Décision du Comité intergouvernemental : 4.COM 13.74

Le Comité,

  1. Prend note que l’Uruguay a proposé la candidature du Candombe et son espace socioculturel : une pratique communautaire en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrit comme suit :

Les dimanches et jours fériés, les llamadas de tambores de candombe ou appels de tambour du candombe retentissent dans les districts de Sur, Palerme et Cordón, au sud de Montevideo, en Uruguay, où réside une population d’origine africaine. Marquant le début des festivités, des feux communaux sont allumés autour desquels tous se rassemblent pour accorder leurs tambours et discuter entre eux avant le défilé. En tête du cortège figurent les membres les plus prestigieux de familles reconnues par la communauté pour leur virtuosité dans la pratique du tambour depuis plusieurs générations ; ils sont suivis par d’autres joueurs de tambour, disposés en rangs, tandis que, sur les côtés, d’autres participants, des danseurs amateurs et des spectateurs accompagnent la parade ou l’admirent depuis leurs balcons. Chacun des trois quartiers se caractérise par le battement très particulier de son piano, le tambour le plus gros et le plus grave, si bien que le système d’appel et de réponse entre les tambours du candombe a comme double fonction d’être le trait d’union entre les districts et de faire ressortir leurs identités respectives. Transmis au sein de familles d’origine africaine, le candombe est non seulement l’expression d’une résistance, mais aussi l’occasion d’un rassemblement musical uruguayen et d’une pratique sociale collective qui sont profondément enracinés dans la vie quotidienne de ces quartiers. Il est aussi un symbole et une manifestation de la mémoire de la communauté, incitant les anciens résidents à revenir au cœur historique du candombe lors de ces festivités.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00182, le Candombe et son espace socioculturel : une pratique communautaire satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 : Le candombe est une source de fierté et un symbole identitaire pour les communautés d’origine africaine de Montevideo ; adopté par les jeunes générations, il contribue à la cohésion du groupe, tout en exprimant les aspirations des communautés et leur attachement à leurs ancêtres ;

R.2 : L’inscription de l’élément sur la Liste représentative contribuerait largement à renforcer la visibilité du patrimoine culturel immatériel et sa dynamique créative et à favoriser le dialogue entre les diverses communautés concernées, tout en aidant à combattre certaines dérives ;

R.3 : Tant l’État que les communautés concernées ont élaboré des mesures de sauvegarde et sont déterminés à renforcer la viabilité du candombe par un travail d’inventaire, d’éducation et de transmission aux générations suivantes, ainsi que par des activités de sensibilisation de l’opinion ;

R.4 : L’élément est proposé à l’issue d’un processus auquel ont été constamment associées les communautés concernées, tant au niveau des associations et des organismes intermédiaires que des individus, qui ont donné par écrit leur consentement libre, préalable et éclairé ;

R.5 : L’élément est inscrit à l’inventaire des fêtes traditionnelles de l’Uruguay établi par la Comisión del Patrimonio Cultural de la Nación.

  1. Inscrit le Candombe et son espace socioculturel : une pratique communautaire sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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