du savoir-faire traditionnel en matière de tissage de la soie sauvage, ce projet vise à renforcer le mécanisme de gestion de la forêt de Tapia et à promouvoir l’industrie de la soie sauvage. Les principaux objectifs sont d’établir un cadre juridique et règlementaire pour une approche de qualité du savoir traditionnel local et la sauvegarde des ressources de la forêt. Le projet cherche à renforcer les moyens des communautés locales pour concevoir et commercialiser leurs produits, et entend mettre en place un mécanisme de financement afin de permettre aux groupes de tisserands d’acquérir une plus grande capacité de gestion financière. En outre, des kits pédagogiques et une exposition itinérante apporteraient aux étudiants et à la population malgache une meilleure connaissance de la tradition. Les activités comprendraient un atelier national, un inventaire des espèces séricicoles dans la région, l’organisation d’échanges culturels et la fourniture de matériel et d’équipement. Le projet engagerait directement les acteurs municipaux et les communautés locales proches de la population qui gèrent la forêt de Tapia, ainsi que les tisserands.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n  00663, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale définis dans les paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

A.1 :  Bien que la participation des communautés locales, des acteurs municipaux et des tisserands soit prévue, leur implication active à la préparation de la demande et les mécanismes pour les impliquer pleinement dans la mise en œuvre des activités proposées n’ont pas été élaborés suffisamment en détails ;

A.2 :  Le niveau de généralité du budget ne permet pas d’évaluer son adéquation avec les activités proposées et il est donc impossible de déterminer le bien-fondé du montant demandé ;

A.3 :  En l’absence d’une définition claire des objectifs du projet et d’une description et articulation suffisantes des activités proposées, la faisabilité du projet ne peut être évaluée ; la stratégie de mise en œuvre et les responsabilités sont insuffisamment décrites et le niveau d’implication des partenaires, y compris de l’État partie, semble insuffisant ; aucune preuve n’a été fournie pour justifier le statut revendiqué de demande d’urgence ;

A.4 :  La durabilité des résultats du projet n’a pas été abordée de façon adéquate et semble faible en l’absence d’une plus grande implication des institutions publiques pertinentes telles que celles en charge de l’artisanat, des forêts, de l’agriculture, du patrimoine et de la culture ;

A.5 :  La demande ne démontre pas que l’État partie partagera une part substantielle du coût des activités pour lesquelles l’assistance internationale est demandée, ni ne permet d’identifier les circonstances qui pourraient justifier une telle participation limitée ;

A.6 :  Le renforcement des capacités dans le projet vise essentiellement à intensifier l’exploitation et la commercialisation de la soie sauvage, tandis que le renforcement des capacités des tisserands pour maintenir et transmettre leurs connaissances et leurs compétences, notamment aux jeunes générations, a été peu abordé ;

A.7 :  L’ONG chargée par l’État partie de mettre en œuvre cette activité a reçu une aide financière en 2010 du Fonds international pour la diversité culturelle pour un projet intitulé « Consolidation de la production et de la vente d’un lambahoany » ; les travaux prévus au contrat ont été réalisés avec succès et le contrat a été dûment honoré conformément au règlement de l’UNESCO ;

10(a) :   Le projet est de portée nationale et impliquerait des partenaires d’exécution nationaux ;

10(b) :   Les effets multiplicateurs potentiels de l’assistance n’ont pas été suffisamment démontrés, en particulier concernant la viabilité et la transmission du savoir-faire des tisserands ; la possibilité de contributions supplémentaires provenant d’autres sources est affaiblie par le peu d’appui institutionnel à l’activité ;

  1. Décide de ne pas approuver la demande et invite l’État partie à soumettre une demande révisée qui réponde de manière plus complète aux critères de sélection et aux considérations qui figurent dans la présente décision ;
  2. Félicite l’État partie pour sa reconnaissance de l’importante contribution du patrimoine culturel immatériel des communautés pour relever les défis environnementaux et jeter les bases d’un développement durable ;
  3. Rappelle que l’assistance du Fonds du patrimoine culturel immatériel qui peut être accordée par le Comité est principalement destinée à soutenir les États parties dans leurs efforts pour sauvegarder ce patrimoine conformément aux principes et objectifs de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;
  4. Recommande que l’État partie associe pleinement les communautés et les institutions publiques pertinentes dans la préparation de la demande ainsi que dans la planification et la mise en œuvre des activités, et s’assure que leurs points de vue et leurs aspirations sont pleinement reflétés dans le projet proposé ;
  5. Invite l’État partie à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les activités proposées ne menacent pas la viabilité du tissage de la soie sauvage et que les communautés concernées soient les principales bénéficiaires de toute activité génératrice de revenus ;
  6. Encourage l’État partie à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre du projet afin de garantir des résultats à long terme pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;
  7. Invite en outre l’État partie à préparer un budget détaillé et exact, reflétant toutes les activités et dépenses pour lesquelles l’assistance internationale est demandée, y compris la contribution de l’État partie en numéraire ou en nature, afin de justifier les coûts estimés.

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