Le Comité,
- Prend note que le Mali a proposé la candidature de la réfection septennale du toit du Kamablon, case sacrée de Kangaba en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrite comme suit :
Les Malinkés et autres populations du Mandén, région du sud-ouest du Mali, se rassemblent tous les sept ans pour célébrer la pose d’une nouvelle toiture de chaume sur le Kamablon (ou vestibule de la parole) dans le village de Kangaba. Construit en 1653, le Kamablon de Kangaba est un remarquable édifice de plan circulaire qui abrite des objets et des éléments de mobilier d’une grande richesse symbolique pour la communauté et qui est utilisé comme sénat villageois. La cérémonie est organisée par les membres du clan des Keïta – descendants du fondateur de l’Empire du Mali, Soundiata Keïta – et par les griots du patronyme Diabaté, lesquels sont les détenteurs de l’histoire du Kamablon. La réfection du toit est l’occasion d’évoquer l’histoire et la culture du Mandén à travers les traditions orales, ainsi que de renforcer les liens sociaux, de régler les conflits et de prédire l’avenir pour les sept ans à venir. Les festivités durent cinq jours, pendant lesquelles des jeunes âgés de 20 à 21 ans descendent l’ancienne toiture, puis posent la nouvelle sous la surveillance et la direction des anciens de la communauté, qui, à cette occasion, transmettent leurs savoirs liés à la case sacrée, à sa construction, son histoire et sa valeur symbolique. Les griots du village voisin de Kéla rendent hommage à Soundiata et livrent des récits de la tradition orale du Mandén.
- Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00190, la réfection septennale du toit du Kamablon, case sacrée de Kangaba satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :
R.1 : La cérémonie de réfection est un événement rituel au cours duquel les traditions orales sont déclamées et chantées, transmettant l’histoire orale de l’Empire du Mali à ses descendants des temps modernes dans la région du Mandén et réunifiant les membres du clan et de la famille autour d’un symbole puissant de leur identité culturelle ;
R.2 : L’inscription de la cérémonie sur la Liste représentative pourrait contribuer à la cohésion sociale et au respect mutuel au sein des communautés du Mandén, tout en assurant visibilité et prise de conscience de leur patrimoine culturel commun ;
R.3 : La communauté de Kangaba et les autorités nationales ont élaboré des mesures de sauvegarde de cet élément important, en mettant en place une législation et un programme de prise de conscience visant à encourager la transmission des savoir-faire et des connaissances aux générations futures ;
R.4 : Le dépôt de candidature de l’élément par la Direction nationale du patrimoine culturel a été accueilli favorablement par la communauté de Kangaba et les dépositaires du Kamablon, comme le démontre leur consentement libre, préalable et éclairé ;
R.5 : La case sacrée du Kamablon a été inscrite en 2005 à l’inventaire du patrimoine culturel national géré par la Direction nationale du patrimoine culturel.
- Inscrit la réfection septennale du toit du Kamablon, case sacrée de Kangaba sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.